Les attaques envers les entrepreneurs persécutés commencent par des menaces et des intimidations lourdes et sournoises, des preuves sont fabriquées et cela dégénère bientôt en un crime fictif. (Image : 4366904 / Pixabay)
M. Yang a affirmé que les entrepreneurs chinois persécutés comme lui sont très nombreux dans sa province et son pays. La caractéristique commune des attaques est qu’elles commencent par des menaces et des intimidations lourdes et sournoises, des preuves sont fabriquées et cela s’aggrave rapidement jusqu’à devenir un crime fictif.
Le démantèlement de l’entreprise et la confiscation des biens et des actifs dans la famille de M. Yang
Les arrestations suivent rapidement. L’affaire est ensuite rendue publique pour intimider le plus grand nombre. Les proches sont ciblés, impliqués et arrêtés. Les comptes des entreprises sont gelés, tous les biens immobiliers, les comptes bancaires personnels et les comptes familiaux sont aussi gelés, tous les autres achats sont confisqués et, pour couronner le tout, une peine d’emprisonnement est prononcée.
Au cours de l’été 2022, les autorités ont soudainement arrêté des dizaines de hauts responsables de l’entreprise, tous au niveau de la direction de plus de 20 succursales, y compris des directeurs généraux, des actionnaires de l’entreprise et des gérants, et des centaines de magasins ont été mis sous scellés.
À l’époque, l’entreprise de M. Yang disposait de millions de dollars en liquide sur les comptes gelés. Le lendemain, les médias d’État ont annoncé que le public devait signaler toute information à ce sujet.
Les autorités ont confisqué plus de 500 millions de RMB (64,90 millions d’euros) de biens et d’actifs de M. Yang au nom de sa femme et de ses enfants.
« La loi est une feuille blanche, et ceux qui sont au pouvoir peuvent l'écrire comme ils veulent. Les gens n'ont aucun pouvoir pour s'y opposer ! » (Image : 4366904 / Pixabay)
Un régime sans foi ni loi : du début à la fin, aucune preuve contre l’entrepreneur chinois
Mme Yin, la cousine de M. Yang, a affirmé que le dossier de M. Yang ne comportait aucune preuve du début jusqu’à la fin, ce qui est typique d’un « jugement sans procès ».
Mme Yin a protesté : « Lorsque les services de sécurité de l’État le soupçonnent d’être coupable et décident qu’il est coupable, alors il est coupable, donc la loi est une feuille blanche, et ceux qui sont au pouvoir peuvent l’écrire comme ils veulent. Les gens n’ont aucun pouvoir pour s’y opposer ! »
Elle a indiqué que depuis l’été dernier, tous les membres de la famille avaient été impliqués et que leurs comptes bancaires avaient été gelés pour empêcher les membres de la famille d’aider M. Yang à engager un avocat. En fin de compte, ce dernier n’a pas pu engager un avocat à l’étranger pour le défendre, et aucun avocat local n’a osé se charger de l’affaire.
L’entrepreneur chinois a dit qu’il a un coactionnaire dont les biens ont été confisqués, qu’il a été torturé et qu’on lui avait cassé les côtes pour lui arracher des aveux, il a ensuite été condamné à plus de trois ans d’emprisonnement.
M. Yang a ajouté qu’il existe de nombreux exemples d’entrepreneurs prospères possédant des actifs de plus de 100 millions de RMB (12,99 millions d’euros) dans sa province qui ont été persécutés et escroqués, dont les membres de la famille ont été condamnés à des peines d’emprisonnement et dont les actifs de l’entreprise et les biens personnels ont été saisis. Certains d’entre eux se sont enfuis à l’étranger.
Le chemin de la liberté et l’implication de M. Yang pour une Chine libre
M. Yang a révélé qu’il avait la chance d’avoir une identité hongkongaise. Au début de l’année 2019, il s’est rendu à Hong Kong pour faire appel au gouvernement de la ville, mais sans succès, puis il a déménagé au Canada. Il a finalement posé le pied sur une terre de liberté.
M. Yang a rejoint la branche canadienne de la Fédération pour une Chine démocratique en septembre 2022 et a participé activement à diverses manifestations. Il a déclaré que son plus grand souhait était de voir le Parti communiste chinois (PCC) tomber rapidement.
M. Yang a expliqué à Look at China comment il a changé sa façon de penser, passant d’un « rose », qui soutenait le PCC, à un anticommuniste convaincu.
M. Yang a révélé qu'il avait la chance d'avoir une identité hongkongaise. De Hong Kong, il a déménagé au Canada, où il a finalement posé le pied sur la terre de la liberté. (Image : Daniel Joseph Petty / pexels)
Un lavage de cerveau systématique depuis l’enfance
Lors de l’incident de la place Tiananmen en 1989, M. Yang, qui venait d’atteindre l’âge adulte, regardait la télévision tous les jours. « À la télévision, on parlait de voyous, ce que je ne comprenais pas. On m’a lavé le cerveau depuis mon enfance. Même si j’ai une opinion sur le gouvernement, j’ai toujours pensé que le gouvernement n’en était pas responsable. »
En 2013, M. Yang a lu le livre Nine Commentaries on the Communist Party (Les Neuf commentaires sur le Parti communiste) à Hong Kong, et à l’époque, il pensait que ce qui était dit dans le livre était une blague, il ne le prenait pas au sérieux.
« Ce n’est que lorsque je suis allé à l’étranger (au Canada) que j’ai repris mes esprits. Après avoir vu tant de gens persécutés par le Parti communiste chinois, j’ai réalisé que la racine du problème se trouvait dans le système autoritaire à parti unique du PCC. Depuis l’enfance, on m’a appris qu’aimer le parti, c’est être patriote. Je crois que tout le monde aime la Chine. Nous sommes tous Chinois et je sais que le Parti communiste chinois ne représente pas la Chine. »
Apprendre, au Canada, les faits sur le Parti communiste chinois
Après son arrivée au Canada, M. Yang a beaucoup appris sur l’histoire naturelle : « Nous parlons de la résistance antijaponaise du Parti communiste chinois depuis notre enfance, mais en fait, c’est la résistance antijaponaise du Kuomintang. Par contre, le PCC, lui, en a volé les fruits en coulisses. Nous ne le savions pas. »
« La plupart des gens dans le pays (Chine) ne le savent pas. Nous ne savions pas jusqu’à présent que tant de gens étaient morts de faim en trois ans de catastrophes (durant la Grande famine), 30 millions de personnes sont mortes ! Des gens ont mangé des gens ! Nous ne le savions pas ! Comment oserait-on montrer cette nouvelle dans le pays ? C’est impossible ! »
M. Yang donne un exemple : « Il y a aussi le cas de l’injustice subie par les pratiquants du Falun Gong. Il s’avère que le Falun Gong est pratiqué par de nombreuses personnes à l’étranger et que l’auto-immolation sur la place Tiananmen est une simulation. »
« Si le Parti communiste chinois continue ainsi, il sera condamné. »
M. Yang a également expliqué : « Mon sentiment (après avoir vécu tant de choses) est que je me suis soudainement réveillé après avoir été trompé pendant tant d’années. Il ne me reste plus rien maintenant, ils m’ont ruiné. »
La chute du Parti communiste chinois est inévitable
M. Yang estime que l’échec du Parti communiste chinois est une fatalité historique. La forte détérioration récente de l’économie chinoise a fait monter en flèche le mécontentement de la population à l’égard de la société, ce qui a mis en évidence la crise de pouvoir du PCC.
M. Yang a dit que la Chine est maintenant à la veille de changements sociaux significatifs. En tant que membre de la Fédération pour une Chine démocratique, il espère faire de son mieux pour apporter des changements substantiels en Chine et voir un jour la démocratie et l’État de droit s’installer en Chine. Le peuple chinois pourra vivre librement comme les Canadiens.
