Le 20e congrès du Parti communiste chinois (PCC), qui débutera le 16 octobre, devrait permettre au dirigeant actuel Xi Jinping d’obtenir un troisième mandat inédit à la tête du Parti, et donc du pays. À l’approche de cet évènement, le régime chinois a intensifié ses mesures de répression, multipliant les arrestations et les actes de censure.
Toutes les formes de « dissidence politique » jugées discutables par le régime autoritaire feront l’objet d’une surveillance accrue, les autorités se réservant le droit d’arrêter et d’emprisonner quiconque enfreint ce principe.
Une censure accrue
Récemment, le film chinois Return to Dust a été retiré de tous les cinémas et de toutes les plateformes de streaming du pays. Selon le média américain Radio Free Asia (RFA), le film, qui raconte les difficultés d’un couple d’agriculteurs pauvres d’une régions rurale de la Chine, aurait été censuré après que des responsables aient déclaré qu’il promouvait « une représentation inexacte du peuple chinois ».
Suite au retrait du film, de nombreux internautes se sont rendus sur les réseaux sociaux pour exprimer leur frustration face à ce qu’ils considèrent comme des « mesures extrêmes » de censure du gouvernement.
Un utilisateur a déclaré sur la plateforme de médias sociaux chinoise Weibo, que le film n’était « disponible » sur aucun site de streaming. Des dizaines de personnes ont alors demandé « Pourquoi a-t-il été retiré ? ». Un utilisateur a souligné que la « fin brutale » du film, où le couple est poussé au suicide après avoir été continuellement rejeté par sa communauté, pourrait être la raison principale de son retrait.
« Je suis originaire du nord-ouest », a déclaré à RFA Wang Ruiqin, un ancien membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois, originaire de la province de Qinghai. « J’ai passé beaucoup de temps au Qinghai et au Gansu, et je connais très bien ces endroits ». Pour lui, le film « dresse un portrait très vivant et réaliste de la vie rurale dans le nord-ouest. »
Wang Ruiqin, qui vit désormais aux États-Unis avec sa famille, a déclaré que pour le PCC, toute intrigue similaire à celle de Return to Dust est considérée comme une attaque.
« La tendance idéologique en Chine à l’heure actuelle est que tout est influencé sous le contrôle du PCC, et le PCC considère (ce genre d’histoire) comme une sorte de calomnie, et il ne tolérera aucune sorte de représentation objective ou précise », a déclaré Ruiqin Wang.
« Ils ne veulent entendre que des louanges (pour le PCC), et attaqueront tout ce qui a trait à l’injustice sociale comme étant inacceptable. »
Multiplier les arrestations
Dans un autre cas, qui a suscité l’indignation du public, une femme du nom de Dong Jianbiao, originaire de la province du Hunan, a été internée de force dans un établissement psychiatrique après avoir diffusé une vidéo en direct d’elle-même en train de projeter de l’encre sur une affiche du président Xi Jinping.
Son père, Dong Jianbiao, a également été arrêté par la police locale et emprisonné pour l’ avoir défendue.
Le 26 septembre, RFA a rapporté que Dong Yaoqiong était mort pendant sa détention dans un établissement dont l’identité n’a pas été révélée. Selon le rapport, les autorités « s’apprêtaient à incinérer sa dépouille en raison de soupçons d’actes criminels ».
Dong Yaoqiong est décédé le 23 septembre alors qu’il était en détention, selon l’activiste Chen Siming.
Un rapport publié en août par le groupe non gouvernemental de défense des droits de l’homme Safeguard Defenders a également mis en évidence le fait que le Parti communiste chinois envoie les activistes et les dissidents dans des établissements psychiatriques pour les réduire au silence.
Intitulé : Drugged and Detained : China’s Psychiatric Prisons, le rapport décrit la manière dont le PCC utilise ces méthodes d’internement forcé dans des unités psychiatriques, en dehors de toute justification médicale, depuis 1980.
Il est courant, pour les agents du PCC, d’arrêter arbitrairement, d’emprisonner et même de torturer les militants et les défenseurs des droits de l’homme qui soutiennent les membres de groupes privés de leurs droits, tels que les musulmans ouïghours et les pratiquants de Falun Gong.
Des milliers de militants ont été arrêtés et inculpés de « crimes de subversion ». Le sort de beaucoup d’entre eux reste inconnu à ce jour.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Chinese Regime Doubles Down on Arrests and Censorship Ahead of 20th Party Congress
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