Un soir, vers 9 heures, Zhang Yuxuan, un jeune taïwanais, naviguait sur son téléphone portable dans l’appartement qu’il louait à Shanghai, lorsqu’il a soudain entendu un bruit sourd et la porte d’entrée fut fracassée. Plusieurs agents de la sécurité publique du Parti communiste chinois (PCC) ont fait irruption, se sont emparés de lui, l’ont plaqué au sol de force, lui ont passé les menottes dans le dos, lui ont recouvert la tête d’une cagoule et l’ont traîné jusqu’au poste de police.
Dans une pièce secrète, une fois la cagoule enlevée, Zhang Yuxuan découvre avec horreur plusieurs personnes suspendues au plafond, les mains attachées. La plupart d’entre elles étaient inconscientes.
Faire directement l’expérience de « l’hospitalité » du PCC et de son « rêve chinois »
Les agents de la sécurité publique lui ont retiré ses menottes, l’ont fait asseoir sur une chaise d’interrogatoire et lui ont demandé froidement : « Savez-vous ce que vous avez fait ? » Rempli de consternation et d’effroi, il a répondu : « Je ne sais pas ».
Les officiers ont alors crié : « Es-tu un espion envoyé par Taiwan ? » Zhang Yuxuan a été choqué et a nié l’accusation avec véhémence. Les agents lui ont alors attaché les mains au plafond et ont commencé à lui électrocuter la tête et le corps, lui demandant sans cesse s’il était un espion. Il a ainsi été détenu et torturé dans la salle d’interrogatoire pendant trois jours, sans pouvoir manger.
Pendant les pauses intermittentes, le jeune taïwanais a essayé de parler aux personnes suspendues dans la cellule autour de lui. Certaines d’entre elles étaient inconscientes, et celles qui pouvaient parler ne pouvaient que gémir. Il a découvert qu’il s’agissait de Tibétains ou de Ouïghours, car ils ne parlaient pas chinois.
Au milieu de la douleur atroce de ces interrogatoires, Zhang Yuxuan pensait : « Je ne dois pas plaider coupable comme l’exige l’agent de la sécurité publique, sinon je risque d’être enfermé pour toujours avec peu de chances de sortir un jour ».
Penser à Taïwan a été source de réconfort et d’espoir pour Zhang Yuxuan
Au cours de cet épisode, la conviction qui l’a poussé à continuer était la suivante : « Je dois retourner à Taïwan, et quand je serai à Taïwan, je serai en sécurité ». À ce moment-là, « Taïwan » ne signifiait plus seulement la maison, mais aussi le réconfort et l’espoir de s’en sortir.
Trois jours plus tard, les agents de la sécurité publique l’ont abandonné devant le poste de police. Physiquement et mentalement affaibli, il a titubé jusqu’à sa résidence à Shanghai. C’est le premier cas de persécution auxquels Zhang Yuxuan a été confronté alors qu’il vivait à Shanghai en octobre 2022.
Le jeune taïwanais était naïvement un « Petit rose »
Aujourd’hui âgé de 26 ans, Zhang Yuxuan, qui souffre d’un léger défaut d’élocution, a été profondément traumatisé par cette expérience, ce qui a exacerbé son trouble de la parole.
En raison de facteurs familiaux et de ses antécédents, Zhang Yuxuan était pro-communiste depuis son enfance, ce que l’on appelle communément un « Petit rose ». Il croyait en tout ce que le PCC propageait et ne regardait que les informations de CCTV, le porte-parole officiel du PCC.
Il avait participé à plusieurs voyages en Chine, organisés par la Jeunesse du nouveau Parti, et avait visité des gratte-ciel et des sites historiques liés au PCC.
Il a résumé ainsi sa mentalité de l’époque : « Je pensais que tout était mieux en Chine ! Je pensais que la Chine était la plus forte ! Je me sentais fier d’être Chinois et je pensais qu’on ne devait pas critiquer la Chine. Quiconque critiquait la Chine était mon ennemi ».
Un réveil brutal face à la tyrannie totalitaire du PCC à Shanghai
En 2022, malgré la pandémie en cours et les confinements chaotiques en Chine, Zhang Yuxuan pense que la situation dans ce pays est excellente et décide de s’installer à Shanghai, espérant y faire fortune. « Je pensais qu’avec une population de 1,4 milliard d’habitants et la deuxième économie du pays, la Chine offrirait de nombreuses possibilités de gagner beaucoup d’argent ».
Cependant, le jeune taïwanais est mis en quarantaine pendant plus de 20 jours à son arrivée, ce qui l’a amené à s’interroger sur la situation en Chine. Après la quarantaine, il a trouvé un emploi de serveur dans un café grâce à la recommandation d’un ami, avec un salaire mensuel de 4 000 yuans (551 dollars). Il ne pouvait s’empêcher de penser que même dans la ville la plus prospère de Chine, la vie restait difficile.
Témoin des mesures choquantes de confinement
Ce qui l’a le plus choqué, c’est la situation tragique de la politique de confinement du PCC, au cours de laquelle il a vu des personnes testées positives au coronavirus être immédiatement recouvertes d’une cagoule et entraînées de force dans une voiture par le personnel chargé de la prévention des épidémies. Il a également vu des personnes se faire matraquer par des agents de la sécurité publique pour avoir protesté dans la rue.
Dans le même temps, il a également rencontré des personnes claires d’esprit qui lui ont fait part de la situation réelle en Chine. Par exemple, la maison d’une personne, qui était à l’origine un magasin, a été démolie par le gouvernement. Bien qu’on lui ait initialement promis une indemnisation d’environ 100 000 à 200 000 yuans (13 777 à 27 555 dollars), elle n’a pas reçu un seul centime après la démolition, ce qui l’a plongée dans la pauvreté.
Le jeune taïwanais découvre enfin la vérité
Un soir, alors qu’il buvait un café et profitait de la vue nocturne sur le quartier de Shanghai Beach, Zhang Yuxuan a rencontré un pratiquant de Falun Gong qui lui a dit la vérité sur la persécution du Falun Gong par le PCC. En l’écoutant, il a été très impressionné qu’un groupe de personnes puissent maintenir ainsi leur foi malgré la répression extrêmement cruelle du PCC .
Ces expériences l’ont amené à remettre en question le PCC, et son ancienne mentalité de « Petit rose » a commencé à vaciller. Il a partagé ces expériences sur Weibo, et c’est à ce moment-là que les agents de la sécurité publique ont commencé à s’en prendre à lui.
Rédacteur Albert Thyme
Source : Experiences in Shanghai Shatter Zhang Yuxuan’s Chinese Dream (Part 1)
www.nspirement.com
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