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France. Le président Emmanuel Macron devra faire face à une nouvelle vision de la France

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Les résultats des élections législatives françaises du 19 juin dévoilent que sans majorité absolue, le président Emmanuel Macron et son gouvernement seront obligés de négocier durement pour faire passer chaque projet de réforme au Parlement.

Les résultats des élections législatives françaises du 19 juin montrent que le Parti centriste du président Emmanuel Macron a subi une lourde défaite. Mais, la coalition de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon n’obtient qu’une majorité relative, la plus faible depuis la création de la cinquième République en 1958. Par ailleurs, plusieurs des principaux soutiens de M. Macron ont été perdants dans leurs circonscriptions, tandis que l’Alliance nationale d’extrême droite de Marine Le Pen a fait une percée historique.

Une situation inhabituelle sous la cinquième République

C’est une situation rare dans la cinquième République française ! Traditionnellement, l’électorat français donne au vainqueur de la dernière élection présidentielle une majorité parlementaire pour l’aider à mettre en œuvre les réformes promises lors de l’élection présidentielle. Cette fois, il s’agit d’une exception qui pourrait sembler « illogique ». Mais elle rendra les cinq prochaines années du « règne du président Macron » un peu plus turbulentes.

Le résultat des élections législatives, comme le laissait présager l’élection présidentielle, a été les « deux extrêmes, encerclant le centre », créant ainsi trois grands blocs politiques qui ont balayé le schéma traditionnel français de deux grands Partis gouvernant alternativement à gauche et à droite.

Un processus initié par le président Emmanuel Macron lors des élections en 2017

Emmanuel Macron avait déjà initié ce processus lors de sa première élection à la présidence en 2017. Ministre des Finances d’un gouvernement socialiste de gauche à l’époque, M. Macron s’était imposé à la fin de la présidence de François Hollande. Unissant les forces modérées et centristes des Partis socialiste et de droite, il avait finalement réussi à être élu président. La première élection de M. Macron à la présidence s’est traduite par le saupoudrage du Parti socialiste, traditionnellement important, et du grand Parti de droite, Les Républicains, qui avaient également subi un revers. Mais, à l’époque, ce parti de droite avait au moins conservé sa position de premier parti d’opposition au Parlement.

Cette fois, le Parti socialiste, qui avait largement disparu, renaît grâce à une coalition avec la France radicale décomplexée. Son leader, Jean-Luc Mélenchon, après avoir perdu l’élection présidentielle en troisième position, a réussi à persuader le Parti socialiste, les Verts et le Parti communiste français d’unir leurs forces dans les plus brefs délais, de sorte que ces petits partis, qui auraient pu être battus aux élections législatives, ont finalement formé une forte coalition de gauche : la NUPES. Bien que M. Mélenchon n’ait pas réussi à réaliser son ambition de gouverner avec le président Emmanuel Macron, la coalition de gauche est ainsi devenue le premier parti d’opposition à l’Assemblée nationale française.

Le Parti républicain de droite était à deux doigts de subir le même sort que le Parti socialiste qui a failli être détruit lors des dernières élections législatives, car son candidat à la présidentielle avait obtenu moins de 5 % des suffrages. Il va sans dire qu’il a perdu sa position de premier parti d’opposition. Mais en raison de ses nombreuses années de culture profonde dans la région, il a pu, en fin de compte, conserver un minimum de 50 sièges et un maximum de 80 sièges, devenant ainsi le quatrième plus grand parti au Parlement. Étant donné que le parti a des idées similaires à celles de M. Macron, notamment en matière de réforme des retraites, il sera peut-être possible de trouver un accord avec le gouvernement Macron lors du vote de certains projets de loi.

Le président Emmanuel Macron devra faire face à une nouvelle vision de la France
Le résultat des élections législatives, comme le laissait présager l’élection présidentielle, a été les « deux extrêmes, encerclant le centre », créant ainsi trois grands blocs politiques qui ont balayé le schéma traditionnel français. (Image : Capture d’écran / Ministère de l’intérieur, Vie-publique.fr / DILA)

Une campagne présidentielle qui a absorbé la gauche et la droite

La campagne présidentielle de M. Macron a été un grand succès, car il a absorbé la gauche et avalé la droite, brisant ainsi le système rigide. Cependant, sous sa domination stratégique, les partis traditionnels de gauche et de droite de la politique française ont été complètement marginalisés, ce qui a par conséquent permis aux deux forces extrêmes de se développer. Si l’on s’attend à ce que la coalition de gauche, dirigée par Jean-Luc Mélenchon, devienne le premier parti d’opposition au Parlement, l’extrême droite dirigée par Marine Le Pen a cette fois fait de gros gains aux législatives.

Traditionnellement, l’extrême droite, en raison de l’absence de coalition et du système de majorité limitée, a été en mesure d’accéder au second tour des élections présidentielles, mais a eu tendance à sous-performer lors des élections législatives. À l’exception des élections législatives de 1987, lorsqu’un système proportionnel a été brièvement mis en place et que l’extrême droite a formé un groupe pour la première fois, le parti n’a jamais auparavant obtenu suffisamment de sièges au Parlement pour former un groupe d’au moins 15 sièges. Avec une limite inférieure prévue de 60 sièges et une limite supérieure pouvant aller jusqu’à 100, c’est plus qu’il n’en faut pour former un groupe d’extrême droite qui devient ainsi le troisième parti le plus important au Parlement. La percée de l’extrême droite a été décrite dans les médias comme étant un « tsunami ».

L’appel du président n’a pas été entendu

L’appel de M. Macron aux électeurs pour qu’ils lui donnent une « majorité claire et solide » au second tour du scrutin dans « l’intérêt supérieur du pays », après le premier tour des élections législatives, alors qu’il sentait que la situation n’était pas bonne, n’a pas provoqué une forte réaction populaire. Cette attitude pourrait être imputable à la « quiescence de l’inaction » du président après sa deuxième élection.

La preuve la plus convaincante en est le taux d’abstention, qui était de 52,8 % au premier tour et de 54 % au second. Certainement en raison de « l’inactivité de la stase » qui a suivi sa deuxième élection. Le président Emmanuel Macron, qui a le goût de la « révolution », avait remporté 350 sièges aux législatives il y a cinq ans. Mais cinq ans plus tard, la majorité absolue a « fondu comme neige au soleil ».

Le nouveau gouvernement, qui n’a été formé que récemment, a été affaibli et plusieurs ministres du nouveau cabinet ont été battus aux élections. Ils quitteront leurs postes de ministres conformément aux règles. Où le président Macron et le Premier ministre vont-ils aller pour trouver une majorité parlementaire ? Sans une majorité absolue, il sera difficile de faire passer des projets de loi au Parlement.

Selon le plan de M. Macron, le projet de loi du nouveau gouvernement sur le renforcement du pouvoir d’achat de la population devrait être soumis à l’Assemblée nationale en août, ce qui constituera le premier test sérieux du deuxième quinquennat de M. Macron.

Mais aujourd’hui, il semble difficile de prévoir l’impact des élections législatives sur l’avenir de la société française.

Rédacteur Jean-Baptiste Adrien-Clotaire

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