Les dirigeants chinois souhaitent créer un nouveau dispositif qui ouvrirait davantage l’économie au secteur privé et réduirait l’interventionnisme de l’État, selon un rapport publié le 18 mai par l’agence de presse Xinhua, dirigée par le Parti communiste.
La réforme prévue intervient alors que l’économie est confrontée à de graves risques financiers et à des turbulences, dans le contexte de la pandémie du virus du PCC (Parti communiste chinois), qui a mis au chômage un nombre inconnu mais sans doute considérable de Chinois.
Xinhua a cité un document du gouvernement sur la réforme, en stipulant que le dispositif de régulation et de contrôle se concentrera sur la politique fiscale, monétaire et l’emploi. Le document a pour objectif déclaré de stimuler « l’économie de marché socialiste » en mettant en œuvre une réforme des taux d’intérêt basée sur le marché et en augmentant la fluctuation du yuan dans les deux sens.
Selon les experts et les chefs d’entreprise cités par le quotidien d’État chinois China Daily, la nouvelle réforme vise à garantir une concurrence loyale, à stabiliser l’économie privée et l’emploi, et à favoriser une « croissance de qualité ».
Des réformes condamnées
Sous la direction du leader chinois Xi Jinping, le PCC a entrepris un certain nombre de réformes économiques, qui ont avortées en raison des contradictions sous-jacentes entre la libéralisation du marché et le système autoritaire du Parti communiste chinois (PCC).
« Fin 2013, les dirigeants chinois ont promis des réformes de grande envergure lors d’une réunion clé du parti, mais la mise en œuvre a été lente, frustrant certaines entreprises étrangères tandis que certaines entreprises privées locales se sont plaintes d’être traitées injustement par rapport aux entreprises d’État », comme le décrit Reuters, à propos des politiques que Xi Jinping a tenté de mettre en œuvre au cours de sa première année au pouvoir en tant que secrétaire général du PCC.
Le dirigeant chinois Xi Jinping et sa femme Peng Liyuan. (Image : Epoch Media Group)
Au lieu de cela, divers facteurs ont conspiré contre les réformes de Xi Jinping. Tout d’abord, la résistance structurelle au sein du régime communiste. Ensuite, le fait que les tentatives de Xi Jinping de confier le pouvoir à sa direction centrale, alors que l’économie chinoise se détériore, ont abouti au phénomène tristement célèbre du guojin min tui (國進民退), un axiome chinois signifiant « l’État avance tandis que le secteur privé recule ».
Les luttes entre Xi Jinping et les autres forces du Parti communiste semblent avoir été un obstacle direct aux réformes. En plus de la médiocrité de la mise en œuvre du programme 2013, les plans de Xi Jinping pour créer une zone de libre-échange à Shanghai se sont également terminés sans qu’aucun progrès tangible n’ait été enregistré.
Plus important encore, après le 19ème Congrès national du PCC fin 2017, le Parti n’a pas tenu de troisième session plénière pour discuter de la politique économique, rompant ainsi avec la routine en place depuis 1978.
Une économie en déclin
Selon une analyse d’août 2019 de SinoInsider, un groupe de réflexion spécialisé dans la politique chinoise, le PCC sous Xi Jinping a été incapable d’amener le régime à un consensus sur les questions économiques, y compris celles concernant la guerre commerciale sino-américaine, ce qui laisse entendre son manque d’autorité réelle sur le Parti. Par extension, Xi Jinping a également été incapable de faire aboutir les réformes économiques qu’il avait envisagées.
Selon les statistiques officielles, l’économie chinoise a diminué de près de 7% au cours du premier trimestre 2020, en raison de la pandémie de coronavirus. Les experts ont averti que la croissance économique de la Chine est en déclin significatif depuis des années car les salaires augmentent et les investisseurs recherchent d’autres marchés émergents.
Fin 2018, le professeur d’économie Xiang Songzuo de l’université Renmin de Chine a déclaré dans un discours que, selon des données internes, la croissance du PIB (produit intérieur brut) réel de la Chine pourrait être négative.
Les autorités chinoises affirment qu’en ce qui concerne la pandémie Covid-19, le pire est passé, mais elles ont admis que les conditions économiques dans tout le pays restent difficiles.
En plus de la réforme orientée vers le secteur privé, les plans dont l’agence de presse Xinhua a fait état prévoient également des programmes d’investissement de l’État, à moyen et long terme, dans le développement scientifique.
Rédacteur Fetty Adler
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