Zhang Zhixin est connue pour son rôle courageux et son libre arbitre à l’époque de la révolution culturelle en Chine. Elle est devenue célèbre pour avoir « critiqué l’idolâtrie envers Mao Zedong et l’extrême-gauche ».
Zhixin est née le 5 décembre 1930, à Tianjin, dans une famille de professeurs de musique. Après avoir obtenu son diplôme à l’Université Renmin de Chine en 1950, elle a été affectée à un collège d’enseignement à Tianjin. En 1962, Zhixin a été transférée au département de la publicité de la province du Liaoning.
(Image : Domaine Public)
Sa vie a pris un tournant tragique vers sa fin. Son mari a été forcé de divorcer et de rompre tout lien avec Zhang Zhixin. En raison de son opposition à l’idolâtrie envers Mao Zedong et au Parti communiste, elle a été mise sur liste noire, arrêtée par la suite, et exécutée.
Ses enfants n’avaient pas le droit de lui rendre visite en prison, pas même avant son exécution. C’est pourquoi son mari a été contraint de divorcer, pour éviter que leurs enfants ne soient également mis sur liste noire et privés du privilège de l’éducation et d’une vie future prospère.
Des pensées de fer
En août 1966, la révolution culturelle balaie la Chine. Durant cette tornade, quelque 800 millions de Chinois idolâtrent le président Mao, le considérant comme « un grand mentor, un grand leader, un grand commandant et le grand timonier ».
Les gens du peuple lisaient le livre de Mao, écoutaient ses paroles et suivaient ses directives sans poser de questions.
Ils deviendront la soi-disant garde rouge de Mao. La façon dont les gens devaient penser à Mao était implicitement dictée. Chacune de ses phrases était considérée comme la force de 10 000 phrases. Il ne s’agissait pas de comprendre ou non les paroles de Mao – vous deviez juste les accepter.
Liberté de pensée
Tout le monde n’avait pas complètement renoncé à la liberté de pensée et d'opinion. Zhixin était déterminée à utiliser sa propre pensée pour lutter pour la vérité et la liberté de penser ! Zhixin n'a pas seulement critiqué Lin Biao, mais elle a aussi blâmé Mao pour être à l’origine de la « Révolution culturelle. »
Elle pensait que « la révolution culturelle n’est pas la bonne façon pour maintenir le parti de gauche en Chine », instauré en 1958 après la fondation de la République populaire de Chine.
La révolution culturelle
La Révolution culturelle s’est répandue comme une traînée de poudre, s’étendant de l’intérieur du Parti à l’extérieur, affectant à la fois l’économie et la prétendue « élite bourgeoise. » Elle a été lancée en 1966, par Mao Zedong, président du Parti communiste chinois (PCC), et a officiellement pris fin en 1976. Alors que son but était de préserver la « véritable » idéologie communiste en purgeant les éléments capitalistes et traditionnels chinois, ses résultats ont été dévastateurs pour le peuple et le pays, « sapant l’unité du Parti et du pays... ».
Le prix de l’opposition
(Image : Fair Use / Chinese Media)
Au milieu de cette situation embrasée et chaotique, les idées de Zhixin étaient comme une épine dans l’oeil des dirigeants du Parti communiste. Zhixin a été qualifiée de «contre-révolutionnaire» par les autorités. Peu de temps après, elle a été arrêtée, et mise en prison le 24 septembre 1969. Elle a été condamnée à la réclusion à perpétuité, convertie par la suite en peine de mort.
Durant ces jours sombres en prison, Zhixin a été brutalement torturée et humiliée.
Elle a été détenue dans des conditions atroces. Ses mains étaient menottées à l’arrière de son dos; elle a été torturée à plusieurs reprises, ses cheveux ont été arrachés de force, elle a subi des viols de la part des gardiens de prisons et d’autres détenus, et de longues périodes d’isolation dans des espaces contigus, enfermée dans une petite cage l’obligeant à rester en position accroupie. elle a été totalement isolée de ses proches et du monde extérieur, jusqu’à ce que sa santé mentale vacille.
Menace de mort contre le Parti communiste
En état de dépression, Zhixin a écrit une lettre de suicide. Lorsque cela a été découvert, elle a fait l’objet d’une surveillance stricte et a été amenée devant les responsables du Comité du Parti pour être ridiculisée et critiquée, car sa lettre de suicide était considérée comme une « menace de mort pour le Parti communiste ».
Le tribunal a prononcé le jugement de divorce ; lorsque la lettre de divorce a été apportée à Zhixin, elle a dit calmement : « cela ne veut rien dire pour moi. »
Le traitement le plus inhumain
Jusqu’au dernier moment avant son exécution, elle a été soumise aux tortures les plus inhumaines et les plus cruelles - Pour l'empêcher de crier un dernier slogan avant son exécution, on lui a tranché la gorge. Elle n’en est cependant pas morte.
Les communistes ont essayé de l’égorger pour l’empêcher de crier « À bas le Parti communiste. »
Le 4 avril 1975, à 10 h 12, Zhixin a été exécutée par décapitation. La jeune et belle Zhixin est morte pour avoir dit ce qu’elle croyait être la vérité. Aucun membre de sa famille n’a été autorisé à réclamer son corps. Le soir de son exécution, son mari, Zeng Zhen, a pleuré d’une manière inconsolable. Leurs deux enfants, que Zhixin n’avait pas revus depuis son emprisonnement ont partagé la douleur de leur père.
Asile aux États-Unis
Ses deux enfants ont pu démarrer une nouvelle vie aux États-Unis, loin des souvenirs dévastateurs qui allaient obscurcir leur esprit pendant un certain temps encore.
Sa fille, Zeng Linlin, est diplômée du Département de philosophie de l’Université Renmin. Son fils, Zeng Tongtong, est diplômé du département de chimie de l’université de Tsinghua. Ils vivent tous les deux dans le Minnesota, aux États-Unis, où ils ont déménagé après avoir obtenu leur diplôme en Chine.
Plus de trois ans plus tard, le 16 octobre 1978, le tribunal intermédiaire du peuple de la ville de Yingkou a annoncé que l’affaire Zhang Zhixin avait été retirée. Le 1er mars 1979, le tribunal intermédiaire du peuple de la ville de Shenyang a publié un document demandant l’acquittement de Zhang Zhixin.
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