Le taux de natalité en Chine a atteint son niveau le plus bas depuis des décennies. Le nombre de nouveau-nés en 2023 était de neuf millions, soit une diminution de la population totale de deux millions de personnes, plus du double de la baisse enregistrée en 2022.
Selon les statistiques de l’état civil publiées par le Bureau national des statistiques de la République populaire de Chine (RPC) le 17 janvier, le nombre total de décès dans le pays était de 11,1 millions entraînant une baisse totale de 2,08 millions d’habitants.
La population officielle de la Chine s’élève désormais à 1,409 milliard d’habitants, contre 1,425 milliard en 2022.
Par rapport aux 9 millions d’enfants nés en Chine l’année dernière, environ 23 millions de bébés sont nés en Inde, dont la population est légèrement supérieure à celle de la RPC.
Le déclin s’accélère. En 2022, la population chinoise a chuté de 800 000 personnes. C’est la première fois que la Chine enregistre une baisse de sa population depuis la fin des années 1950, lorsque la famine la plus meurtrière au monde causée par la politique du Parti communiste chinois (PCC), a tué des dizaines de millions de personnes.
Le taux de natalité est passé de 6,77 naissances fin 2022 à 6,39 naissances en 2023 pour 1 000 personnes.
Cette baisse intervient alors que la propagande du PCC incite de plus en plus les jeunes couples à se marier et à avoir des enfants, le régime espérant un rebond économique après la pandémie.
Les chiffres les plus récents de Pékin, pris au pied de la lettre, montrent que l’indice synthétique de fécondité de la Chine, c’est à dire le nombre moyen d’enfants par femme, est tombé à 1, soit l’un des plus bas du monde. L’année dernière, l’indice de fécondité total était de 1,1.
Certains ont remis en question la véracité des statistiques démographiques du Bureau national des statistiques, notamment le taux de mortalité.
L’analyste politique Cai Shenkun a noté sur X (Twitter) que, selon les chiffres de crémation divulgués par inadvertance dans une certaine localité de la province du Zhejiang, la population réelle de la Chine pourrait avoir diminué d’environ huit millions, voire plus, en 2023. Des statistiques démographiques faussées conduisent inévitablement à des erreurs et à la confusion dans la prise de décisions économiques.
En plus du lourd tribut que la nouvelle pandémie de coronavirus a fait payer à la Chine à partir de 2019, une nouvelle vague de pneumonies mystérieuses et d’autres affections pulmonaires, a frappé le pays à la fin de 2023, entraînant probablement une nouvelle série de décès.
Il est plus difficile d’encourager les naissances que d’imposer des avortements
La nouvelle politique pro-nataliste mise en œuvre par le PCC, lancée en 2016 sous la direction de Xi Jinping, n’a pas réussi à stimuler la démographie chinoise.
Mao Zedong, le premier dirigeant de la Chine communiste, avait autrefois affirmé que la croissance démographique pouvait être activée ou désactivée à volonté, en fonction des besoins du gouvernement.
En 1980, craignant une surpopulation, le PCC a imposé la politique de l’enfant unique à la majeure partie du pays, créant une bureaucratie massive de planification familiale pour s’assurer, souvent par la force, que les femmes n’avaient pas d’enfants « supplémentaires ». Le régime s’est vanté d’avoir empêché 400 millions de naissances grâce aux avortements et à l’interdiction elle-même.
Les efforts de Xi Jinping pour inverser la politique de l’enfant unique ont échoué. L’augmentation du coût de la vie et l’évolution des attentes culturelles ont rendu difficile pour les couples de se marier, d’acheter une maison ou de subvenir aux besoins de leur famille qui, dans de nombreux cas, comprend deux groupes de parents vieillissants.
L’entrée de centaines de millions de femmes chinoises sur le marché du travail au cours des dernières décennies a également freiné le taux de natalité. La baisse des salaires globaux signifie que pour les couples mariés typiques, les deux parents doivent occuper un emploi pour pouvoir fonder une famille. De ce fait, les femmes sont en pratique obligées de choisir entre les enfants et leur carrière. La montée de l’idéologie féministe et du consumérisme a également bouleversé le rôle traditionnel des femmes en tant qu’épouses et mères.
La situation est encore aggravée par l’inégalité entre les sexes au sein de la population chinoise, un autre effet néfaste de la politique de l’enfant unique. De nombreux parents ont choisi d’avoir des fils qui pourront perpétuer le nom de la famille plutôt que de garder des filles, ce qui a conduit à un excédent de dizaines de millions d’hommes.
En 2023, le ratio global des sexes était de 105 hommes et garçons pour 100 femmes et filles, la différence étant d’autant plus marquée que la cohorte de population est jeune.
Selon les données de l’Association chinoise de la population, le rapport de masculinité normal à la naissance en Chine devrait se situer entre 103 et 107. En 2021, il est passé à 108,3, s’approchant ainsi de la limite supérieure de la fourchette normale. En 2022, le rapport de masculinité à la naissance était de 111,1.
Le mariage en déclin
Les jeunes Chinois qui publient en ligne ont largement rejeté les appels du gouvernement à augmenter le taux de natalité, beaucoup y voyant une rhétorique vide face aux lourdes charges économiques, à la corruption et à la débauche habituelles du PCC, ainsi qu’à sa promotion antérieure du contrôle de la population.
Parallèlement au taux de natalité, le nombre de nouveaux mariages et de premiers-nés a également continué à baisser.
Selon les statistiques, le nombre de naissances d’un premier enfant était de 4,4 millions, ce qui est nettement inférieur au nombre de mariages récemment enregistrés, indiquant une réticence croissante des gens à avoir des enfants.
En 2019, le nombre de mariages en Chine est passé sous la barre des dix millions, puis sous les neuf millions en 2020, sous les huit millions en 2021 et sous les sept millions en 2022.
Le nombre de mariages enregistrés en 2022 a diminué de 803 000, soit une baisse de 10,5 % par rapport à l’année précédente. Au cours des neuf dernières années, depuis le pic de 2013, le nombre de mariages en Chine a chuté de 49,3 %, soit de près de la moitié.
Les hommes chinois qui cherchent à se marier légitimement doivent souvent être propriétaires d’un logement, d’une voiture et payer une lourde dot à leur belle-famille, ce qui représente un lourd fardeau pour une population qui lutte déjà contre la pauvreté de l’économie chinoise.
Le « trafic » de mariées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Chine, en particulier en provenance de Corée du Nord, du Viêt Nam et d’autres parties de l’Asie du Sud-Est, est devenu courant dans les régions sous-développées.
Rédaction Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : China’s Birth Rate Hits a New Low, Population Falls by 2 Million
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