Les Etats-Unis émettent les premières sanctions contre Pékin pour la persécution du Falun Gong
Dans la matinée du jeudi 10 décembre le département d’Etat américain a sanctionné plusieurs fonctionnaires étrangers pour leur implication dans des mises à mort extrajudiciaires et politiquement motivées ainsi que de graves violations de la liberté religieuse, incluant la persécution du Falun Gong.
La condamnation, faite à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, le 10 décembre, s’applique à 17 personnes, ce qui inclut les fonctionnaires et leur famille immédiate, et leur interdit d’entrer aux Etats-Unis.
Les responsables salvadoriens et jamaïcains cités dans le communiqué de presse du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo avaient commis des exécutions sommaires, comme celle du Dr Begoña García de Arandigoyen, assassiné en 1990 par un escadron de la mort pendant la guerre civile au Salvador.
Six officiers de l’unité de gestion des crimes de la Gendarmerie jamaïcaine ont été désignés et sanctionnés par le département d’Etat pour avoir commis quatre exécutions extrajudiciaires en 2003.
Le département d’Etat a également sanctionné le responsable de la police chinoise Huang Yuanxiong pour son implication dans la persécution brutale de la pratique spirituelle du Falun Gong par la Chine communiste depuis plusieurs décennies. L’épouse de Huang Yuanxiong est incluse dans la décision.
Du poste de sécurité publique du village de Wucun dans la ville de Xiamen située au sud-est de la Chine, Huang Yuanxiong, a été « impliqué dans des violations particulièrement graves de la liberté religieuse des pratiquants de Falun Gong, à savoir son rôle dans la détention et l’interrogatoire des pratiquants de Falun Gong pour la pratique de leurs croyances », selon le département d’Etat.
C’est la première fois que les Etats-Unis ciblent un fonctionnaire chinois pour la persécution du Falun Gong.
Exercices matinaux du Falun Gong, dans la ville de Guangzhou, dans le sud de la Chine, au milieu des années 1990. (Image : minghui.org)
« Les actions que nous menons aujourd’hui témoignent de notre soutien aux droits de l’homme, de notre engagement en faveur de la justice pour les victimes ainsi que de notre volonté à rechercher la responsabilité des auteurs », a déclaré M. Mike Pompeo dans le communiqué.
Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline méditative traditionnelle chinoise qui s’est largement répandue en Chine dans les années 1990. Près de 100 millions de personnes avaient adopté cette pratique au moment où le Parti communiste chinois (PCC) l’a interdite en 1999.
Renforcer les sanctions contre la Chine communiste
Les groupes de défense des droits de l’homme estiment qu’en 20 ans, depuis le début de la campagne anti-Falun Gong, des millions d’adhérents ont été arrêtés et détenus dans des prisons, des camps de travail et des centres de rééducation, où ils sont souvent confrontés à la torture, au travail forcé et à d’autres formes d’abus. Sarah Cook, du groupe américain de recherche sur les droits humains Freedom House, estime que la persécution du Falun Gong a servi de « modèle » pour la récente répression des musulmans de la région du Xinjiang par Pékin.
Les experts ont également établi que les pratiquants de Falun Gong emprisonnés sont la principale source d’organes dans l’industrie lucrative de la transplantation en Chine, les victimes étant assassinées dans les hôpitaux et étiquetées comme donneurs volontaires.
Le Parti communiste chinois consacre des ressources considérables à la « gestion » du Falun Gong. En 2015, un article du People’s Daily, géré par l’Etat, a félicité Huang Yuanxiong pour sa capacité à faire son travail 12 heures par jour, comparant sa charge à celle d’un moine.
Ces dernières années, sous l’administration Trump, les autorités américaines ont durci leur position vis-à-vis de Pékin en imposant des sanctions et d’autres restrictions aux fonctionnaires et aux entreprises du PCC pour leurs activités malveillantes et leurs violations des droits de l’homme.
Le 7 décembre, les Etats-Unis ont sanctionné 14 membres de l’assemblée législative chinoise contrôlée par le régime pour leur rôle dans l’adoption de la loi de sécurité nationale qui a porté atteinte à l’autonomie et aux libertés politiques de Hong Kong. Cette décision a renforcé les sanctions de l’été en ciblant d’abord le personnel de la police de Hong Kong, puis les hauts fonctionnaires. Parmi eux, on compte Carrie Lam le chef de l’exécutif de Hong Kong, et Zhang Xiaoming, un puissant fonctionnaire du PCC chargé depuis longtemps de faire respecter le contrôle de Pékin sur l’ancienne colonie britannique.
Un « avertissement préliminaire »
Sous l’administration Trump, les Etats-Unis ont adopté une position ferme à l’égard de Pékin. (Image : Flickr / Département d’État américain / CC0 1.0)
Selon le chercheur chinois Larry Ong, la décision du département d’Etat de sanctionner Huang Yuanxiong suggère que l’administration Trump envoie un « avertissement préliminaire » aux responsables de la persécution du Falun Gong.
« Si l’on se fie à Hong Kong, l’administration Trump va probablement intensifié ses sanctions contre les persécuteurs du Falun Gong », a déclaré M. Larry Ong au Vision Times. L’analyste principal de la société de conseil sur les risques politiques en Chine, SinoInsider, a noté que les récentes sanctions contre les responsables du PCC ont atteint le niveau infranational, soit un échelon en dessous du leader chinois Xi Jinping.
Le Falun Gong est une affaire particulièrement sensible pour le régime chinois en raison de l’indignation morale que suscite la persécution, ainsi que les ramifications politiques de la campagne orchestrée et lancée par l’ancien chef du Parti Jiang Zemin.
« De nombreux hauts fonctionnaires de l’appareil de sécurité et de propagande du PCC ont été impliqués dans la persécution du Falun Gong par le biais de leurs liens avec la faction de Jiang Zemin », a déclaré M. Larry Ong. Il a donné l’exemple de Guo Shengkun, un fonctionnaire au niveau infranational, allié de l’ancien chef et qui dirige actuellement l’organisation du PCC supervisant la police, les tribunaux et le parquet chinois.
Rédacteur Gabriel Olamsaint
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