Les finances locales chinoises sont-elles sur le point d’avoir de gros problèmes ? Récemment, un employé d’une banque du Sichuan a exposé le côté obscur de l’industrie financière chinoise : peinant à trouver de nouveaux emprunteurs, sa banque a pris toutes sortes de mesures d’urgence, allant jusqu’à marquer « normal » dans le système informatique sur le nom des emprunteurs ne pouvant pas rembourser ni le capital ni les intérêts. Selon cet employé, l’économie chinoise est arrivée à la « fin du monde ». Sa déclaration a immédiatement attiré l’attention de la population, au point que Pékin a envoyé à la hâte des fonctionnaires pour inspecter les autorités locales.
Les crises majeures auxquelles les banques chinoises feront face
Récemment, un employé d’une banque de Chengdu, dans la province du Sichuan, a posté sur une plateforme de médias sociaux chinois qu’il se sentait mal à l’aise. Cette année, il a été muté à un poste important, chargé de l’approbation des prêts. Au départ, il pensait que sa tâche principale était de contrôler les risques, mais après un mois de travail, il a découvert que ce n’était pas du tout le cas. Il a rédigé chaque rapport avec appréhension, car s’il décrivait la situation réelle, ces cadres risqueraient d’être interrogés à tout moment.
L’article souligne que « sa banque n’a pas pu trouver de nouveaux prêteurs et très peu des anciens prêts ont pu être récupérés, avec un effet boule de neige. » Afin d’éviter que tous les risques n’explosent en même temps, tous les moyens techniques ont été utilisés. Certains détenteurs de prêts ne pouvaient pas rembourser le capital ni les intérêts, mais la banque a noté leur statut comme « normal », ce qui lui a « vraiment ouvert les yeux ».
Selon l’article, le principal coupable de cette situation est l’immobilier. À ce stade, les banques peinent à trouver de nouveaux emprunteurs. Certains biens sont sur le marché depuis un an, mais il n’y a même pas de visiteurs, et on a le sentiment que quelque chose va bientôt se produire. Il a déclaré qu’il était difficile d’imaginer ce que les banques et les déposants feraient à l’avenir, après un déminage à grande échelle.
Pékin envoie d’urgence des agents dans le gouvernement local où la situation était plus grave
Les révélations de cet employé semblent avoir attiré l’attention des régulateurs. Par la suite, Pékin a envoyé d’urgence des agents dans le gouvernement local où la situation était plus grave.
On a également constaté qu’un certain nombre de cadres financiers ont récemment été mutés en province, notamment Wang Hao, gouverneur adjoint de la CCB, dans la province du Yunnan, Deng Zhiyi, président d’Oriental Asset Management Co Ltd, dans la ville de Nanjing, et Liu Rong, directeur adjoint du département des banques urbaines de la CBRC, dans la province du Henan.
Certains internautes ont recommandé de récupérer tous les dépôts dans les banques autres que les quatre grandes banques d’État comme les banques agricoles et commerciales et les banques de village, le plus rapidement possible et de privilégier les banques qui se trouvent dans les grandes villes telles que Pékin, Shanghai ou Shenzhen. D’autres internautes ont déclaré : « Dans les cas extrêmes, il y aura une ruée sur les petites banques, et quand on en arrivera là, l’argent aura disparu ».
En fait, dans de nombreuses régions de Chine, les déposants des banques n’ont récemment pas pu retirer leur argent, ce qui a touché 400 000 déposants de six banques de village dans le Henan et l’Anhui, pour un montant total de 40 milliards de RMB.
Henan manipule le passe sanitaire des victimes pour les assigner à résidence et les empêcher de défendre leurs droits
Après plus de deux mois de demandes sans réponse pour que les « banques du Henan remboursent leurs épargnes », des centaines de victimes ont manifesté devant le Bureau de réglementation des banques et des assurances du Henan à la fin du mois de juin, pour exprimer leur détermination à défendre leurs droits. Cependant, pour les empêcher de sortir, le gouvernement local a manipulé leur passe sanitaire pour les assigner à résidence.
Selon le média chinois yicai.com, à la fin de 2021, le nombre de banques de village et de canton en Chine était de 1651, représentant 36 % du nombre total d’institutions financières bancaires du pays. Selon la Banque centrale de Chine, au deuxième trimestre de 2021, 122 banques de village étaient des institutions à haut risque, ce qui représente environ 29 % de toutes les institutions à haut risque.
La branche de Shanghai de la Banque centrale de Chine a récemment annoncé que les transferts d’argent liquide au cours du seul début du mois de juin étaient déjà environ quatre fois plus élevés que la même période de l’année précédente. Selon Wang He, commentateur des actualités, « les quatre principales banques d’État chinoises restreignent actuellement les dépôts, les retraits ou les transactions de transfert en ligne. Cela indique une forte demande d’argent liquide dans toute la Chine, et l’une des principales raisons en est le manque de confiance envers les banques, le risque de ruée est donc susceptible de s’étendre dans certaines régions. » a-t-il déclaré.
Rédacteur Yi Ming
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