Le 25 janvier, la France a annoncé qu’elle retirerait ses troupes du Burkina Faso d’ici un mois. La junte militaire au pouvoir devra affronter seule la menace terroriste.
Départ des forces françaises
Les forces françaises spéciales au Burkina Faso, composées de 400 soldats, ont reçu un mois pour quitter le pays, suite à une demande écrite du gouvernement.
« Nous respecterons les termes de l’accord en honorant cette demande », a déclaré un porte-parole du ministère français des affaires étrangères, selon la BBC.
Le 25 janvier, la France a également annoncé le rappel de son ambassadeur au Burkina Faso, Luc Hallade, afin de procéder à des « consultations ».
La France avait précédemment conclu un accord militaire avec le précédent gouvernement du Burkina Faso en 2018, permettant à un contingent de ses troupes d’aider à réprimer les menaces posées par les groupes armés liés aux forces islamistes. Des années plus tard, la nouvelle junte militaire a choisi de se retirer de cet accord, déclarant qu’elle affronterait seule ses ennemis.
« Ce n’est pas la fin des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouedraogo, à la chaîne RTB le 23 janvier.
Ces derniers mois, des experts ont averti que le Burkina Faso pourrait compter sur l’aide du groupe mercenaire russe Wagner, comme l’ont fait le Mali et la République centrafricaine, pour faire face aux forces islamistes. La junte a démenti ces allégations, bien qu’une équipe de liaison de Wagner se soit déjà rendue sur place, selon l’AFP.
Ces rumeurs ont inquiété le gouvernement du Ghana, qui craint la présence de mercenaires russes près de sa frontière.
« Les voir opérer à notre frontière nord est particulièrement pénible pour nous au Ghana », a déclaré le président ghanéen Nana Akufo-Addo, accusant le Burkina Faso de collaborer avec Wagner.
La junte militaire du Burkina Faso, dirigée par le capitaine Ibrahim Traore, a pris le pouvoir en septembre dernier lors d’un coup d’État militaire, le deuxième en huit mois.
Cette décision rappelle celle prise par la junte au pouvoir au Mali voisin suite à un coup d’état. La France possède toujours des bases militaires à Djibouti, au Gabon, en Côte d’Ivoire, au Niger et au Sénégal.
Le président Emmanuel Macron devrait révéler un nouveau remodelage de la présence militaire de la France en Afrique plus tard cette année, selon le New York Times.
Manifestations à Ouagadougou
Samedi, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la capitale Ouagadougou, acclamant la junte militaire suite à l’annonce de la France, selon l’AFP.
Les gens portaient des pancartes affichant des slogans hostiles tels que « A bas l’impérialisme, » « A bas la politique française en Afrique » et « En avant pour la souveraineté du Burkina », écrit Voice of America (VOA). Certains portaient même des drapeaux russes lors de la manifestation anti-française.
« Nous ne voulons plus de bases militaires étrangères sur notre sol », a déclaré Lazare Yameogo, porte-parole du Mouvement révolutionnaire interafricain, aux manifestants. « Nous voulons du respect et une coopération gagnant-gagnant. »
« Nous resterons aux aguets jusqu’à ce que le Burkina Faso soit libéré de l’impérialisme occidental », a-t-il ajouté.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : France to Withdraw Forces From Burkina Faso; Junta Supporters Celebrate
ebrate.html
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