Depuis le début de la pandémie de coronavirus, Pékin a dû faire face à d’énormes critiques en ce qui concerne son manque de prudence et l’insuffisance de mesures qui ont conduit au fiasco. Les États-Unis et plusieurs autres pays ont accusé la Chine d’avoir dissimulé les chiffres réels des décès. Alors que Pékin a toujours nié toute dissimulation du nombre de décès réels dus au coronavirus, certaines conclusions indiquent que ces accusations sont probablement fondées.
Les données du gouvernement chinois montrent que plus de 150 000 noms de titulaires de pension sont absents de la liste des bénéficiaires de subventions de l’État, et ceci depuis le premier trimestre 2020. Cela sous-entend que le nombre de décès causés par le coronavirus est bien plus élevé que ce qui a été rapporté, et que Pékin a probablement maintenu le secret sur ces décès. Ces données ont été dévoilées par le département des affaires civiles du Hubei. C’est notamment dans la province du Hubei que le coronavirus a commencé à se propager à un stade précoce. La pandémie a commencé à se propager fin 2019. En mars 2020, environ 150 000 noms avaient disparu de la liste des destinataires. C’est à ce moment-là que la pandémie a fait rage et a affecté la capitale provinciale, Wuhan.
Les données du gouvernement chinois montrent que plus de 150 000 noms de titulaires de pension sont absents de la liste des bénéficiaires de subventions de l’État. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Liu Jun, un militant bien connu qui prône la transparence, a précédemment déclaré que le nombre réel de morts était beaucoup plus élevé que ce qui avait été rapporté par le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir. Le compte officiel du gouvernement chinois pour le nombre de morts s’élevait à 4 636. Liu Jun pense que le nombre réel de décès peut être beaucoup plus élevé que le nombre officiel. Même le Royaume-Uni avait affirmé que Pékin essayait de falsifier le nombre des décès.
Dès le premier trimestre 2020, les habitants de Wuhan ont remis en question le bilan officiel. Ils ont utilisé les médias sociaux pour exprimer leur opinion à cet égard. Les analystes pensent que de nombreux résidents âgés de la province pourraient être décédés à leur domicile et que pour certains d’entre eux, cela pourrait être dû aux complications liées au coronavirus. Le bilan officiel des décès repose principalement sur les données hospitalières. Les données officielles montrent qu’en 2020, près de 410 000 crémations ont eu lieu dans la province du Hubei, alors que le nombre était de 374 000 en 2019. Une équipe de l’OMS s’est rendue en Chine pour une visite de 4 semaines pour faire le point sur l’origine de la pandémie.
Lawrence Gostin, Professeur à l’Université Georgetown de Washington, s’en est pris au gouvernement chinois dans un article publié sur le site Web de la revue médicale JAMA, déclarant : « Il est maintenant clair que le nouveau coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu (SRAS-CoV-2) circulait à Wuhan, en Chine, depuis des semaines avant que la Chine ne le rapporte à l’OMS, et que les autorités ont caché des informations ». Il a poursuivi en disant que « la Chine a maintenu que le SRAS-CoV-2 n’était pas facilement transmissible d’homme à homme. L’OMS a publié les données de la Chine, sans vérifier de manière indépendante l’exactitude des faits. »
Dès le premier trimestre de 2020, les habitants de Wuhan ont remis en question le bilan officiel. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Cette découverte corrobore l’affirmation d’un rapport CNN publié à la fin de 2020. Le rapport dévoilé par Nick Paton Walsh de CNN laissait entendre que Pékin avait usé de son pouvoir autoritaire pour dissimuler les faits. Les registres internes du CDCP (Centre for Disease Control and Prevention) du Hubei obtenus par CNN montraient que les chiffres des infections et des décès étaient bien supérieurs à ce qui était officiellement publié par le PCC.
Selon le rapport, les responsables locaux de Wuhan ont tenté en décembre 2020 de supprimer des informations. Ils se sont montrés très sévères à l’égard d’une équipe de huit médecins qui s’inquiétaient de la maladie. Même la commission de la santé de Wuhan a supprimé la nouvelle de la mort de l’un de ces médecins. Le président Xi Jinping aurait été informé de la transmission de la maladie en janvier 2020. Cependant, ni lui ni les responsables du gouvernement n’en ont parlé ouvertement. Ce n’est que le 23 janvier 2020 que la ville de Wuhan a été placée sous confinement et que la nouvelle s’est répandue.
La tendance du gouvernement chinois à supprimer les chiffres réels des infections et des décès s’est poursuivie en février, selon le rapport de CNN. Le 10 février 2020, pas moins de 5 918 nouveaux cas ont été détectés, mais ils n’ont pas été rendus publics. À ce moment-là, le décompte public et officiel du Covid-19 faisait état de 2 478 cas. Bien que le confinement imposé par la Chine ait permis de sauver la vie de millions de personnes, il n’en est pas moins vrai que Pékin a probablement caché les chiffres réels des décès.
Rédacteur Nello Tinazzo
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