Le 27 janvier, les troupes russes entrent dans les camps d’Auschwitz-Birkenau et libèrent 7 000 prisonniers. On estime que 6 ou 7 millions de Juifs sont morts dans les camps de concentration nazis. Déjà en 1933, les camps accueillaient les opposants politiques et tous ceux qui ne correspondaient pas à la ligne du parti nazi. Mais c’est au début de la Seconde guerre mondiale que les camps se multiplient pour éliminer les Juifs dans une folie meurtrière.
Des résistants, des fugitifs ont averti les pays alliés de ce que subissent les prisonniers dans ces camps nazis, mais l’horreur était telle que l’information ne semblait pas crédible. Choses qui se passent encore maintenant, lorsqu’on dénonce ce qui se passe dans certains pays comme la Chine. Nous en parlerons plus tard. C’est à partir du 27 janvier 1945 que plus personne ne peut fermer les yeux et que les populations sont sous le choc.
Plus jamais ça !
L’intention de ne pas oublier ce qui s’est passé, afin que cela ne se reproduise plus jamais, motive l’appel au souvenir. Malheureusement, il y a eu d’autres camps d’extermination dans d’autres pays qui sont passés presque inaperçus. En 2025, certains camps existent encore, notamment en Chine. Bien que cela se sache, comme durant la dernière guerre mondiale, trop de gens préfèrent fermer les yeux, arguant qu’ils ne peuvent rien faire.
Comment en arrive-t-on là ?
Il y a un dicton qui dit « Si tu veux tuer ton chien, dis qu’il a la rage ». Pour arriver à de telles atrocités, il faut préparer le peuple pour qu’il accepte cette situation. Il s’agit de déshumaniser le groupe que l’on veut détruire. Pour le peuple juif, il a suffi de les accuser d’être à l’origine de l’humiliation du traité de paix de la première guerre mondiale. De les accuser de vouloir prendre le pouvoir politique et économique et de les considérer comme une sous-race, la race aryenne était la race suprême qui devait rester pure.
Après la guerre, une expérience a été menée pour comprendre comment des gens pouvaient torturer d’autres personnes. Il s’agit de l’expérience Milgram, qui consistait à donner l’ordre à des participants d’envoyer une décharge de 450 volts à un autre participant car il n’avait pas répondu correctement. 65 % ont obéi jusqu’au bout. Ce qui démontre l’obéissance aveugle à une autorité supérieure et le manque de compassion. C’est un côté sombre de l’être humain.
Car si les camps nazis ont été particulièrement cruels, ils ne sont pas les seuls, ni les derniers. Avant, il y a eu le massacre des Boers, en Afrique du Sud, et des Arméniens, en Turquie, pour ne parler que de ceux-ci. Puis plusieurs pays communistes se sont rendus coupables de ces crimes contre leur propre peuple.
Afrique du Sud, des camps de concentration pour de l’or
Les Boers, descendants des colons néerlandais, allemands et français en Afrique du Sud, ont vu leurs terres convoitées par les Britanniques suite à la découverte de riches gisements d’or à la fin du XIXe siècle. Les tensions entre les Boers et les colons britanniques ont conduit à une guerre sans merci. Les Britanniques ont mené la politique de la terre brûlée et emmené les survivants, majoritairement des femmes et des enfants avec leurs serviteurs noirs, dans des camps dits de concentration en Afrique du Sud. Les conditions effroyables ont causé la mort de 27 927 Boers et entre 14 154 et 20 000 Africains noirs. Ces événements, longtemps minimisés, sont devenus un symbole des violences coloniales et ont marqué l’histoire nationale sud-africaine.
Le camp de Deir ez-Zor, l’aboutissement d’un génocide
Les massacres d’Arméniens, minorité chrétienne considérée comme inférieure dans L’Empire ottoman, sous le sultan Abdülhamid II, commencent par un massacre de 200 000 personnes entre 1894 et 1896. En 1908, arrivent au pouvoir des Jeunes-Turcs et le nationalisme raciste s’intensifie. Avec la Première Guerre mondiale, sous prétexte que les Arméniens collaborent avec la Russie, des persécutions systématiques sont organisées sous couvert de protéger l’Empire. Dans ce cas, on peut constater que la haine raciale a augmenté durant près de deux décennies avant d’arriver au génocide.
Le camp de Deir ez-Zor est situé dans le désert syrien et des milliers de déportés arméniens ont été parqués là sans ressources. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un camp structuré comme Auschwitz, Deir ez-Zor symbolise l’horreur d’un processus systématique d’extermination, où les survivants vivaient dans des conditions inhumaines et étaient souvent tués par des gardiens sadiques. Ce lieu est aujourd’hui un site mémoriel, comparé à Auschwitz pour sa signification dans la mémoire collective arménienne.
Les Goulags, camps de détention soviétiques
Sous la gouvernance de Staline, il y avait des Goulags dans toute l’URSS de 1930 à 1960. Parmi les camps emblématiques figurait Solovetski, premier terrain d’expérimentation, qu’Alexandre Soljenitsyne qualifie « d’Auschwitz polaire » dans son livre L’Archipel du Goulag. Puis il y en a eu d’autres, placés là où il y avait du travail à faire, comme creuser un canal, construire une ville, travailler dans les mines. Chaque camp démontre l’ampleur de la souffrance et la cruauté de ce système. En tout, ce sont plus de 30 000 camps dans lesquels 20 millions de prisonniers, criminels et innocents, ont été exploités pour des travaux forcés. Les conditions étaient si dures qu’il y a eu près d’un million sept cent mille morts.
À cette époque, la terreur régnait, Staline a réussi à museler toute voix discordante. L’armée et la police étaient conditionnées à obéir sans réfléchir. Personne ne savait si demain il ne serait pas aussi envoyé au Goulag. Dans ces conditions, l’être humain devient égoïste et pense d’abord à sauver sa vie.
La souffrance des soldats prisonniers dans les camps Viêt Minh
Entre 1946 et 1954, la guerre d’Indochine amène les soldats français à se battre aux côtés des Vietnamiens contre la guérilla Viêt Minh. Avec l’arrivée du Parti communiste en Chine, le Viêt Minh reçoit de l’aide de l’URSS et reçoit massivement de la part de son voisin chinois. C’est ce qui lui a permis de gagner la guerre. Dans ce contexte, des soldats français ont été abandonnés à leur sort et fait prisonniers par le Viêt Minh.
Environ 37 000 prisonniers militaires sont capturés et ont subi des conditions de captivité inhumaines. Beaucoup sont morts dans des conditions atroces, soit près de 26 200 décès, soit 71 % des prisonniers. Les Viêt Minh vivaient dans des conditions difficiles et n’avaient aucune complaisance pour les prisonniers. Les camps étaient insalubres, les détenus étaient soumis à des travaux forcés épuisants, à une malnutrition extrême, à une promiscuité, contractant des maladies. L’endoctrinement était systématique et les prisonniers subissaient de graves sévices, comme le séjour dans de l’eau putride. Les rares survivants libérés à la fin du conflit étaient dans un état de faiblesse extrême, comparable à celui des rescapés des camps nazis.
Le Parti communiste français a ouvertement soutenu le Vietminh pendant la guerre d’Indochine, critiquant les armées françaises et conseillant le Vietminh sur la propagande à diffuser auprès des prisonniers du CEFEO. Le journal L’Humanité salue les succès du Vietminh et qualifie les soldats français d’ennemis. Certains militants communistes ont même accueilli avec hostilité les rescapés français revenant d’Indochine, les insultant et leur jetant des projectiles, y compris les blessés graves.
Près de soixante-dix ans plus tard, un camp de concentration revient
Le camp de concentration d’Omarska, dirigé par les forces serbes de Bosnie en 1992, a été utilisé pour détenir, torturer et exécuter des Bosniaques et des Croates dans le cadre de la guerre de Bosnie et du nettoyage ethnique dans la région de Prijedor. Les détenus, soumis à des conditions inhumaines incluant violences physiques, sexuelles, privation de nourriture et absence de soins, ont été enfermés sans motif légal. Sur les 13 000 internés, environ 5 000 auraient été tués dans des circonstances atroces. Les commandants et gardiens responsables ont été jugés et condamnés par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et la justice bosnienne pour crimes contre l’humanité.
Les Kwalliso : les camps de concentration de la Corée du Nord
Les Kwalliso sont des camps de travaux forcés et de rééducation en Corée du Nord. Les opposants politiques ou les personnes jugées idéologiquement non fiables y sont internés souvent à vie. Il est très difficile d’avoir des informations, celles-ci sont fournies par des transfuges.
Lorsqu’une personne est accusée, sa famille en subit aussi les conséquences et peut se retrouver dans les camps. Ils sont soumis aux travaux forcés dans des mines, des exploitations agricoles ou des usines. Les conditions de vie sont inhumaines : rations alimentaires insuffisantes, maladies, mauvais traitements, et torture. Les camps sont divisés en zones : les « zones de contrôle total » pour les prisonniers sans possibilité de libération et les « zones révolutionnaires » pour ceux soumis à une rééducation idéologique. Ces camps sont dénoncés par les organisations de défense des droits humains comme des lieux de violations graves et systématiques des droits fondamentaux, similaires aux camps nazis ou aux goulags.
Les Laogai, des camps de rééducations chinois
En 2013, les camps de rééducation par le travail, ou Laojiao et Laogai, sont officiellement abolis en Chine. Selon le Washington post, Il y avait environ 350 camps qui regroupaient 160 000 prisonniers. Selon l’expert Jean-Luc Domenach, en 2018, près de 1 000 camps regroupent entre 5 et 8 millions de prisonniers soumis à des travaux pénibles et mal rémunérés, servant l’économie chinoise. Ces produits se retrouvent dans les magasins occidentaux. De plus, il existe des « prisons noires » où des opposants, des pratiquants de Falun Gong sont enfermés illégalement. Selon le professeur de droit Teng Biao, les « gens y sont humiliés, insultés, frappés par des voyous à la solde des pouvoirs locaux ». Ces faits sont dénoncés par Human Rights Watch.
Les camps de travaux forcés en Chine visent à détruire la volonté des prisonniers et prisonnières en leur faisant subir de graves sévices physiques et moraux et en utilisant leur travail exécuté dans des conditions inhumaines pour gagner de l’argent. De plus, les prisonniers, notamment les pratiquants de Falun Gong et les Ouïghours, sont une banque d’organes vivants. Moyennant finances, il est possible de recevoir un organe en une à trois semaines. Il va sans dire que le prélèvement se fait dans des conditions horribles pour le prisonnier qui finit incinéré, ne laissant aucune trace.
Malgré tout, il y a des gens au bon cœur et plein de bonne volonté dans le monde. À chacun de voir dans son cœur où il se situe et d'agir en conséquence. Ce sont les petits ruisseaux qui font les grands fleuves.
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