Le site web des droits de l’homme Bitter Winter a rapporté que le régime oblige les parents chrétiens d’élèves de maternelle à signer un engagement à endoctriner leurs enfants avec l’athéisme marxiste-léniniste du Parti. (Image : Capture d’écran / www.unicef.cn)
Le Parti communiste chinois (PCC) oblige les parents d’élèves de maternelle à signer un document dans lequel ils s’engagent à endoctriner leurs enfants avec la théorie marxiste de l’athéisme comme condition d’inscription à l’école, rapporte un site web de défense des droits de l’homme.
Bitter Winter a publié des preuves de ces agissements le 24 mars, montrant un document écrit en chinois et portant le cachet officiel du PCC, dont le titre se traduit par « Engagement de la famille de l’école maternelle à ne pas croire en la religion ».
Le journal affirme que cette décision vise les parents chrétiens d’enfants âgés de 3 à 6 ans à Wenzhou, dans la province du Zhejiang. Il leur est demandé de s’engager à être des « familles civilisées » qui « ne croient pas en la religion, ne participent à aucune activité religieuse (et) n’enseignent pas la religion aux enfants ».
La persécution du Falun Gong
Le document demande également aux parents de s’engager à ce qu’eux-mêmes et leurs enfants se tiennent à l’écart de la pratique de méditation du Falun Gong, qui est la première cible de persécution du PCC depuis que l’ancien président Jiang Zemin, aujourd’hui décédé, a lancé, le 20 juillet 1999, une campagne de type révolution culturelle visant à éradiquer cette pratique extrêmement populaire.
La persécution du PCC contre le Falun Gong et ses 100 millions de pratiquants a été si sévère que le régime communiste a même eu recours à une forme de torture sans précédent, le prélèvement d’organes sur des pratiquants vivants, un crime contre l’humanité qui a fini par s’étendre aux musulmans ouïghours, systématiquement persécutés dans la région du Xinjiang.
— BitterWinterMagazine (@BitterWinterMag) March 24, 2023
Le document du Parti qualifie le Falun Gong de « xiejiao (邪教) (" religion hérétique ") », un prétexte sur lequel Jiang Zemin s’est appuyé pour lancer l’oppression, bien que le fondement de la pratique soit : Zhen-Shan-Ren (真善忍, Vérité-Compassion-Tolérance) et que son fondateur ait toujours insisté sur le fait que la pratique doit être enseignée gratuitement, qu’elle reste décentralisée sans temples ni églises et qu’elle ne s’implique pas dans la politique. Il est demandé aux pratiquants de travailler sur l’amélioration de leur caractère moral tout en apportant leur contribution en tant que membres de la société.
Le document du PCC exige également des parents qu’ils se tiennent à l’écart de ce que le régime considère comme des « superstitions féodales » et qu’ils s’engagent à inculquer à la prochaine génération la foi dans la version de la « science » du Parti central, les principes socialistes et la croyance dans le PCC lui-même.
Saper la foi en tant que système de contrôle social
L’ouvrage primé The Nine Commentaries On the Chinese Communist Party (Les Neuf commentaires sur le Parti communiste chinois) explique que l’objectif fondamental du PCC basé sur le marxiste-léniniste a été de saper la foi de l’humanité dans le divin, en particulier au cours de son siècle de domination sur la Chine continentale.
« Toutes les nations ont traditionnellement cru en Dieu. C’est précisément du fait de leur croyance en Dieu et en la causalité karmique du bien et du mal que les êtres humains se restreignent et maintiennent la moralité de la société. De tout temps et sur toute la terre, en Occident les religions orthodoxes, en Orient le confucianisme, le bouddhisme, le taoïsme, ont tous enseigné aux gens que le véritable bonheur vient de la croyance en Dieu, du fait de vénérer le ciel, d’être bienveillant, d’apprécier ce que l’on a, d’être reconnaissant vis à vis d’autrui et de récompenser la gentillesse par la gentillesse. »
Le livre poursuit : « Une prémisse de base du communisme a été l’athéisme – la croyance qu’il n’y a pas de Bouddha, pas de Tao, pas de vies passées, pas de vie après la mort et pas de rétributions karmiques. C’est pourquoi, dans différents pays, les communistes ont dit aux pauvres et au lumpenprolétariat qu’ils n’ont pas besoin de croire en Dieu; pas besoin d’être responsables de ce qu’ils font et pas besoin de respecter les lois et de savoir bien se comporter. Au contraire, ils devraient utiliser la tromperie et la violence pour acquérir la richesse. »
Dans le chapitre 8, intitulé « En quoi le Parti communiste chinois est une secte perverse », le livre explique comment la pratique consistant à répandre l’athéisme et à miner et éradiquer la religion a pour but de maintenir son emprise illégitime sur le pouvoir.
Lorsqu’ils expliquent comment le PCC utilise ce type d’engagements depuis des décennies pour contrôler les masses, les auteurs déclarent : « après avoir établi son régime, le PCC a obligé les minorités nationales à faire acte d’allégeance aux dirigeants communistes, compromettant ainsi leur culture ethnique riche et pleine de couleurs ».
Le livre poursuit : « Le PCC encourage l’athéisme et prétend que la religion est " l’opium spirituel " qui peut intoxiquer le peuple. Il a utilisé son pouvoir pour écraser toutes les religions en Chine, puis s’est lui-même déifié, offrant le pouvoir absolu à la secte PCC. »
« En même temps que le sabotage des religions, le PCC détruisait également la culture traditionnelle. Il prétendait que la tradition, la moralité et l’éthique étaient féodales, superstitieuses et réactionnaires, et les a éradiquées au nom de la révolution.», ajoute le rapport.
