Le 15 juillet, le Parti communiste chinois (PCC) a tenu une réunion de haut niveau pour défendre les politiques qui, selon le dirigeant communiste Xi Jinping, renforceront le développement et la sécurité de la Chine, dans un contexte de tensions économiques.
À l’issue de la réunion, le 18 juillet, un bref communiqué indiquait : « la période actuelle et future est un moment critique pour promouvoir de manière globale la construction d’un pays fort et la grande cause du rajeunissement national en utilisant la modernisation à la chinoise ».
Le développement et la sécurité du pays
Les tâches de réforme annoncées devant être achevées d’ici 2029, date du 80ème anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine (RPC), Pékin entend « coordonner le développement et la sécurité », ajoutant que « la sécurité nationale est un fondement important pour le développement régulier et à long terme de la modernisation à la chinoise ».
Les demandes de Xi Jinping en faveur d’un « développement de haute qualité » ont également été approuvées, ce qui laisse entrevoir les efforts de Pékin pour financer les technologies et inciter les entreprises à améliorer leurs équipements et leurs connaissances.
La réunion a également abordé les mesures disciplinaires prises à l’encontre d’anciens hauts fonctionnaires. L’ancien ministre des affaires étrangères Qin Gang a été démis de ses fonctions au sein du parti, et des enquêtes ont été approuvées pour trois anciens responsables militaires.
L’ancien ministre de la défense, Li Shangfu, a été reconnu coupable de corruption et démis de ses fonctions l’année dernière. Deux autres hauts responsables militaires ont également été démis de leurs fonctions pour des violations disciplinaires non spécifiées.
Le limogeage soudain de hauts fonctionnaires des ministères des affaires étrangères et de la défense a donné lieu à des spéculations, mais n’a pas eu d’impact significatif sur les politiques du gouvernement.
Cette réunion était le troisième plénum du Comité central du Parti communiste chinois, une session qui a lieu tous les cinq ans et à laquelle participent environ 300 « membres titulaires et suppléants » du Comité central afin de discuter des politiques pour l’avenir du pays « pour les cinq à dix prochaines années », selon un rapport de Radio Free Asia (RFA).
La dernière réunion devait se tenir à l’automne dernier, mais elle a été reportée au mois de juillet sans explication.
Les pièges économiques
Les problèmes économiques de la Chine sont, entre autres, l’effondrement du secteur immobilier et la baisse de confiance des consommateurs à la suite de la reprise du pays après la pandémie de Covid-19.
Le gouvernement communiste a reconnu les préoccupations des citoyens chinois concernant les difficultés économiques, promettant de se concentrer sur l’amélioration de la vie et de répondre à leurs besoins les plus urgents afin de renforcer la confiance des consommateurs et de stimuler la reprise économique.
À première vue, ces améliorations devraient concerner la répartition des revenus, le marché de l’emploi, la sécurité sociale et le système médical. Toutefois, aucune stratégie spécifique n’a été présentée.
Le gouvernement chinois a également reconnu la nécessité de faire face aux risques du marché immobilier et à d’autres menaces économiques, mais n’a pas proposé de solutions particulières.
La crise financière à laquelle sont confrontés les gouvernements locaux constitue un autre défi majeur. Les emprunts importants contractés par les promoteurs immobiliers, désormais limités, ont constitué une source significative de recettes fiscales. Les autorités locales se retrouvent donc aux prises avec des dettes considérables.
« Des niveaux d’endettement élevés et des pressions déflationnistes croissantes pourraient aboutir à un scénario à la japonaise… faible croissance et très faible inflation », a déclaré Julian Evans-Pritchard, responsable de l’économie de la Chine chez Capital Economics.
Les dirigeants chinois ont affirmé être ouverts aux investissements étrangers, malgré le contrôle communiste sur les entreprises, les réglementations et les médias. Ils ont également insisté sur l’ouverture des marchés, tout en soulignant qu’il fallait faire attention aux « risques idéologiques ».
Julian Evans-Pritchard estime que les réunions n’apporteront pas grand-chose aux politiques, citant des objectifs contradictoires au sein du gouvernement, avec des politiques donnant la priorité à la sécurité économique et à la croissance de l’offre par rapport à celles favorisant les forces du marché et la croissance axée sur le consommateur.
Rédaction Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Beijing Endorses Xi Jinping’s Murky Vision Following Key Policy Meeting
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