Le premier magasin H&M en Chine ferme après des représailles pour avoir refusé d’utiliser du coton du Xinjiang et à cause des lourdes pertes dues au confinement extrême. (Image : wikimedia / MediaPhoto.Org / CC BY 3.0)
La marque de mode suédoise H&M, qui se vend bien à l’échelle internationale, a été réprimée par les autorités communistes chinoises pour avoir annoncé l’année dernière, de manière très médiatisée, qu’elle refusait d’utiliser le coton du Xinjiang en raison des problèmes de droits de l’homme. Récemment, le premier magasin H&M en Chine continentale aurait également fermé. Selon les statistiques, après le refus du « coton du Xinjiang » en 2021, les boutiques H&M en Chine continentale, ont été fermées les unes après les autres, passant de 505 magasins à seulement 362 à ce jour.
Un an après avoir refusé publiquement d’utiliser le coton du Xinjiang, le premier magasin H&M en Chine a fermé ses portes
Selon les médias chinois, le 24 juin dernier, la boutique H&M située au 651 Huaihai Zhong Road, une rue commerciale traditionnelle de Shanghai, qui était la première boutique H&M installée sur le marché chinois en 2006, a été officiellement fermée. Le service clientèle de H&M a répondu : « Les activités sont actuellement suspendues. »
La première boutique H&M en Chine a connu les « restrictions sur les achats des clients » à l’ouverture en 2006 et la fermeture lamentable d’aujourd’hui. Sa fermeture a suscité de nombreuses inquiétudes. En fait, à cause de l’impact du rejet du coton de Xinjiang l’année dernière et de l’épidémie de Shanghai cette année, les affaires de H&M ne sont plus aussi florissantes qu’avant.
Selon le China Economic Weekly, l’incident du coton du Xinjiang en 2021 a été l’amorce du déclin de H&M sur le marché chinois. L’année dernière, en 2021, H&M a déclaré publiquement refuser d’utiliser le coton du Xinjiang en raison des problèmes de droits de l’homme tels que le travail forcé des Ouïghours dans cette région. Depuis lors, les autorités communistes chinoises ont sévi contre H&M sous prétexte de problème de qualité des produits, et H&M aurait reçu au moins huit amendes en 2021.
Non seulement les performances globales de H&M en Chine ont diminué à la suite de cet incident mais sa principale société chinoise, Haynes & Morris (Shanghai) Commercial Co Ltd, a également fait l’objet de 31 sanctions administratives.
H&M a fermé 60 magasins en 2021 et 240 autres en 2022
En mai 2021, le magasin phare H&M de West Nanjing Road à Shanghai avait déjà annoncé sa fermeture. A partir du second semestre de l’année dernière, H&M a commencé à fermer intensivement des magasins en Chine. Selon son rapport financier, à la fin de l’année dernière, H&M a fermé 60 magasins en Chine, soit 12 % du nombre total de magasins H&M présents sur le marché chinois.
Les magasins H&M de Huaihai Zhong Road et Nanjing West Road à Shanghai sont tous deux de grands magasins d’une superficie de plus de 3 000 mètres carrés situés sur des routes très fréquentées de Shanghai.
Le média chinois en ligne Time News a rapporté que les professionnels du secteur de commerce de détail chinois ont analysé que « plus le magasin est grand, moins il peut tenir, le loyer, les factures d’eau et d’électricité, les salaires, les coûts d’exploitation sont trop élevés, sans un flux suffisant de clients, ces magasins ne peuvent pas durer longtemps. Cela devrait être le cas de H&M. »
Les confinements extrêmes ajoutent aux difficultés
Selon une analyse du Wall Street Journal, la fermeture des magasins H&M est le résultat de la « fermeture de la ville » de Shanghai, qui a causé un grave traumatisme à l’économie et aux entreprises chinoises. « Les restrictions ont contraint la plupart des habitants de Shanghai à se confiner chez eux et à fermer les centres commerciaux et les magasins non essentiels. »
Selon la correspondante de TVBS à Pékin, Minzhen Lin : « le magasin phare de H&M à Pékin, situé dans le quartier commerçant de Sanlitun où se rassemblent les jeunes, a vu ses ventes ralentir, même après des rabais répétés au cours des six derniers mois, nous disent les habitants, et avec le récent impact de l’épidémie, les résultats sont encore pires. »
H&M a déclaré qu’en 2022, il prévoit d’ouvrir environ 95 nouveaux magasins et de fermer environ 240 magasins, soit une réduction nette d’environ 145 magasins. La majorité des ouvertures de nouveaux magasins se feront sur les marchés en croissance, tandis que les fermetures de magasins se feront principalement sur les marchés établis.
Le rapport financier 2021 de H&M montre que le nombre de magasins H&M en Chine continentale, qui était de 505 en 2020 et de 445 en 2021, n’est plus que de 362, avec une forte baisse du nombre de points de vente. 60 magasins ont fermé en Chine en 2021.
Le Parlement européen adopte à une écrasante majorité une résolution condamnant le génocide au Xinjiang par le Parti communiste chinois
La première consistait à demander au Comité exécutif d’interdire l’importation et l’exportation de biens fabriqués et transportés par le travail forcé à destination et en provenance des marchés européens. La seconde était de reconnaître que les violations systématiques des droits de l’homme commises par le Parti communiste chinois à l’encontre des Ouïgours du Xinjiang « constituent un crime contre l’humanité et un risque grave » et un « génocide ». Le Parlement européen est ainsi devenu la dixième législature au monde à adopter une résolution reconnaissant les crimes contre l’humanité et le risque grave de « génocide ».
Raphael Glucksmann, un eurodéputé français qui se préoccupe depuis longtemps des droits des Ouïghours et qui a conduit une délégation à Taïwan, a tweeté le 9 juin : « Deuxième victoire aujourd’hui : le Parlement européen a condamné à une écrasante majorité les crimes contre l’humanité et le " risque grave de génocide ". Il a demandé des sanctions immédiates contre les dirigeants chinois pour la déportation et la persécution du peuple ouïgour. »
Le Parlement européen interdit l’entrée et la sortie des produits issus du travail forcé sur les marchés européens
Le Parlement européen a également voté le 9 juin sur un nouvel outil commercial visant à interdire les produits issus du travail forcé. Le projet de loi visant à interdire le travail forcé demande à la Commission européenne d’autoriser l’interdiction de tous les produits fabriqués par le travail forcé, y compris ceux fabriqués en Chine, sur le marché unique européen.
Saskia Bricmont, députée européenne belge, a déclaré : « Il est temps de mettre fin à l’esclavage moderne ! Les vêtements, les chaussures ou les voitures fabriqués par des esclaves des temps modernes comme les Ouïgours du Xinjiang ou par le travail forcé mondial ne devraient plus se trouver dans les commerces européens. »
Le député Raphael Glucksmann estime que ce nouveau cadre constituera une rupture avec les politiques commerciales des 20 dernières années, le mécanisme de l’UE jouera un rôle crucial pour garantir qu’une réponse uniforme au travail forcé des Ouïghours puisse être apportée dans toutes les juridictions.
Rédacteur Yi Ming
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