Des pratiquants de Falun Gong lors d’une marche à Londres, à Portland Pl, non loin de l’ambassade de Chine, en faveur d’un procès contre Jiang Zemin l’ancien président du PCC, le 15 juillet 2006. (Image : wikimedia / WikiLaurent / CC BY-SA 3.0)
Quinze décès de pratiquants de Falun Gong dus à la persécution par le Parti communiste chinois (PCC) ont été rapportés en janvier 2023. La persécution dure depuis 23 ans.
Ce chiffre a été publié par le site web Minghui, qui rend compte de la pratique de méditation du Falun Dafa et rassemble des informations en direct, sur le terrain, sur la persécution des pratiquants par le PCC et de la situation en Chine continentale.
Selon le rapport de Minghui du 10 février, cinq des cas se sont produits en janvier 2023, tandis que les dix autres ont eu lieu entre juillet et décembre 2022.
Détention et harcèlement
Six femmes et neuf hommes âgés de 31 à 81 ans et résidant dans les provinces de Jilin, Heibi, Shandong et Heilongjiang, entre autres, ont perdu la vie entre les mains du régime communiste chinois.
Quatre de ces décès sont survenus au cours de la détention, impliquant directement des agents du PCC. Une pratiquante est décédée six jours après avoir été libérée d’un centre de lavage de cerveau, et un pratiquant est décédé dix mois après sa libération, des suites d’une injection de substances toxiques au cours de sa détention.
L’un des cas les plus alarmants est celui de Jiang Yong, 31 ans, un pratiquant de Changchun, décédé alors qu’il purgeait une peine de 8,5 ans après son arrestation en juin 2021. Les charges retenues contre lui étaient d’avoir soi-disant « subverti le pouvoir de l’État » en pratiquant le Falun Gong et en sensibilisant le public à la persécution.
Le rapport de Minghui indique que Jiang Yong était dans un état critique depuis le mois d’octobre 2022 à l’hôpital provincial de la tuberculose de Jilin, après avoir « mené une grève de la faim prolongée pour protester contre la persécution ».
« Il a ensuite été transféré à l’hôpital de police de la ville de Changchun, où il est finalement décédé », indique l’article.
Les autorités du PCC n’ont pas voulu accorder à Jiang Yong une libération conditionnelle pour raisons médicales en raison de son refus de renoncer à abandonner sa foi.
Un rapport publié début février sur la mort de Jiang Yong indique que trois officiers du poste de police de Qianjindajie ont participé à la persécution. Il s’agit de Wang Ming’an (王明安), Wang Xianchao (王显超) et Zhao Wenqi (赵文奇).
Minghui a également attribué le décès de Jiang Yong à Feng Gang (冯刚), le chef du Bureau de l’administration pénitentiaire de la province de Jilin, et à un procureur avec pour nom de famille Liu (刘), du Parquet du district de Chaoyang.
Dans une deuxième affaire, les autorités du PCC de la province du Hebei ont extorqué de l’argent à l’épouse de Lai Zhiqiang, un homme d’une cinquantaine d’années décédé deux mois seulement avant sa libération, après qu’elle ait exprimé le souhait de voir la dépouille de son défunt mari. Les responsables de l’application des lois de la prison n° 2 de Jidong ont exigé d’elle 1 000 yuans.
« Bien qu’il ne soit pas clair si elle a payé ou non les 1 000 yuans, elle n’a été autorisée à voir son corps que le lendemain », a noté Minghui.
L’article ajoute : « selon l’épouse de Lai Zhiqiang, son corps était recroquevillé et son visage avait été blessé. Cinq gardes l’ont retenue pour l’empêcher de s’approcher de lui ou de le toucher. Ils ont refusé de rendre son corps à la famille et ont trompé sa fille en lui faisant signer un formulaire de consentement pour que son corps soit incinéré. »
Lai Zhiqiang a été arrêté en mars 2016 et condamné à sept ans de prison pour sa pratique du Falun Gong . En 2019, l’homme a subi un accident vasculaire cérébral suite à la torture en détention. Malgré de multiples demandes, sa famille n’a pas été autorisée à lui rendre visite.
En 2020, les responsables du PCC de la prison n°2 de Jidong ont décidé d’autoriser l’épouse de Lai Zhiqiang à lui rendre visite, mais lorsqu’elle est arrivée, elle a tout de suite vu que quelque chose n’allait pas.
« Lorsque l’épouse de M. Lai a finalement obtenu une visite en janvier 2020, elle a eu le cœur brisé de voir que les gardes devaient l’emmener. Il pouvait à peine bouger. Il n’a pas semblé la reconnaître et n’a pas répondu quand elle a pleuré. »
Un initié a déclaré à Minghui que Lai Zhiqiang avait subi une forme de torture consistant à être nourri de force pendant six mois consécutifs à la clinique de la prison. Les gardiens maintenaient en permanence une sonde d’alimentation dans son estomac et, bien qu’il puisse encore bouger ses lèvres, il était incapable de parler.
La prison a facturé plusieurs milliers de yuans à la famille de Lai Zhiqiang pour couvrir les frais médicaux.
Minghui a également déclaré que, bien que Lai Zhiqiang ait contracté une infection pulmonaire en 2020, et alors qu’il se trouvait dans un état végétatif et pouvait à peine respirer, la prison l’a néanmoins maintenu avec de lourdes chaînes.
La prison refuse les visites
Dans un troisième cas, Jiang Linying, une femme de Shanghai approchant les 70 ans, est décédée le 24 décembre 2022, veille de Noël, des suites de la persécution au centre de détention du district de Baoshan où elle purgeait une peine de quatre ans pour sa pratique du Falun Gong et pour avoir sensibilisé le public aux persécutions infligées par le régime.
Dans l’après-midi du 24 décembre, l’époux de Jiang Linying a été informé que sa femme était dans un état critique et qu’elle avait été transférée dans un hôpital. Les gardes n’ont pas permis à la famille de la voir.
« Le garde a toujours empêché la famille de lui rendre visite et a dit que c’était déjà bien qu’ils aient informé la famille de son état », indique l’article.
« À 22 h 29, le même garde a appelé du même numéro de téléphone portable et a dit à la famille que Mme Jiang Linying était décédée. On ne sait pas si la famille a été autorisée à la voir après son décès », ajoute l’article.
À propos du Falun Dafa (Falun Gong)
Le Falun Dafa (法輪大法), une pratique de qigong également connue sous le nom de Falun Gong (法輪功), a acquis une popularité exceptionnelle en Chine continentale en 1992, durant la vogue qigong qui a suivi la révolution culturelle dans le pays.
Cette pratique, enseignée par Maître Li Hongzhi, est basée sur les principes universels de Zhen-Shan-Ren (真善忍) (Vérité, Bienveillance, Tolérance) et met l’accent sur la valorisation de la vertu, l’accomplissement de bonnes actions et l’amélioration du caractère au cours de la vie quotidienne et des conflits sociaux et professionnels, parallèlement à la pratique de quatre exercices debout et d’une méditation assise.
En 1999, selon les propres estimations du PCC, 80 millions de personnes pratiquaient le Falun Dafa. Le président du PCC de l’époque, Jiang Zemin, considérant la popularité de la discipline comme une menace pour son propre héritage, a usé de son autorité pour utiliser le contrôle total du régime sur la Chine afin de lancer une persécution nationale à grande échelle qui perdure à ce jour.
Selon les rapports du PCC, Jiang Zemin est décédé à Shanghai le 30 novembre 2022 à l’âge de 96 ans, des suites d’une leucémie et de la défaillance de plusieurs de ses organes.
