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Chine. Les journalistes chinois sont désormais contraints de passer un examen de loyauté

ACTUALITÉ > Chine

La Chine oblige les journalistes chinois à passer un examen pour prouver leur loyauté. Cet examen national testera également leur rectitude politique et leur allégeance aux dirigeants du pays.

La Chine impose désormais aux journalistes un examen qu’ils doivent passer pour obtenir leur poste. Si, au vu des résultats de leurs examens, ils ne s’alignent pas sur le Parti communiste chinois (PCC), leurs accréditations pourraient être révoquées.

Le nouvel examen testera le degré de loyauté et de « politiquement correct » d’un journaliste. Il concernera les collecteurs d’informations et les rédacteurs en chef des organismes de presse.

À partir du 1er juillet 2023, les journalistes devront réussir l’examen pour obtenir le « certificat de journaliste », qui leur permettra de travailler en tant que journaliste en Chine.

L’annonce de l’examen

L’annonce de l’examen a été faite le 30 décembre 2022 par l’Administration nationale de la presse et des publications, le régulateur des médias en Chine.

Les candidats sont censés soutenir le Parti communiste chinois. Ils sont également censés promouvoir les informations qui mettent en œuvre les idées de Xi Jinping, selon l’annonce.

Les journalistes doivent contribuer à diffuser des informations conformes aux principes, aux politiques et aux théories du PCC. Comme le souligne l’annonce, le but de cette démarche est d’adhérer à l’orientation politique.

Un autre point important souligné dans l’annonce est de canaliser l’opinion publique vers la position du Parti communiste chinois sur diverses questions.

Les journalistes chinois sont désormais contraints de passer un examen de loyauté
Les journalistes doivent contribuer à diffuser des informations conformes aux principes, aux politiques et aux théories du Parti communiste chinois. (Image : Andy Leung / Pixabay)

Ce que cela signifie pour les journalistes chinois

Les journalistes actuels qui échouent à l’examen se verront retirer leur carte de presse. Cela signifie qu’ils n’auront plus accès aux reportages et ne seront pas traités comme des journalistes professionnels.

Pour les aspirants journalistes, cet examen est obligatoire s’ils veulent travailler dans le domaine journalistique à terme. S’ils échouent à l’examen, ils ne pourront plus travailler dans le journalisme.

Il s’agit de la dernière mesure prise par le pays pour contrôler de plus près les journalistes et ce qu’ils peuvent dire sur la politique chinoise. Toutefois, ce n’est pas la première mesure prise par le gouvernement dans ce sens.

Depuis des années, la Chine impose de nouvelles règles aux journalistes pour influencer ce qu’ils pourraient dire. Elle les oblige ainsi à s’autocensurer.

Les règles précédentes de la Chine pour les journalistes

La Chine a précédemment appliqué une règle en 2014 qui rendait l’étude du marxisme obligatoire pour les journalistes chinois. Cette mesure visait à les rendre plus ouverts aux idées marxistes, ce qui est en accord avec le PCC.

Deux ans plus tard, Xi Jinping, le chef du Parti communiste chinois, a fait une déclaration donnant une nouvelle directive aux journalistes. Ses propos s’adressaient aux médias d’État, les avertissant qu’ils étaient toujours affiliés au PCC. Il a également souligné qu’ils devaient protéger leur autorité.

En 2020, le gouvernement a exigé que les journalistes passent un test politique pour conserver leur carte de presse. Le nouvel examen, cependant, couvrirait un éventail plus large de sujets et testerait les réponses données par le journaliste sur des questions politiques.

Les journalistes chinois sont désormais contraints de passer un examen de loyauté
Il s’agit de la dernière mesure prise par le pays pour contrôler de plus près les journalistes et ce qu’ils peuvent dire sur la politique chinoise. (Image : cdd20(愚木混株)/ Pixabay)

Les résultats des examens

En décembre 2021, on comptait 194 263 journalistes d’État accrédités. Cependant, sur ce nombre total, seuls 180 075 ont pu passer l’examen politique.

Ainsi, 24 organismes de presse et 353 journalistes ont perdu leurs accréditations. Pire encore, 110 d’entre eux ont été emprisonnés, selon un rapport de Reporters sans frontières datant de 2022.

Quel est l’avenir du journalisme en Chine ?

Puisqu’il a été souligné que le travail du journaliste consiste également à orienter l’opinion publique sur le PCC, cela pourrait signifier une limitation de ce qu’ils peuvent dire.

Avec une emprise plus stricte sur les journalistes grâce aux nouveaux examens, il leur sera plus difficile de se comparer aux normes occidentales en matière de journalisme. Cela est particulièrement vrai lorsqu’ils tentent de publier des opinions qui ne correspondent pas aux réponses qu’ils ont données lors des examens.

Il n’est pas certain que l’avenir de la presse chinoise permette aux journalistes d’exprimer leurs opinions sur une situation ou un événement donné. Ceci est dû au processus de filtrage plus strict pour être admis officiellement comme journaliste.

Une censure de plus en plus sévère

Déjà fortement censuré, le journalisme en Chine sur les sujets qui vont à l’encontre de la propagande du PCC va devenir de plus en plus difficile. Alors que les journalistes passent par une nouvelle ligne de filtrage, seul le temps dira comment les médias d’État écriront sur des sujets politiques spécifiques tels que la corruption.

Pour ce qui est de la véracité et de la crédibilité des informations fournies par la Chine, seuls une vérification approfondie des faits et un journalisme d’investigation de première main permettraient de déterminer si, à la suite de cette nouvelle décision, ces informations seront encore davantage restreintes.

Quel sera l’impact du nouvel examen de loyauté des journalistes chinois envers les valeurs fondamentales sur lesquelles repose le journalisme ?

Rédacteur Albert Thyme

Source : China’s Journalists Now Forced to Take ’Loyalty’ Exam

www.nspirement.com

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