Selon la page Facebook de l’écrivain hongkongais Shen Xicheng, Ni Kuang, le célèbre auteur de science-fiction à qui l’on doit les séries de romans Wisely et The Legendary Ranger, est décédé le 3 juillet à Hong Kong à l’âge de 87 ans. Ni Kuang était connu comme l’un des « quatre grands talents de Hong Kong », avec Jin Yong, Wong Jum Sum et Chua Lam. De son vivant, il était un écrivain prolifique et ses œuvres étaient populaires dans la communauté chinoise du monde entier.
Un écrivain talentueux et prolifique
Ni Kuang a commencé à écrire des romans de science-fiction en 1963, sous le pseudonyme de « Wesley ». Le protagoniste, Wesley, a quitté le sud de la Chine pour s’installer à Hong Kong. Parlant couramment plusieurs langues, il était très instruit et compétent. Plus de 140 romans ont été publiés dans cette série.
Bien que Ni Kuang soit surtout connu pour ses romans de science-fiction, il a écrit dans un large éventail de genres, notamment des romans sur les arts martiaux, des romans policiers et psychologiques. Parmi ses œuvres, les deux séries Wesley (1963-2004) et The Legendary Ranger (1981-1992) sont les plus connues.
Ni Kuang n’aimait pas les répétitions dans ses écrits et préférait varier. Il pensait que la responsabilité d’un écrivain était d’écrire des œuvres que les lecteurs aimeraient. De son vivant, il a déclaré au public que la moitié de ses romans était basée sur les histoires des extraterrestres. Il croyait fermement que dans un univers si grand, à part la Terre, une si petite planète, mais peuplée avec autant de créatures si avancées, il devait exister d’autres planètes peuplées comme la planète bleue. Il disait aussi qu’il ne fallait pas prendre peur lorsqu’on croise un vrai extraterrestre.
Outre l’écriture, Ni Kuang a également rédigé plus de 300 scénarios. Il passait également à l’écran de 1989 à 1990, où il coanimait le Celebrity Talk Show d’Asia Television avec Wong Jum Sum et Chua Lam.
Un anticommuniste de longue date qui affirme que « la nature du Parti communiste chinois (PCC) ne changera jamais »
Au-delà son talent d’écrivain, Ni Kuang a également fait preuve d’une grande sagesse dans son attitude à l’égard du Parti communiste chinois, en raison de ses expériences de jeunesse : tout au long de sa vie, il a toujours maintenu une position anticommuniste, exprimant cette idée en public à de nombreuses reprises, et affirmant que « la nature du Parti communiste chinois ne changera jamais ».
De son vivant, Ni Kuang a déclaré publiquement que lorsqu’il était en Chine, il a travaillé comme agent de la sécurité publique à l’âge de 16 ans et a fui le pays à l’âge de 23 ans. Ces sept années de vie lui ont permis de comprendre comment les gens survivent dans ce genre d’environnement, quel genre d’agression ils subissent et jusqu’où ils peuvent endurer. Ni Kuang a déclaré que les gens devraient avoir le droit fondamental de survivre et que ce droit fondamental devrait être inaliénable.
Né à Shanghai en 1935, Ni Kuang était originaire de la province du Zhejiang. Après l’arrivée au pouvoir du Parti communiste, il a vu une publicité pour « l’Université révolutionnaire du peuple de Chine orientale ». Sa curiosité stimulée, il s’y est inscrit. Il est ainsi devenu un jeune homme révolutionnaire et a été nommé cadre de la sécurité publique après avoir obtenu son diplôme.
A l’âge de 22 ans, lorsqu’il était dans l’armée, Ni Kuang a pris l’initiative d’arracher le bois d’un pont pour l’utiliser comme combustible afin de garder ses collègues blessés au chaud puisque l’armée manquait de charbon. Mais cette initiative bienveillante a failli lui coûter la vie. Accusé de saboter les transports et d’être contre-révolutionnaire, il a été déporté dans une ferme isolée.
Fuir la persécution du Parti communiste chinois à 22 ans et rester anticommuniste toute sa vie
Plus tard, un ami mongol a appris que Ni Kuang pourrait être condamné à mort et s’est empressé de l’en informer. Ni Kuang a ainsi pris la fuite, contournant la moitié de la Chine pour finalement entrer à Hong Kong où il a résidé depuis lors. Son premier long roman, Les vaguelettes du Lac Hulun (呼伦湖的微波), relate cette expérience.
Ni Kuang a déclaré qu’il avait toujours été très anticommuniste et que son opinion sur le PCC n’avait jamais changé. A sa surprise, il trouvait que plus ses amis étaient riches, plus ils aspiraient au PCC.
Ni Kuang a déclaré qu’après avoir fui la Chine continentale, il n’y est jamais retourné. Beaucoup de ses riches amis lui ont conseillé de se rendre en Chine continentale, alléguant que le Parti communiste était différent maintenant. Pour leur répondre, Ni Kuang a comparé le PCC aux tribus cannibales d’Afrique. Il pensait que les communistes étaient identiques à ces tribus : ils envoyaient beaucoup de leurs enfants étudier en Grande-Bretagne ou en Amérique, mais ces étudiants retournaient en Afrique après leurs études. Rien n’a changé, sauf qu’ils ont appris à manger de la viande avec un couteau et une fourchette.
Après l’annonce de la mort de Ni Kuang, de nombreux internautes chinois ont exprimé leurs condoléances. Ils ont déclaré : « Je ne verrai plus jamais l’écriture audacieuse et surprenante de M. Ni Kuang », « Wesley et The Legendary Ranger me manqueront toujours », « J’espère que M. Ni vit une vie heureuse dans une autre dimension » ou « Je suis triste de voir partir un autre des Quatre Talents ».
Rédacteur Yi Ming
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