La Chine communiste, deuxième plus grande économie du monde, est confrontée à une crise démographique. Le recensement de 2020 montre que la population chinoise a augmenté au rythme le plus lent au cours de la dernière décennie, depuis les années 1950. Une récente enquête a révélé que les jeunes femmes vivant en milieu urbain ne veulent pas se marier, laissant penser que le ralentissement de la croissance démographique va probablement s’aggraver.
L’enquête a été menée par une branche de la Ligue de la jeunesse communiste. L’enquête a porté sur 2 905 jeunes célibataires âgés de 18 à 26 ans vivant en milieu urbain. 44 % des jeunes femmes et 25 % des hommes ont déclaré n’avoir aucun projet de mariage. Beaucoup ont affirmé ne pas croire au mariage.
Interrogés sur leur « volonté de tomber amoureux », 12,8 % ont répondu qu’ils n’étaient pas prêts à tomber amoureux, et 26,3 % ont répondu qu’ils hésitaient. En ce qui concerne le mariage, 8,9 % ont répondu qu’ils ne se marieraient pas, et 25 % ont répondu qu’ils n’étaient pas sûrs de vouloir se marier. Au total, 34 % ne considèrent pas le mariage comme une nécessité. Près de 30 % des jeunes ont déclaré qu’ils n’avaient jamais été amoureux.
Lorsqu’on leur a demandé les raisons pour lesquelles ils ne souhaitaient pas se marier, 60,8 % ont répondu qu’il était « difficile de trouver la bonne personne » et 34,5 % ont dit qu’ils « estiment ne pas avoir le temps et l’énergie pour se marier. »
Le fardeau économique que représente l’éducation des enfants et le coût financier du mariage sont d’autres raisons citées par les participants pour ne pas se marier. Les exemples de relations malsaines exposés dans les médias et les expériences personnelles négatives ont conduit 30,5 % des jeunes à dire qu’ils ne croyaient pas au mariage.
Les résultats de l’enquête ne sont pas de bon augure pour la Chine communiste, qui tente de stimuler son taux de natalité. En mai 2021, la Chine a lancé une nouvelle politique des trois enfants, levant l’interdiction d’avoir plus de deux enfants par couple.
C’est la deuxième fois en cinq ans que la Chine apporte un changement marqué à ses directives de contrôle de la population. En 2016 déjà, le gouvernement chinois était revenu sur sa politique de l’enfant unique instituée en 1979, pour mettre un frein à la croissance rapide de la population du pays.
La politique des trois enfants a été adoptée en raison d’une baisse drastique des naissances, la population de la Chine ayant connu en 2020 sa plus faible croissance démographique depuis les années 1950. Entre 2010 et 2020, la population n’a augmenté que de 0,53 % par an en moyenne, enregistrant une baisse par rapport à la croissance de 0,57 % enregistrée entre 2000 et 2010.
Il est cependant probable que la politique des trois enfants ne produira pas l’effet escompté. Les jeunes suivent désormais un mode de vie « 996 », qui consiste à travailler de 9 h du matin, à 9 h du soir (21 h), six jours par semaine. Si l’on ajoute à cela les coûts croissants de l’éducation des enfants, beaucoup de gens ne sont pas désireux de fonder une famille. De plus, les jeunes couples urbains, notamment ceux nés après 1990, ont tendance à accorder plus d’importance à leur carrière et à leur indépendance qu’à élever une famille.
Rédacteur Fetty Adler
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