Le surpoids et l’obésité touchent près de deux milliards de personnes dans le monde. (Image : Tania Dimas / Pixabay)
L’obésité et le surpoids représentent un enjeu majeur de santé à l’échelle mondiale, touchant presque tous les pays, y compris de nombreux pays émergents.
En France, un rapport publié le 21 février 2023 par Améli.fr sous le titre Comprendre le surpoids et l’obésité de l’adulte, souligne que l’obésité est désormais reconnue comme une maladie chronique liée à la nutrition. Elle ne régresse généralement pas spontanément et a un impact néfaste sur la santé physique, psychologique et sociale des individus. Cette problématique a également des répercussions négatives sur la santé globale de la population.
Un constat alarmant : les personnes les plus touchées
Selon le rapport de la Cour des comptes : La prévention et la prise en charge de l’obésité, le surpoids et l’obésité touchent près de deux milliards de personnes dans le monde, engendrant environ 2,8 millions de décès annuels. En France, cette préoccupation est alarmante puisqu’un Français sur deux est en surpoids et un sur six est considéré comme obèse. Depuis 1975, l’obésité a explosé à l’échelle planétaire, augmentant de manière exponentielle selon l’OMS. Les données d’Améli.fr révèlent que les personnes âgées sont plus enclines au surpoids ou à l’obésité que les jeunes, avec 57,3 % des personnes de 65 ans et plus concernées, contre 23,2 % des individus âgés de 18 à 24 ans.
Pour connaître les personnes les plus touchées par ce fléau, l’étude dressée par l’Institut de veille sanitaire de Santé Publique, fait ressortir que l’obésité reste une maladie de la « vulnérabilité sociale » car « les femmes ayant recours à l’aide alimentaire sont bien plus exposées au risque de surpoids et d’obésité ».
Le BEH (Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire), qui a pris en compte la mesure du problème, confirme cette position et précise que les personnes défavorisées sont deux fois plus exposées au surpoids et à l’obésité. Une aide alimentaire peut mettre à l’abri de la faim mais pas de l’insécurité alimentaire. En outre, la peur de manquer et de ne pas manger à sa faim, a une incidence sur la corpulence. Cette vulnérabilité se renforce également dans les départements d’outre-mer en raison d’une alimentation déséquilibrée, de la précarité et du manque d’accès aux soins.
La Cour des comptes indique dans son rapport « que l’activité physique a significativement baissé chez les femmes et les enfants alors que, simultanément, le temps passé devant les écrans a considérablement augmenté. (Image : Silvia / Pixabay)
Les causes
L’obésité résulte généralement d’une combinaison de facteurs, notamment le régime alimentaire, l’activité physique, la génétique, l’environnement et le mode de vie. Les régimes riches en calories et en matières grasses, associés à une faible activité physique, contribuent souvent à la prise de poids.
Selon l’agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail (ANSES) et Santé publique France (SPF), qui renseignent sur les comportements alimentaires, la sédentarité et le manque d’activité physique, seraient la cause principale. Cette affirmation est confirmée par la Cour des comptes qui indique dans son rapport « que l’activité physique a significativement baissé chez les femmes et les enfants alors que, simultanément, le temps passé devant les écrans a considérablement augmenté, passant de 3h10 par jour à 5h07 pour les adultes entre 2006 et 2015, et de 26 minutes à plus de 2 heures pour les enfants sur la même période ».
Les publicités, incitant à une surconsommation de produits malsains, sont également pointées du doigt comme facteur contribuant à l’obésité. Des études récentes démontrent que les publicités peuvent influencer les comportements d’achat, engendrant des envies irrésistibles voire des addictions.
Une autre cause de l’obésité, résulte de la situation de l’homme des temps présents, qui a acquis de meilleures conditions de vie, grâce à l’amélioration du chauffage, le développement des transports, la mécanisation des tâches, l’augmentation des emplois de bureau… : ces facteurs conduisent à une sédentarisation accrue de la population.
Ce faisceau d’indices conduisent à des conséquences graves pour les personnes en situation de surpoids ou d’obésité.
Le rapport de la Cour des comptes évoque un certain nombre de pathologies liées à l’obésité, dont « le diabète type 2, l’hypertension artérielle, l’excès de lipides dans le sang, les atteintes cardiovasculaires, le syndrome d’apnée du sommeil et d’autres maladies respiratoires, ainsi que des maladies articulaires ». À cela, s’ajoutent des troubles psychologiques qui peuvent constituer un terrain favorable aux dépressions.
Pour l’Inserm, l’obésité est en fait une maladie chronique et complexe qui touche toutes les couches sociales de la population. Et, il faut s’en inquiéter.
L’obésité est désormais reconnue comme une maladie chronique liée à la nutrition. 5iMAGE / Polina Tankilevitch / pexels)
Les moyens mis en place pour lutter contre l’obésité
La France a entrepris plusieurs initiatives pour lutter contre ce fléau. Le Programme national nutrition santé 2019-2023, PNNS 4, vise à réduire la prévalence de l’obésité chez les adultes et les enfants. Les ministères de la Santé, de l’Agriculture, des Sports et de l’Éducation nationale sont impliqués dans des actions visant à promouvoir une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et une meilleure éducation nutritionnelle.
Pour lutter contre l’obésité, il faut accompagner les individus en surpoids ou en situation d’obésité, préconise le rapport de l’Inserm. Une prise en charge adaptée repose sur des approches multidisciplinaires et personnalisées qui intègrent aussi des solutions thérapeutiques et/ou chirurgicales.
Pour le professeur Arnaud Basdevant, professeur de nutrition « le risque d’obésité est associé au niveau scolaire, à l’absence de couverture complémentaire, au type de logement, à la situation familiale, au lieu de résidence chez ces femmes qui ont plus souvent des enfants à charge et les élèvent plus souvent seules que celles qui ne sont pas obèses ». Par ailleurs, il précise selon ses convictions que l’obésité reste d’une certaine manière, une « maladie de la société d’abondance ».
En conclusion, l’obésité et le surpoids représentent un défi majeur de santé publique en France et dans le monde entier. Les causes de cette problématique sont multiples et complexes, nécessitant une approche multidisciplinaire pour une prise en charge efficace et une prévention continue.
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