Le 16 février, des milliers de manifestants se sont rassemblés à Paris pour protester contre le plan de réforme des retraites proposé par le président français Emmanuel Macron, qui fait l’objet de vifs débats.
Les manifestants ont brandi des pancartes et scandé des slogans dénonçant la volonté du gouvernement de repousser de deux ans l’âge de la retraite, qui passera de 62 à 64 ans.
« C’est inacceptable, en ce moment, ils tirent trop fort sur les ficelles, si je puis dire », a déclaré Alain Fontaine, un manifestant retraité, aux journalistes de Reuters présents au rassemblement de Paris.
« Ils vont trop loin, il (l’âge de la retraite) était à 60 ans, puis à 62 ans, et maintenant à 64 ans, avec 43 ans de cotisations sociales, ce qui veut dire que la majorité des gens ne pourront même pas prendre leur retraite à 64 ans et qu’ils devront attendre encore plus longtemps », a poursuivi Alain Fontaine.
« Tout ça en considérant qu’on est dans un pays riche, on fait de plus en plus de richesse, mais il y a de moins en moins d’argent public. À un moment donné, il faudra se poser la question : " pourquoi ? Où est-il passé ? " ».
Le temps presse
Alors que la cinquième journée de protestations contre les réformes est arrivée deux jours seulement avant les vacances scolaires d’hiver, ce qui aurait pu stopper leur élan, les syndicats se sont lancés dans une course contre la montre pour maintenir la pression sur le gouvernement.
Les syndicats espèrent tenir bon pour maintenir la dynamique jusqu’au 7 mars, date à laquelle ils ont juré de « paralyser le pays » si Emmanuel Macron n’abandonne pas sa mesure de réforme, actuellement en discussion au Parlement.
Jusqu’à présent, ils ont réussi à mobiliser des foules plus nombreuses et plus diverses pour protester dans les rues, en particulier dans les petites et moyennes villes de France, avec une manifestation le 31 janvier qui a attiré 1,27 million de personnes.
« On espère qu’ils (le gouvernement) vont reculer, on est en train de se mobiliser, et on va intensifier ça dans les prochains jours de grève », a déclaré à l’agence de presse Samuel Berthelot, secrétaire général du syndicat UNSLA la Poste.
« Le 7 mars, nous nous préparons à une journée de grève plus massive, qui pourrait aussi durer longtemps puisqu’il faut maintenant montrer que nous ne voulons vraiment pas de ça, et surtout que la population n’en veut pas, puisqu’une énorme partie de la population s’oppose au recul de l’âge de la retraite », a-t-il ajouté.
Une étudiante qui ne s’est identifiée que par son prénom, Irina, a déclaré : « cette réforme des retraites a un éventail d’effets plus large que ce que nous pouvons réaliser, et je pense que les jeunes sont de plus en plus mobilisés pour lutter contre tout cela. »
En effet, de nombreux jeunes ont participé aux rassemblements de protestation. Comme l’a également noté Irina : « cela nous donne aussi de l’espoir de voir autant de grandes manifestations, de voir l’espoir de grèves roulantes ».
« Nous, les jeunes, sommes derrière les travailleurs », a-t-elle indiqué avec fermeté. « Nous voulons les encourager à profiter de ces grèves et de ce mouvement pour essayer de changer les choses, le système en général, mais même simplement le retrait de la réforme. »
Pourtant, alors que les travailleurs ont été confrontés à une diminution de leur salaire pour chaque jour de grève, le nombre de personnes quittant leur emploi a commencé à diminuer.
Selon Emmanuel Macron, le système est sur le point de s’effondrer
Emmanuel Macron fait pression pour cette réforme, qui, selon lui, est essentielle pour éviter l’effondrement du système de retraite public qui chancelle.
Avant d’envoyer le projet de loi au Sénat, qui est contrôlé par la droite, l’administration ne dispose pas de la majorité absolue et doit obtenir le soutien de plusieurs dizaines de membres du parti des Républicains à la chambre basse.
Ce mois-ci, Elisabeth Borne, la Première ministre, a déclaré que le gouvernement accorderait un traitement favorable à ceux qui ont commencé à travailler exceptionnellement tôt dans leur vie. Il s’agit d’une clause cruciale que les conservateurs ont ajoutée à leur soutien.
Les responsables gouvernementaux reconnaissent que les concessions faites à la droite conservatrice ont coûté des centaines de millions d’euros, laissant peu de marge de manœuvre dans le budget français déjà serré.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Weeklong Protests Sweep Paris Over Pension Reform Plan
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