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Chine. Renversement de situation ? Le cas de Hu Xinyu réglé : le sombre passé du porte-parole Hu Mansong est accidentellement révélé

ACTUALITÉ > Chine

L’affaire de la mort de Hu Xinyu a suscité de nombreux soupçons au sein de l’opinion publique, mais la conférence de presse officielle, tenue le 2 février, a une nouvelle fois précisé que la cause du décès était un « suicide ». Alors que l’affaire continue de faire boule de neige, certains net-citoyens attentifs ont découvert la sombre histoire de Hu Mansong, le porte-parole de ladite conférence de presse. Il figure depuis longtemps sur la liste des personnes poursuivies par l’Organisation internationale pour la poursuite des personnes ayant participé à la persécution du Falun Gong (World Organization to Investigate the Persecution of Falun Gong).

Une conférence de presse officielle peu convaincante pour les Chinois

Les autorités de la province du Jiangxi ont tenu une conférence de presse le 2 février, dans le comté de Yanshan, sur « l’affaire de Hu Xinyu ». Il a été établi que Hu Xinyu s’est suicidé en raison de facteurs psychologiques. Hu Mansong, chef du groupe de direction du département de la sécurité publique de la province du Jiangxi et porte-parole, a affirmé qu’après la disparition de Hu Xinyu, quelques personnes avaient « fabriqué et diffusé malicieusement de fausses informations » et produit de fausses vidéos qui « perturbent gravement l’ordre social ». Elles avaient donc été arrêtées.

Les commentaires de Hu Mansong n’ont pas convaincu le public chinois, inquiet. Par ailleurs, des rumeurs ont même circulé sur Internet selon lesquelles la mort de Hu Xinyu était liée au prélèvement d’organes contraint sur personnes vivantes.

Dans une interview accordée à l’émission Au service du peuple – Un temps avec Yang Xianhong de la radio centrale de Taiwan, Zhang Jing, fondatrice de Women’s Rights in China, a déclaré qu’il y avait des raisons de soupçonner que la disparition du jeune homme était liée au besoin régulier des fonctionnaires en terme de greffes de foie, de rein, de cœur et de cornée… « Peut-être que l’organe de Hu Xinyu est maintenant dans le corps d’un haut fonctionnaire », a-t-elle avancé. Mais « la vérité ne peut être connue », et les autorités sont obligées de dire des mensonges publiquement, même si leurs propos sont souvent contradictoires. De plus, en Chine…, les deux sessions annuelles des comités nationaux du NPC et de la CPPCC se tiendront bientôt. Alors la routine officielle de base est la suivante : « calmer et tranquilliser ».

Zhang Jing a également déclaré que bien qu’elle avait auparavant l’habitude de ne pas croire ce que disaient les pratiquants de Falun Gong, au fil des ans, « il a été confirmé que les principales sources de ces organes sont les pratiquants de Falun Gong, les condamnés à mort, les prisonniers sans famille et les enfants portés disparus ».

Des internautes attentifs ont découvert la sombre histoire de Hu Mansong

Selon un mandat de recherche émis par l’Organisation internationale pour la poursuite des personnes ayant participé à la persécution du Falun Gong, lorsqu’il était directeur du bureau de la sécurité publique de Ganzhou dans la province du Jiangxi, Hu Mansong a été l’un des persécuteurs importants dans « l’affaire de Zhong Dingbang » avec plusieurs membres du bureau « 610 ».

L’affaire de Zhong Dingbang fait référence à l’arrestation par le Parti communiste chinois (PCC) de Zhong Dingbang, fondateur et directeur de la société taïwanaise Hsinchu Jih-Yen Technology Company Limited en 2012. Zhong Dingbang pratique le Falun Gong depuis 2001. En 2012, Zhong Dingbang, alors âgé de 53 ans, a été détenu par le Parti communiste chinois à la mi-juin 2012 lorsqu’il se rendait dans la ville natale de son père, dans la province du Jiangxi, et n’est rentré à Taïwan que le 11 août, date à laquelle il a recouvré la liberté.

Cette affaire a attiré l’attention des groupes internationaux de défense des droits de l’homme. Elle a été rapportée par la BBC et d’autres médias internationaux, devenant une histoire internationale de droits de l’homme, qui a été incluse dans le rapport 2012 du Congrès américain sur les droits de l’homme. Tandis que Hu Mansong a fait l’objet d’une poursuite menée par l’Organisation internationale d’enquêtes sur la persécution du Falun Gong la même année.

Le Bureau 610, créé pour persécuter les pratiquants du Falun Gong

Quant au Bureau 610, qui a été créé par l’ancien dirigeant du PCC, Jiang Zemin, pour persécuter la communauté du Falun Gong, il s’agit d’une organisation très spéciale qui peut contrôler la sécurité publique, les tribunaux, le parquet, la sécurité de l’État et la police armée par l’intermédiaire de la Commission des affaires politiques et juridiques. Il peut mobiliser à tout moment des ressources dans les affaires étrangères, l’éducation, la justice, le Conseil d’État, l’armée et la santé. Au moment de l’affaire de Zhong Dingbang, Zhou Yongkang contrôlait tout le pouvoir, tandis que Jiang Zemin était en coulisse, et sa tâche principale était de réprimer le groupe Falun Gong.

Un groupe de réflexion américain a indiqué que, depuis 2003, le Bureau 610 est passé de la persécution du Falun Gong à la persécution de divers groupes religieux et de qi gong en Chine, y compris les chrétiens, les bouddhistes et d’autres religions.

Radio Free Asia a révélé que Zhu Rongji, Wen Jiabao et Li Keqiang, les trois anciens premiers ministres du Conseil d’État, n’ont jamais signé les ordres de nomination et de révocation des chefs et des chefs adjoints du Bureau 610 du Comité central du Parti communiste chinois. Les anciens directeurs en chef et directeurs adjoints du Bureau central 610, Fu Zhenghua et Sun Lijun, ont fait l’objet d’un examen et d’une enquête par la Commission centrale d’inspection de la discipline le 2 octobre 2021. Ils ont été expulsés du parti et des fonctions publiques le 30 septembre.

À propos de l’implication de Hu Mansong dans l’enquête de la mort de Hu Xinyu, Tang Jingyuan, un commentateur bien connu, a déclaré à Sound of Hope : « Hu Mansong était probablement déjà soupçonné de complicité dans le crime de prélèvement d’organes contraint sur les vivants. N’est-ce pas extrêmement absurde, extrêmement ridicule qu’une personne participant à ce genre de crime enquête sur un dossier pouvant impliquer ce même genre de crime ? ».

Rédacteur Jean-Baptiste Adrien-Clotaire
Collaboration Yi Ming

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