Les autorités chinoises ont confiné plus de vingt et un millions de personnes de la ville de Chengdu, l’une des plus grandes villes de Chine, suite à un léger rebond épidémique de Covid-19.
Les autorités ont annoncé le 1er septembre que les 21,2 millions d’habitants de la ville seraient soumis pendant quatre jours à des tests d’acide nucléique afin d’enrayer la propagation du virus. Le gouvernement local de Chengdu a également indiqué dans un communiqué que tous les habitants devraient « rester chez eux » après 18 heures et qu’une seule personne par foyer serait autorisée à sortir chaque jour pour l’achat de nourriture et d’autres produits de première nécessité.
En plus de cela, un séisme de magnitude 6,6 a frappé lundi le sud-ouest du pays, incluant la ville de Chengdu. La Chine compte 1 456 zones à risque « élevé » et « moyen » et d’autres villes ont été placées en état d’urgence sanitaire.
Le 31 août, Chengdu, la capitale de la province du Sichuan, a signalé 157 cas d’infections dans le pays, incitant les autorités à décréter un confinement total de la ville, y compris pour les quartiers d’affaires et les zones résidentielles.
Les restrictions concernant Chengdu sont les plus importantes depuis le confinement de Shanghai, qui a duré plus de deux mois.
La crainte de ne pas avoir accès à des produits frais
« Je fais une très longue queue pour entrer dans l’épicerie près de chez moi », a déclaré Kya Zhang, une ingénieur de 28 ans, à CNBC, ajoutant qu’elle craignait de ne pas avoir accès à des produits frais si le confinement était prolongé. De nombreuses villes chinoises ont connu de faux retours dans la reprise des activités après la détection de nouvelles infections.
Les principales villes confinées
Selon la société de recherche Capital Economics, basée à Londres, 41 des grandes villes chinoises, représentant environ 32 % du PIB du pays, ont été soumises à des restrictions pandémiques après la déclaration de nouveaux foyers, soit le nombre le plus élevé depuis avril.
D’autres restrictions dues à la Covid-19, allant de l’obligation de travailler à domicile à la fermeture de lieux de divertissement, de gymnases et d’hôtels, ont été observées dans les villes de Shenzhen, Dalian, Guangzhou et Shenyang.
La ville de Shenzhen, qui jouxte Hong Kong dans le sud de la Chine, est un important centre technologique et industriel. Le 29 août, les autorités ont annoncé le confinement de certains quartiers résidentiels pendant trois jours et la fermeture du plus grand marché de produits électroniques au monde.
Dans le même temps, la ville de Dalian, qui compte près de 7,5 millions d’habitants, a également limité ses déplacements, suite à l’apparition de 121 nouveaux cas positifs. Les restrictions imposées par la ville incluent des tests de masse quotidiens pour environ la moitié des résidents, ainsi que l’interdiction de tout grand rassemblement.
Le gouvernement de Shenyang, la ville la plus peuplée de la province chinoise du Liaoning (nord-est), a, quant à lui, reporté le début des cours en présentiel pour les élèves du primaire et du secondaire, en raison de l’augmentation du nombre de nouveaux cas d’infections de Covid-19.
Bien que Guangzhou, une ville de près de 19 millions d’habitants située près de Hong Kong, n’ait signalé que cinq cas d’infections transmis localement le 30 août, les autorités ont ordonné à certaines zones d’un district de fermer les lieux de divertissement en intérieur et les restaurants rattachés aux magasins pendant cinq jours, jusqu’au 4 septembre.
Les médias d’État ont également ajouté que le gouvernement local de Guangzhou avait exigé des écoles maternelles et primaires, ainsi que des collèges et des lycées du district, qu’ils reportent les cours en présentiel et interrompent les sessions hors ligne qui avaient déjà débuté. La ville a également annoncé une réduction des services de bus et de métro dans plusieurs districts.
L’économie en ruine
Les experts ont averti qu’à la suite des confinements prolongés et des restrictions et interdictions de déplacement et de voyage en Chine, si le pays veut sauver l’économie au niveau national, il devra relancer la croissance locale, qui a chuté de 2,5 % au premier semestre 2022 par rapport à l’année précédente.
L’économie chinoise a également souffert des crises bancaires, manufacturières et immobilières qui ont touché des millions de personnes et fortement réduit les dépenses de consommation.
« Pour l’instant, les perturbations qui en résultent semblent modestes, mais la menace de blocages préjudiciables augmente », a déclaré au Guardian Julian Evans-Pritchard, économiste principal pour la Chine chez Capital Economics, ajoutant : « Et même s’ils (les blocages) sont évités, nous nous attendons à ce que la croissance reste faible à l’avenir. »
