Uniformes intelligents et reconnaissance faciale
Étant donné que le gouvernement chinois contrôle tous les aspects de la vie politique, sociale et économique du pays, il était inévitable que même les enfants soient surveillés. Dans de nombreuses écoles chinoises, des technologies comme les uniformes intelligents et la reconnaissance faciale sont devenus un outil standard pour suivre les élèves et leurs activités.
Uniformes intelligents
L’année dernière, environ 11 écoles de la province du Guizhou, dans le sud-ouest du pays, auraient rendu obligatoire l’utilisation de l’« uniforme intelligent ». Ces uniformes, dotés de deux puces informatiques, ont été fabriqués par l’entreprise technologique locale Guizhou Guanyu Technology. Les deux puces sont insérées au niveau des épaules des uniformes et seraient censées résister à une température de 150°C et supporter jusqu’à 500 lavages.
« Lorsque les élèves arrivent à l’école, l’heure et la date sont enregistrées au moyen d’une courte vidéo à laquelle les parents peuvent accéder via une application mobile. La reconnaissance faciale garantit en outre que chaque uniforme soit porté par son propriétaire légitime afin d’empêcher les élèves de tromper le système. Le fait de sauter des cours déclenche une alarme pour informer les enseignants et les parents de l’absentéisme, tandis qu’une alarme vocale automatique s’active si un élève quitte l’école sans autorisation », selon ABC News.
Un enregistrement vidéo des élèves entrant dans l’école est mis à la disposition des parents via une application mobile. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Si un élève s’endort en classe, une alarme se déclenche. De plus, les uniformes peuvent également permettre d’effectuer des paiements, comme pour les collations dans la cour de l’école. Les parents peuvent utiliser l’application mobile pour suivre les habitudes de dépenses de leurs enfants, fixer une limite à leurs dépenses, etc. Sur son site Web, la société affirme que les uniformes ont été conçus en tenant compte de la politique de l’État visant à mettre en place des « campus intelligents ». L’initiative des « campus intelligents » trouve son origine en mars 2016, lorsque le gouvernement de l’État a dévoilé son 13ème plan quinquennal et a mis en avant l’objectif de faire du pays un chef de file en matière de fabrication technologique d’ici 2025.
« En juin 2016, le ministère chinois de l’Éducation, prenant l’initiative de suivre le plan de Pékin, a annoncé son propre " 13e plan quinquennal ", qui préconise la " numérisation de l’éducation ". Un exemple était de transformer les écoles en " campus sans fil ". En février 2018, le concept de " numérisation de l’éducation " a été de nouveau mis en avant dans une directive du ministère de l’Éducation, appelant cette fois les gouvernements régionaux à participer au développement de " campus intelligents " », selon The Epoch Times.
La reconnaissance faciale
Les systèmes de reconnaissance faciale sont plus prisés et plus répandus sur les campus scolaires que les uniformes intelligents. En juin de cette année, les autorités de la province du Guangxi ont donné pour instruction à toutes les écoles et à tous les jardins d’enfants de la région de régulariser les systèmes de sécurité d’ici la fin de l’année, ce qui comprendrait également la mise en œuvre de la reconnaissance faciale.
Les systèmes de reconnaissance faciale sont plus prisés et plus répandus sur les campus scolaires que les uniformes intelligents. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Cvest devenu un sujet brûlant sur les réseaux sociaux chinois l’année dernière, après qu’un lycée du Zhejiang ait installé des caméras de reconnaissance faciale dans les salles de classe pour svassurer que les élèves se concentrent sur l’enseignement. Une école de Hangzhou a installé des caméras balayant le visage des élèves toutes les 30 secondes pour identifier leur humeur et analysant si les enfants sont attentifs ou non. Wang Yaqiu, chercheuse sur la Chine à l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch, affirme que la surveillance des élèves dès leur plus jeune âge est une tendance inquiétante.
« Les écoles pourraient-elles utiliser ces informations pour transformer les comportements ordinaires des enfants en preuves d’infractions et punir les élèves de manière disproportionnée ? L’école partagera-t-elle les données avec le gouvernement chinois qui a déjà violé le droit à la vie privée des citoyens chinois et criminalisé les discours pacifiques », a déclaré la chercheuse au Daily Mail. Wang Yaqiu pense qu’une surveillance aussi intensive ne fera que créer un environnement de peur, de stress et d’intimidation sur les campus et autres écoles, ce qui en fera des lieux très peu appropriés pour les enfants.
Rédacteur Swanne Vi
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