Chine : la vieille ville de Lijiang, au Nord Ouest du Yunnan. Les provinces du Guizhou et du Yunnan ont notamment rendu publique leur crise d’endettement, demandant l’aide des autorités centrales. Alors que ces provinces comptent parmi les plus pauvres de Chine. (Image : sheng pan / Pixabay)
Les exportations vers les États-Unis ont chuté de près de 20 % par rapport à mai 2022
Selon les données du mois de mai, les importations et les exportations de la Chine ont chuté en raison de la baisse de la demande intérieure. Les statistiques montrent que le commerce international et la consommation intérieure de la Chine ont continué à baisser, ce qui rapproche la deuxième économie mondiale de la déflation et des risques qui en découlent.
Selon l’Administration générale des douanes de la République populaire de Chine (RPC), le volume total des importations et des exportations en mai s’élevait à 501,19 milliards de dollars, soit 6,2 % de moins qu’en mai 2022. Ce total n’est supérieur que de 560 millions de dollars au chiffre des importations et des exportations du mois d’avril.
L’excédent commercial de la Chine en mai a chuté
Les importations et les exportations ont diminué en glissement annuel, tandis que les importations ont augmenté en glissement mensuel (c’est-à-dire d’avril à mai). L’excédent commercial de la Chine en mai a chuté de 16,1 % en glissement annuel pour atteindre 65,81 milliards de dollars.
Par rapport à mai 2022, les exportations vers les États-Unis ont diminué de 18,2 % pour atteindre 42,478 milliards de dollars, tout comme la valeur des produits destinés à l’Union européenne (44,629 milliards de dollars, soit une baisse de 7 % d’une année sur l’autre). Les exportations vers les pays de l’ANASE (Asie du Sud-Est) ont également fortement diminué par rapport à mai 2022, chutant de 15,9 % pour atteindre 41,49 milliards de dollars en mai.
La hausse des exportations vers la Russie
La baisse de ces trois chiffres de 40 milliards éclipse la hausse des exportations vers la Russie (9,268 milliards de dollars, en hausse de 114,3 % en glissement annuel), l’Afrique du Sud (2,2 milliards de dollars, en hausse de 5,7 %) et le Royaume-Uni (6,945 milliards de dollars, en hausse de 3,7 %) - les trois partenaires commerciaux avec lesquels la RPC a connu la plus forte croissance de ses exportations.
Fléchissement des prix et de la demande des consommateurs augmentation des risques d’endettement
Pendant ce temps, les efforts du Parti communiste chinois (PCC) pour relancer l’activité économique après les trois années de blocage « zéro Covid » ont continué à ne pas atteindre les objectifs officiels, les citoyens chinois dépensant moins d’argent.
Les autorités visaient une augmentation de 0,3 % de l’indice des prix à la consommation (IPC) par rapport à mai 2022, mais l’IPC n’a augmenté que de 0,2 %.
En avril, la croissance de l’IPC en glissement annuel n’était que de 0,1 %. Par ailleurs, les variations mensuelles de l’IPC chinois sont en baisse depuis quatre mois consécutifs.
L’indice des prix à la production (IPP) décline encore plus fortement, atteignant une baisse de 4,6 % d’une année sur l’autre en mai, dépassant les prévisions de Reuters qui tablaient sur 4,3 %. Il s’agit du huitième mois consécutif de baisse de l’IPP.
Ces chiffres reflètent la baisse à long terme de la demande des consommateurs chinois, ainsi que la diminution des bénéfices des entreprises chinoises. De nombreuses entreprises chinoises sont déjà aux prises avec les effets de la pandémie et des blocages, des chaînes d’approvisionnement qui quittent la Chine, et des politiques défavorables des gouvernements étrangers, telles que l’interdiction par les États-Unis des exportations de semi-conducteurs avancés vers la RPC.
Les baisses de croissance laissent présager une crise grave pour la Chine et le PCC, les autorités du pays éprouvant de plus en plus de difficultés à rembourser les dettes considérables qu’elles ont accumulées au cours des années de croissance économique rapide (Donc maintenant ralentie).
Les gouvernements locaux des provinces de Guizhou et du Yunnan ont notamment rendu publique leur crise d’endettement, demandant l’aide des autorités centrales. Alors que ces provinces comptent parmi les plus pauvres de Chine, la contagion financière s’est étendue, de manière inquiétante, à des régions plus riches. Fin mai, le gouvernement municipal de Wuhan a publiquement exigé le remboursement des dettes d’une liste de plus de 250 entités, y compris des entreprises publiques.
