Le mégaport de Chancay a été inauguré le 14 novembre 2024 par la présidente péruvienne Dina Boluarte et son homologue chinois Xi Jinping, en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à Lima. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Le jeudi 14 novembre, le président chinois Xi Jinping a inauguré le nouveau mégaport de Chancay, au Pérou. Les autorités chinoises et péruviennes ont célébré l’événement, tandis que la population locale a protesté contre les méthodes coercitives employées pour mener à bien le projet et que des responsables américains ont exprimé leur inquiétude quant à l’influence de Pékin en Amérique latine.
Situé dans la ville de Chancay, à environ 75 km de la capitale péruvienne Lima, le port, qui compte 15 postes d’amarrage, a été salué par le dirigeant chinois Xi Jinping comme un coup de pouce aux relations entre le Pérou et la Chine, car il permettra de réduire les coûts logistiques de 20 % et de ramener les délais d’expédition à 23 jours.
Le port de Chancay devrait générer un revenu annuel de 4,5 milliards de dollars et employer plus de 8 000 personnes, a ajouté Xi Jinping. Il a été construit par Cosco Shipping Ports, propriétaire à 60% du port et filiale du géant chinois du transport maritime Cosco Shipping.
Xi Jinping était au Pérou pour une visite d’État et le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), où il s’est entretenu avec le président américain Joe Biden.
Cependant, la présence de Xi Jinping à la cérémonie d’ouverture du port de Chancay, ainsi que celle de la présidente péruvienne Dina Boluarte, a dû se faire en ligne, en raison des protestations attendues.
La vie locale de Chancay perturbée
L’utilisation massive d’explosifs pour construire le port a perturbé la vie locale dans la ville de Chancay, qui était traditionnellement une communauté de pêcheurs.
Des maisons ont été endommagées par les travaux de construction et la vie marine dans la région a été perturbée, ce qui a eu un impact sur la capacité des résidents à poursuivre leurs activités de pêche.
Selon le bureau de la sécurité nationale de Taïwan, les équipes de construction chinoises ont dissimulé ces effets secondaires en recourant à l’intimidation et à la « collusion avec les autorités ».
Les habitants en colère avaient prévu de faire part de leurs griefs directement à Dina Boluarte et à Xi Jinping à leur arrivée, comme l’a rapporté le journal Epoch Times.
Brian Nichols, le plus haut diplomate américain pour l’Amérique latine, a déclaré lors d’une conférence de presse le 14 novembre qu’il était essentiel que les pays de l’hémisphère veillent à ce que les activités économiques de la RPC [République populaire de Chine] respectent les lois locales et protègent les droits de l’homme et l’environnement.
Un rapport de juillet rédigé par Leland Lazarus, directeur associé du programme de politique de sécurité nationale au Jack D. Gordon Institute for Public Policy de l’université internationale de Floride, souligne que le port de Chancay pouvait aider Pékin à saper les intérêts économiques américains en Amérique latine et même à espionner les activités navales des États-Unis.
