La police thaïlandaise a arrêté et inculpé six ressortissants chinois pour avoir mis en place un système présumé de vente d’or contrefait à de riches résidents du quartier chinois de Bangkok. Les personnes inculpées seraient membres d’une organisation criminelle chinoise.
Selon le Bangkok Post du 25 avril, le chef des enquêtes du Bureau de la police métropolitaine (MPB), Teeradej Thumsutee, a déclaré aux journalistes que les individus, âgés de 44 à 54 ans, avaient été arrêtés à l’extérieur de la gare de Hua Lamphong.
Lors de l’arrestation la police a saisi comme preuves :
- 179 faux lingots d’or
- 10 fausses statues en or
- 8 fines feuilles d’or véritable
- 24 cartes bancaires
- 12 téléphones portables
- Des outils d’orfèvre
Les photos du butin fournies dans l’article montrent que les statues en or contrefaites semblent avoir la forme du moine Budai. Les faux lingots d’or sont des morceaux d’or grossièrement formés en forme de demi-œuf.
La police affirme que les suspects ont vendu pour 10 millions de bahts thaïlandais (environ 292 500 dollars) d’or contrefait à de riches Thaïlandais et Chinois de la région, désignés comme étant membres d’une mafia appelée « Mangkorn Dragon », également connue sous le nom de « Jiangxi Dragon ».
Le site d’information Coconuts Bangkok a décrit le Jiangxi Dragon comme une « Triade » et a ajouté que le poids de l’or contrefait saisi était proche de 30 livres, ce qui aurait valu environ 875 000 dollars s’il s’était agi d’or 24 carats authentique.
Selon le Bangkok Post, 46 livres provenant d’une association chinoise en Thaïlande ont également été saisis lors de la perquisition. D’après les photos, ces livres semblent présenter des caractéristiques correspondant à divers fronts du Département du travail du Front uni (UFWD), géré par le Parti communiste chinois (PCC).
En février, le commissaire du MPB, Thiti Saengsawang, a déclaré au Bangkok Post qu’une enquête était en cours, concernant un « homme d’affaires chinois » et un « patron du crime présumé » accusé d’être membre de la Triade, une branche avérée de l’UFWD, après que la police ait effectué une descente dans un club appartenant à cet homme et découvert que sur 104 clients contrôlés positifs aux drogues, 99 étaient des ressortissants chinois.
Dans l’affaire de l’or, la police thaïlandaise a déclaré aux médias que les personnes dupées avaient été ciblées à partir d’un registre « détaillant les noms de descendants thaïlandais-chinois » qui ont été exploités par des méthodes d’escroquerie téléphonique typiques.
Coconuts Bangkok a indiqué que la police avait averti le public que le répertoire « contient des noms qui pourraient être utilisés pour trouver d’autres victimes », que « les gens devraient se méfier car les rencontres avec des escrocs potentiels pourraient s’avérer fatales » et que d’autres membres de la triade sont toujours en liberté.
D’après le Bangkok Post, les six personnes arrêtées avaient également participé à des arnaques téléphoniques en Indonésie, comme ils l’ont eux-mêmes admis lors de leur interrogatoire.
Lors de l’argumentaire de vente, les escrocs ont prétendu exploiter un gisement minier afin de décharger leur cache à des prix réduits, utilisant de vrais lingots d’or mélangés à de faux lingots pour en démontrer l’authenticité.
Les accusés détaillaient les vrais lingots d’or en petits morceaux pour que les personnes ciblées les apportent à des magasins d’or pour en vérifier l’authenticité.
Une fois que les cibles avaient payé et pris possession de l’or contrefait, les escrocs disparaissaient. Lorsque les victimes tentaient de vendre leurs marchandises, les magasins les informaient que ce n’était pas de l’or véritable.
Un centre d’appel basé en Indonésie
Un deuxième article sur le sujet, publié sur le site web thaïlandais Khaosod English, indique que les escrocs ont utilisé le centre d’appel basé en Indonésie pour cibler leurs victimes.
Les accusés seraient également « des amateurs d’escroqueries et se seraient inspirés d’une série internationalement connue sur les escroqueries ».
De l’or en barre
Cette escroquerie n’est pas la première du genre en Thaïlande. En 2017, trois Serbes ont été arrêtés et inculpés après avoir prétendument vendu des colliers en or et d’autres ornements à des magasins d’or, qui ont ensuite découvert que leurs achats n’étaient pas de l’or authentique.
Le site web Pattaya Mail a rapporté à l’époque que quatre magasins avaient été dupés dans le cadre de ce système.
Une propriétaire a déclaré que, bien qu’elle ait testé une chaîne en or 18 carats qui lui avait été vendue pour 45 000 bahts (1 315 dollars environ) et qu’elle était sûre qu’elle était authentique, elle a découvert par la suite que l’intérieur était en argent.
Les accusés ont déclaré à la police qu’ils ne savaient pas que l’or était faux et qu’un ami en Serbie leur avait dit qu’ils pouvaient faire fortune grâce à l’or acheté en Serbie et vendu en Thaïlande.
En 2015, un habitant de Bangkok a été arrêté et accusé d’avoir fabriqué des chaînes en argent, de les avoir plaquées en or et de les avoir vendues comme s’il s’agissait d’or authentique, selon un rapport du Bangkok Post.
L’homme employait une femme de 31 ans pour transporter les marchandises frauduleuses et les vendre à divers prêteurs sur gages. La femme était prétendument sa voisine et recevait 1 000 bahts (29 dollars environ) par objet vendu.
Des dangers insoupçonnés
Le 4 avril, Coconuts Bangkok a rapporté que trois ressortissants chinois ont été arrêtés par la police chinoise à Wuhan suite à des accusations en Thaïlande, après qu’une jeune Chinoise de 22 ans a été « enlevée, torturée et finalement assassinée » lorsque sa famille a refusé de payer une rançon de 2,5 millions de bahts (73 000 dollars environ).
« La police thaïlandaise a également arrêté une jeune femme de 19 ans dont elle pense qu’elle a aidé les hommes. Elle a déclaré à la police que les hommes fréquentaient le bar karaoké où elle travaillait et qu’elle les avait conseillés sur la manière de procéder à l’enlèvement », indique Coconuts Bangkok.
L’article ajoute que la jeune fille ayant refusé d’avoir des relations sexuelles avec les ravisseurs, ceux-ci l’ont poignardée à plusieurs reprises à la poitrine avant de l’étrangler. Le corps a été jeté dans un canal près d’une plantation de bananes avant que les hommes ne fuient la Thaïlande pour la Chine, ajoute l’article.
L’article précise que les criminels ne seraient pas conduits en Thaïlande pour y être poursuivis, mais qu’ils seraient traités en Chine continentale sous l’égide du PCC.
Rédaction Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Chinese Nationals Busted in Alleged Thailand Counterfeit Gold Scam
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