Emmanuel Macron a haussé le ton de la rhétorique pour faire référence aux citoyens qui ne se conforment pas aux recommandations de vaccination. Le mardi 4 janvier, il a déclaré que les personnes non vaccinées ne devraient plus être considérées comme des citoyens et que c’était juste « pour les emmerder. »
Le président Emmanuel Macron a déclaré que ceux qui refusent le vaccin ne sont « pas des citoyens », ajoutant que ses propos visaient à les « emmerder » et à leur rendre la vie misérable.
« Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout », a déclaré le président dans une interview au Parisien, publiée le 4 janvier.
« En démocratie, le pire ennemi est le mensonge et la bêtise … Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l’ accès aux activités de la vie sociale », a-t-il indiqué.
Le chef de l’État a ajouté que « seule une infime minorité résiste. Comment réduire cette minorité ? On la réduit - désolé pour l’expression - en les emmerdant encore plus. »
Emmanuel Macron a ajouté qu’il n’avait pas l’intention de « mettre en prison (ceux qui ne sont pas vaccinés), ni de les vacciner de force. »
Interdiction pour les personnes non vaccinées
Les commentaires d’Emmanuel Macron sont intervenus alors que l’Assemblée Nationale examinait les dernières propositions visant à modifier le pass sanitaire pour qu’il ne soit valable que pour les personnes ayant le schéma de vaccination complet- et non plus pour celles dont le test est négatif - afin de leur permettre de participer à la vie sociale à partir du 15 janvier.
Mais « nous devons leur dire : à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restaurant » a déclaré Emmanuel Macron, faisant allusion à l’entrée en vigueur du pass vaccinal.
« Vous ne pourrez plus aller prendre un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre. Vous ne pourrez plus aller au cinéma », a-t-il affirmé.
Il a ensuite tenu parole aux opposants au vaccin en déclarant : « Quand mes libertés menacent celles des autres, je deviens quelqu’un d’irresponsable. Quelqu’un d’irresponsable n’est pas un citoyen ».
La stratégie d’Emmanuel Macron
Les propos d’Emmanuel Macron ont suscité l’indignation des analystes, des journalistes et des politiques. « Aucune urgence sanitaire ne justifie de tels propos », a déclaré le chef des Républicains de droite au Sénat, Bruno Retailleau. « Emmanuel Macron dit qu’il a appris à aimer les Français, mais il semble qu’il aime surtout les mépriser ».
Un autre détracteur du pass vaccinal, Jean-Luc Mélenchon, leader du parti de la gauche radicale La France Insoumise (LFI), a qualifié les propos d’Emmanuel Macron de « consternants », ajoutant qu’« Il est clair que le pass vaccinal est une punition collective contre les libertés individuelles. »
Selon certains observateurs, il est peu probable que les déclarations du président aient été émises involontairement. Il a utilisé l’expression « emmerder » avec assurance trois fois de suite, estimant qu’une majorité de l’Assemblée soutiendrait ses projets tout en admirant son audace.
La France peut se targuer d’un taux de vaccination élevé, avec près de 90 % de la population éligible, sans que ce taux n’ait un quelconque effet positif sur la pandémie, les infections continuant à grimper en flèche dans le pays.
Selon les derniers sondages d’opinion pour les prochaines élections présidentielles 2022 en avril, Emmanuel Macron (avec 23%) a une avance sur ses principaux adversaires Marine Le Pen (14,5%), Eric Zemmour (15%), Jean-Luc Mélenchon (13%) et Valérie Pécresse (15%).
Certains députés du parti au pouvoir,La République en Marche (LREM), ont affirmé qu’ils avaient reçu, ainsi que d’autres députés, des menaces de mort avant le vote à l’Assemblée Nationale sur les nouvelles mesures, prétendument émises par des militants anti-vaccin.
« Nous ne céderons pas », a déclaré Yaël Braun-Pivet, de La LREM, ajoutant fermement : « c’est notre démocratie qui est en jeu ».
Rédacteur Fetty Adler
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