Avec la situation actuelle en Chine, où la minorité musulmane ouïghoure fait face à une vague d’atrocités, plusieurs groupes d’activistes ont exprimé leurs préoccupations quant à la situation et aux conditions de vie de cette minorité ethnique. Près de 2 millions de personnes appartenant à divers groupes minoritaires musulmans, dont les Ouïghours, sont forcés de vivre dans un réseau de camps de concentration et de travaux forcés en Chine.
Les camps de concentration modernes
Les autorités chinoises appellent ces lieux « camps de réhabilitation » ou « centres de formation professionnelle » volontaires, mais ce ne sont là que des termes totalitaires orwelliens. Plusieurs rapports médiatiques provenant d’agences comme le Service ouïghour de RFA (Radio Free Asia) et bien d’autres montrent qu’en fait, il ne s’agit de rien d’autre que des camps de concentration où ils sont contraints de vivre dans des conditions d’exiguïté et d’insalubrité, tout en étant torturés physiquement et mentalement.
Les Ouïghours et d’autres musulmans vivent dans la terreur du régime depuis longtemps et se soumis à lui. Cependant, selon les derniers rapports des médias, ils sont maintenant confrontés à une nouvelle campagne de terreur.
Disparition des imams de la région autonome ouïghoure du Xinjiang
Abduweli Ayup qui enseigne la langue ouïghoure dans le Xinjiang et travaille pour ICORN (International Cities of Refuge Network) a interviewé des Ouïghours de la région du Xinjiang. Il a découvert qu’un minimum de 613 imams avaient été mis en détention dans le cadre d’une campagne d’incarcération extrajudiciaire visant à contenir et à contrôler les minorités musulmanes en Chine.
Abdulweli Ayup a lui-même souffert aux mains des autorités chinoises en 2013, lorsqu’il a été détenu et torturé pendant des mois dans les camps pour avoir défendu les droits sociaux et culturels de la communauté ouïghoure. Au fil de ses entretiens avec d’autres personnes qui avaient été détenues dans ces camps, il s’est rendu compte que les communautés ouïgoures du Xinjiang étaient extrêmement inquiètes. Ces personnes se sont dit horrifiées par les récentes arrestations massives d’imams, disant que si elles mouraient, il n’y aurait aucun moyen d’être inhumé avec des funérailles convenables.
Les Ouïghours sont horrifiés par le sort que Pékin réserve à leur communauté. (Image : Wikipedia / CC BY-SA 2.5 ES)
Un ancien détenu dans les camps a exprimé avec émotion sa crainte pour le bien-être et la sécurité de sa communauté. L’inquiétude de ces ethnies musulmanes minoritaires provient du fait que leur culture a été totalement bouleversée et ils se demandent s’ils auront un jour la chance de connaître ce qu’est la vraie liberté.
Un autre ancien détenu a aussi informé Abdulweli Ayup que lorsqu’une personne de la région autonome du Xinjiang mourait, elle devait faire enregistrer son nom pour une inhumation et attendre qu’un imam soit informé pour se rendre disponible pour la cérémonie. Abdulweli Ayup a été informé : « Maintenant la crainte des Ouïghours n’est plus de vivre, mais de mourir... c’est absolument tragique. »
« Maintenant la crainte des Ouïghours n’est plus de vivre, mais de mourir... c’est absolument tragique. »
La situation globlale
Les experts sur la situation affirment qu’il n’est pas surprenant que les autorités chinoises prennent pour cible des personnalités religieuses et des dirigeants de communautés minoritaires. En accusant les imams d’extrémisme religieux, les fonctionnaires chinois ciblent et détiennent les personnes susceptibles d’exercer le plus d’influence et, si nécessaire, mobiliser la communauté ouïghoure. En démolissant les mosquées, ils détruisent la seule plate-forme où la langue ouïghoure était préservée.
Le gouvernement chinois détruit les mosquées ouïghoures de manière perverse. (Image : Pixabay /CC0 1.0)
L’arrestation d’imams ne représente qu’une des formes de répression et de torture systémiques à grande échelle, par le Parti communiste chinois, de la communauté ouïghoure et d’autres communautés minoritaires établies sur le continent.
Rédacteur Fetty Adler
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.