Le ciel parisien pourrait bien devenir le terrain d’expérimentation d’une innovation technologique futuriste : les taxis volants. (Image : Capture d’écran / Facebook)
Cet été, les Jeux olympiques de Paris ne seront pas seulement le théâtre de performances sportives exceptionnelles. Le ciel parisien pourrait bien devenir le terrain d’expérimentation d’une innovation technologique futuriste : les taxis volants.
Malgré des avis défavorables et des contraintes techniques, le projet, mené par le groupe Aéroports de Paris (ADP) et le constructeur allemand Volocopter, a reçu le feu vert des autorités pour des vols d’essai pendant l’événement. Les vols tests réalisés pendant les Jeux olympiques fourniront des données précieuses qui contribueront à l’obtention de la certification finale.
Le prix du trajet de cette innovation, si elle devait être payante, aurait été de 110,00 euros. (Image : wikimedia / Ibex73 / CC BY-SA 4.0)
Une autorisation de dernière minute
C’est seulement le 12 juin 2024, quelques semaines avant l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques, que le ministre des Transports, Patrice Vergriete, a donné son accord pour l’expérimentation de ces mini hélicoptères électriques. Cette décision intervient malgré plusieurs avis défavorables, notamment de l’Autorité environnementale et de certaines instances administratives.
Les taxis volants de Volocopter, baptisés VoloCity, sont des eVTOL (aéronefs électriques à décollage et atterrissage vertical), ou VTOL. Ces engins, qui sont un mélange entre un drone et un hélicoptère, seront testés à partir d’un « vertiport » installé sur une barge flottante au quai d’Austerlitz. Quatre autres sites, dont les aéroports du Bourget et de Roissy-Charles-de-Gaulle, l’héliport d’Issy-les-Moulineaux, et Saint-Cyr-l’École, accueilleront également ces tests.
C’est une des avancées remarquables pour ces eVTOL, prévus pour révolutionner le transport urbain dès mi-2026. Il semble que les recherches et études se préparent à transformer les rêves en réalité
Des vols d’essai sans passagers commerciaux au cours de ces Jeux olympiques
Ces vols, qui ne seront en aucun cas commercialisés, serviront uniquement à évaluer les performances techniques et opérationnelles des taxis volants. En effet, la certification nécessaire pour transporter des passagers payants n’a pas été obtenue à temps.
Ainsi, seuls quelques invités triés sur le volet, tels que des journalistes ou des personnalités, auront le privilège de monter à bord de ces engins futuristes. Le prix du trajet avec cette innovation, et pour s’offrir un vol en VoloCity s’il devait être payant, aurait été de 110,00 euros. Un tarif exorbitant si on recherche simplement un mode de transport pour aller se restaurer à Paris pendant les Jeux.
Le VoloCity mesure environ neuf mètres de diamètre et est équipé de 18 moteurs électriques. Sa capacité d’accueil est cependant limitée à deux personnes : un pilote et un passager. De plus, son autonomie actuelle ne permet de couvrir que des distances allant jusqu’à 21 km, bien loin des besoins de transport urbain en plein cœur de la capitale. Cette faible autonomie et la nécessité d’infrastructures spécifiques, comme les vertiports, limitent considérablement son déploiement.
Une vitrine technologique sous surveillance
L’expérimentation des taxis volants à Paris se veut une vitrine technologique pour la France, démontrant son innovation et son avant-gardisme. Toutefois, ce projet suscite des controverses, notamment en raison des nuisances potentielles et de l’impact environnemental.
Malgré leur propulsion électrique, certains élus parisiens et des communes voisines expriment des réserves sur leur intégration dans l’espace aérien urbain et leur véritable empreinte écologique.
Dès janvier 2024, une poignée de vols d’essais avait été programmée. Ces essais se termineront le 31 décembre 2024. (Image : wikimedia / Raymar Laux, CC BY 4.0)
Un avenir incertain dans l’immédiat
En janvier 2024, une poignée de vols d’essais avait été programmée. Ces essais se termineront le 31 décembre 2024. À la fin de cette période, les données collectées sur la sécurité, la faisabilité et l’acceptabilité publique seront analysées. Si les résultats sont positifs, cela pourrait ouvrir la voie à un déploiement plus vaste et à l’intégration de taxis volants dans le réseau de transport urbain, offrant ainsi une nouvelle solution de mobilité aux habitants. Toutefois, si les essais révèlent des problèmes significatifs, le projet pourrait être abandonné ou nécessiter des révisions majeures avant toute nouvelle phase de développement.
Ainsi, les vols tests réalisés pendant les Jeux olympiques fourniront des données précieuses qui contribueront si les résultats sont positifs à l’obtention de la certification finale. Ces essais permettront de vérifier les systèmes en conditions réelles et d’apporter les ajustements nécessaires pour garantir une sécurité optimale lors des futurs vols commerciaux.
Les organisateurs des Jeux ont du reste assuré que toutes les dispositions étaient prises pour minimiser les désagréments et garantir une expérience agréable pour tous les participants.
Une situation met en lumière les défis auxquels l’industrie aéronautique est confrontée pour introduire sa nouvelle technologie, tout en respectant des normes de sécurité extrêmement élevées. Ainsi, l’innovation continue et les avions du futur, ne sont pas loin de devenir une réalité tangible pour les passagers du monde entier.
En attendant, les spectateurs des JO de Paris 2024 pourront lever les yeux et apercevoir, peut-être pour la première fois, ces engins futuristes traverser le ciel parisien, symboles d’une innovation en devenir mais encore en quête de son plein potentiel.
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