Le système de sécurité publique de Shanghai aurait été récemment piraté et une fuite massive d’informations a eu lieu, concernant notamment les noms, adresses, numéros de téléphone portable, numéros d’identification, croyances religieuses et positions politiques d’un milliard de personnes en Chine.
La base de données inclurait en outre des informations sur les crimes cachés perpétrés par la police chinoise. Mais après l’incident, aucune explication officielle n’a été vue de la part du gouvernement chinois.
La cause de la fuite pourrait être due à une erreur de la société de sous-traitants
Le 2 juillet, un utilisateur de Telegram a signalé que le site web interne du Bureau de la sécurité publique de Shanghai avait été piraté, laissant échapper 23,88TB de données, et que ces données pouvaient être obtenues pour 10 bitcoins (environ 200 000 dollars).
Un utilisateur du site chinois Zhihu du nom de Second Brother a également publié un article. Selon lui, « Le 30 juin, une personne portant l’identifiant " ChinaDan " a publié un message sur un forum de la communauté de la cybersécurité, indiquant que la base de données d’une organisation basée à Shanghai (SHGA.gov.cn) avait fait l’objet d’une fuite et que les données étaient vendues pour 200 000 dollars. » Cependant, le post a été rapidement supprimé sur Zhihu.
Les informations divulguées comprennent le nom, le sexe, l’âge, l’adresse de naissance, la photo d’identité, le numéro de téléphone portable, les croyances religieuses et les positions politiques des résidents de nombreuses provinces et villes de Chine. Les milliards d’informations policières comprennent l’heure du signalement, le numéro de téléphone de la personne qui signale l’incident, et le contenu spécifique de l’incident décrit par la personne qui le signale.
L’article souligne qu’il s’agit probablement de la plus importante fuite d’informations depuis l’arrivée au pouvoir du parti communiste chinois en 1949. Un utilisateur de Twitter a révélé que la fuite aurait été causée par un employé d’une entreprise de sous-traitance technologique qui a accidentellement publié l’identifiant et la clé d’accès dans un fichier sur la plateforme de traitement des données en continu d’Alibaba Cloud et l’a partagé sur la plateforme d’échange du réseau chinois des développeurs de logiciels, permettant ainsi aux pirates d’en bénéficier. Les informations divulguées étaient si importantes qu’elles auraient pu « causer des dommages permanents et irréparables ».
Les informations de plus d’un milliard de Chinois et les crimes dissimulés par le gouvernement ont été révélées
Après l’annonce de cette nouvelle, l’information sur la « base de données de Shanghai » a immédiatement suscité de nombreuses discussions parmi les utilisateurs de Weibo. Cependant, à l’heure où nous écrivons ces lignes, ce mot de clé a été effacé par le webmaster, ne laissant que l’expression « fuite de données ».
De nombreux internautes se sont plaints, disant : « J’ai consulté les données et j’ai vu mes propres informations », « Si les départements concernés peuvent dépenser 1% de l’énergie consacrée à la suppression des postes sur l’inspection du projet sous-traité, sur les tests de sécurité, il n’y aura pas autant de fuites de données »…
Outre la fuite d’informations personnelles de Chinois, certains internautes ont révélé que les autorités ont caché de nombreux crimes d’après une partie de contenu publié gratuitement. Chaque affaire censurée par la police pourrait faire la Une sur Weibo, la plateforme de média sociaux chinois.
Le contenu des rapports de police allait des jeux d’argent à la mafia, en passant par les conflits familiaux et les viols, notamment les viols de mineurs qui occupaient une part considérable. Certains internautes ont même déclaré avoir vu des informations sur l’arrestation des Ouïgours du Xinjiang dans la base de données.
La nouvelle est devenue un sujet brûlant sur Weibo, mais a subi une série de suppressions et d’effacements. Par exemple, les expressions « base de données de Shanghai » et « fuite de données » ont été supprimées les unes après les autres.
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