Récemment, la diplomatie du Parti communiste chinois a été confrontée à toutes les situations, l’administration de Xi Jinping mettant temporairement de côté sa posture de loup de guerre et créant délibérément une atmosphère d’ouverture. Mais la récente déclaration de l’ambassadeur chinois en France, Lu Shaye, a porté un coup dur aux relations sino-européennes, qui s’étaient légèrement détendues. Selon Yaita Akio, chef de l’antenne de Taipei du journal japonais Sankei Shimbun, l’avenir de la diplomatie chinoise peut se lire dans le destin de Lu Shaye.
Lu Shaye, des propos polémiques sur l’ex-URSS
Dans une interview accordée au média français LCI le 21 avril, l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, a fait des commentaires tels que « Les pays de l’Union soviétique n’ont pas de statut effectif dans le droit international parce qu’il n’y a pas d’accord international pour concrétiser leur statut de pays souverain », ce qui a suscité le mécontentement de nombreux pays européens. Près de 80 parlementaires européens ont publiquement appelé le ministère français des Affaires étrangères à réagir au plus vite à cette « attaque éhontée », qui constitue une grave insulte à l’histoire, à la culture et à l’intégrité fondamentale des pays concernés, la qualifiant de « pire des comportements de loup de guerre ». L’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et d’autres pays ont convoqué le chargé d’affaires chinois et exigé des explications.
En réponse, l’ambassade de Chine en France a également coupé les ponts avec Lu Shaye, affirmant que ses commentaires n’étaient que son opinion personnelle. Mais du fait de son statut d’ambassadeur, chacune de ses paroles et de ses actions représente le gouvernement communiste chinois, ce qui rend difficile pour Pékin de sortir de la crise diplomatique.
Un coup dur sur les efforts de Xi Jinping qui voulait détendre les relations sino-européennes
Selon Bloomberg, Xi Jinping tentait de redorer l’image du PCC sur la scène internationale après trois années d’isolement dues à l’épidémie de Covid-19. Mais les commentaires malavisés de Lu Shaye semblent marquer un nouveau revers pour Xi Jinping.
Nicholas Bequelin, chercheur invité au Paul Tsai China Center de la faculté de droit de Yale, a tweeté que les commentaires de Lu Shaye avaient enterré les efforts de Pékin pour désamorcer les relations avec Emmanuel Macron et que « la diplomatie du loup de guerre revient en fait à soulever une pierre et à se blesser les pieds ».
Le 25 avril, Yu Maochun, ancien conseiller en chef pour la politique chinoise au département d’État américain et directeur du Centre chinois de l’Institut Hudson, un groupe de réflexion de Washington, a déclaré à Epoch Times que les commentaires de Lu Shaye n’étaient pas un lapsus, mais reflétaient une vision fondamentale de la situation internationale au sein du Parti communiste chinois. « Le fait que ces diplomates chinois sèment le trouble partout fait que le monde voit de plus en plus clairement la nature du Parti communiste chinois ».
Dans une publication sur Facebook, Yaita Akio, chef de l’antenne de Taipei du journal japonais Sankei Shimbun, note que Lu Shaye est diplômé de l’Académie diplomatique, spécialisée dans la formation des diplomates, et qu’il a de nombreuses années d’expérience à l’étranger. Le fait qu’il ait été promu au poste d’ambassadeur en France au niveau vice-ministériel, à l’issue d’une compétition acharnée, montre qu’il n’est pas un homme qui dit n’importe quoi. Il sait exactement ce qu’il faut dire et quand il ne faut pas le dire. Chaque mot qu’il prononce doit être calculé.
Il est donc peu probable que les opinions sur Taïwan et les anciens États membres de l’Union soviétique exprimées par Lu Shaye dans l’interview soient ses opinions personnelles. De plus, ni Taïwan ni l’Ukraine n’étaient de son ressort. Dans une dictature, il n’est pas prudent pour les fonctionnaires d’exprimer leurs opinions au hasard. Ce que Lu Shaye a dit aux médias aurait dû être la compréhension des autorités du PCC, et il est même possible qu’il ait eu un certain degré d’autorisation.
Le sort de Lu Shaye pourrait refléter l’orientation future de la diplomatie chinoise
En ce qui concerne l’orientation future de la diplomatie du PCC, Akio Yabata a indiqué que nous devons maintenant observer les points suivants : premièrement, Lu Shaye sera-t-il remplacé dans un court laps de temps ? Deuxièmement, s’il est remplacé, quelles seront les raisons invoquées ? Les raisons invoquées seront-elles la rotation normale du personnel, des problèmes de santé, ou aucune explication. Troisièmement, quelle sera sa position à son retour en Chine ? Sera-t-il réaffecté au même niveau ou rétrogradé ? Le sort futur de Lu Shaye pourrait nous éclairer sur l’orientation de la diplomatie chinoise.
Toutefois, la Voice of America a diffusé un article d’opinion sur la question de savoir si Xi Jinping trouvera une raison de rappeler Lu Shaye à un moment donné (dans l’avenir) et de le remplacer par un ambassadeur en France. Lu Shaye a la réputation de ne pas savoir tenir sa langue dans le système diplomatique chinois et a fait l’objet de plusieurs remarques controversées qui n’ont pas été bien vues par ses collègues. À la suite de cet incident, le ministère chinois des affaires étrangères semble être dans un état chaotique. Qu’il faille ou non prôner une certaine personnalité dans le discours d’un diplomate, il s’avère que Lu Shaye n’est effectivement pas un très bon ambassadeur. Lu Shaye, qui a été promu par Wang Yi au poste d’ambassadeur en France en 2019, a fait un tel gâchis cette fois-ci, ce qui relève d’un accident diplomatique et a failli mettre Xi Jinping dans l’embarras. Qin Gang l’aurait sanctionné à juste titre et aurait suggéré à Xi Jinping de le remplacer.
Rédacteur Yi Ming
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