Un certain nombre de personnalités qui ont fui Hong Kong, suite à l’intensification de la répression politique par le Parti communiste chinois (PCC) dans l’ancienne colonie britannique, ont annoncé la création d’un Parlement en exil pour contribuer à « faire tomber les communistes et retrouver la liberté à Hong Kong ».
Elmer Yuen, 74 ans, entrepreneur originaire de Shanghai, est à la tête de cet effort. Il a joué un rôle important dans le mouvement démocratique de Hong Kong, en particulier pendant et après les manifestations de 2019-2020.
Le Parlement en exil : une organisation active pour les Hongkongais du monde entier aspirant à la démocratie
Ces manifestations ont vu des millions de personnes sortir, issus des 7 millions d’habitants de la ville, pour s’opposer à la suppression par le PCC de l’accord « un pays, deux systèmes » de Hong Kong. Ces événements ont conduit Pékin à imposer sa « loi de sécurité nationale » (LSN) à la ville en juin 2020, étendant finalement à Hong Kong la répression politique courante en Chine continentale.
Depuis l’adoption de cette loi, des milliers de Hongkongais ont été arrêtés ou punis pour avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale, et plus de 160 000 ont émigré au Royaume-Uni, qui, jusqu’en 1997, gérait le port en tant que colonie de la Couronne.
Annonçant son projet de création d’un gouvernement en exil le mardi 1er août, M. Yuen envisage le parlement comme un lieu où les Hongkongais du monde entier pourraient participer au processus démocratique, résister au PCC et s’organiser pour faire face à l’éventualité d’une chute du Parti communiste.
« Des personnalités, dont éventuellement des députés britanniques, seront invitées à siéger à la commission électorale du parlement en août, avec une centaine de candidats basés en dehors de Hong Kong qui se présenteront pour 30 à 40 sièges de députés. .. Bien qu’il ne soit pas en mesure de mettre en œuvre des lois pour Hong Kong, le parlement en exil fera pression pour obtenir une reconnaissance internationale », a précisé un rapport de l’agence de presse britannique.
« Nous pensons que d’ici deux à trois ans, peut-être même avant, le régime du parti communiste chinois s’effondrera », a déclaré M. Yuen lors de la conférence de presse à Londres.
Le parlement redeviendrait alors le représentant de Hong Kong après la fin du communisme en Chine.
« Nous n’essayons pas de prendre le contrôle de la Chine. Nous essayons de reprendre Hong Kong, et le parlement de Hong Kong sera l’organisation représentative », a déclaré M. Yuen.
Le courage et la détermination de M. Yuen, face à la répression féroce du PCC
M. Yuen a annoncé son projet de parlement en exil en juillet dernier et a subi des pressions de la part du PCC pour l’abandonner, comme il l’a déclaré en août à Radio Free Asia (RFA), une radio financée par le gouvernement américain.
Cette année, le jeudi 3 août, la police a arrêté l’ex-femme de Yuen, ainsi que leur fils et leur fille, selon le journal de Hong Kong Ming Pao. L’information a été confirmée par le média gouvernemental Radio Television Hong Kong, citant des sources au sein de la police de la ville.
Ces perquisitions ont eu lieu après que la police a fait une descente au domicile de trois autres membres de la famille Yuen, le 24 juillet, et les a emmenés pour les interroger, car ils seraient soupçonnés d’avoir « aidé des fugitifs à commettre des actes qui mettent en danger la sécurité nationale », comme l’a rapporté RFA.
M. Yuen estime que les Hongkongais doivent se défendre eux-mêmes, plutôt que de laisser la question de leur gouvernance à des étrangers, qu’il s’agisse de Pékin ou des Britanniques.
« Maintenant, nous allons mettre en place notre propre parlement de la manière qui nous convient, et nous serons nos propres maîtres », a déclaré M. Yuen.
Il prévoit que jusqu’à un million de Hongkongais participeront au parlement et il considère que sa cause doit être défendue, quelle que soit la menace que le PCC fait peser sur ses intérêts commerciaux ou les membres de sa famille.
« La liberté de Hong Kong est plus importante que ma richesse personnelle, ma liberté ou la liberté et la sécurité de ma famille », a-t-il déclaré. « Je dirais que l’avenir de Hong Kong est plus important que moi et ma famille ».
« Je sais que je prends des risques, mais il y a un prix à payer, et c’est un prix que nous devrions payer », a-t-il précisé lors de la conférence de presse du 1er août.
Le parlement en exil devrait être physiquement basé à Londres.
Rédacteur Albert Thyme
Source : Anticipating End of Communist Rule, Hong Kong Dissidents Form Parliament-in-Exile
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