L’administration Biden a signé un décret visant à stimuler la biotechnologie américaine et l’innovation dans la biofabrication. Les National Institutes of Health prévoient de cartographier tous les neurones humains à la suite du décret qui promet de dépenser des milliards pour combler le « fossé bioélectronique » entre le cerveau et l’ordinateur.
Cartographier les 86 milliards de neurones humains
Le projet, appelé Brain Research through Advancing Innovative Neurotechnology (BRAIN 2.0), est une idée originale des NIH visant à cartographier les 86 milliards de neurones humains et leurs innombrables interconnexions, une entreprise comparable au projet du génome humain par sa taille et son impact.
Si les scientifiques parviennent à cartographier l’ensemble du cerveau « in silico », ils pourront créer une fonctionnalité bidirectionnelle de lecture et d’édition en utilisant des machines numériques et l’intelligence artificielle (IA).
« C’est l’évolution sous stéroïdes », a déclaré Renee Wegrzyn, ancienne responsable de programme à la DARPA, lors d’une conférence sur l’ingénierie de la sécurité génétique donnée en 2017 à la fondation Long Now.
« Nous entrons dans le siècle de la biologie d’ingénierie », a-t-elle ajouté. « Que ce soit par l’édition de gènes, ou par l’ingénierie de médicaments vivants qui se trouveront dans nos intestins - ou dans le sol pour favoriser la fertilisation et la croissance, surtout que nous sommes confrontés à des défis comme le changement climatique. »
Selon Renee Wegrzyn, cette technologie conduira à la « convergence homme-machine » et à l’avènement de « l’homme 2.0 ».
Le DARPA et l’ARPA-H s’engagent
Le projet Brain 2.0, d’un montant de 5 milliards de dollars, qui a bénéficié d’une subvention initiale de 600 millions de dollars, a été lancé dans le sillage d’un décret de Joe Biden sur l’avancement des biotechnologies et de la bio fabrication au début du mois dernier.
L’administration Biden a également promis de consacrer un milliard de dollars supplémentaires à la création d’une agence pour les projets de recherche avancée dans le domaine de la santé (Advanced Research Projects Agency for Health, ARPA-H) pour ses projets « à haut risque et à haute récompense », et un autre projet d’un montant total de 5,5 milliards de dollars est prévu si l’agence obtient ce qu’elle veut.
« La DARPA a été un pionnier de la technologie d’interface cerveau-machine depuis les années 1970, mais nous avons commencé à investir massivement au début des années 2000 », a déclaré Justin Sanchez, directeur du bureau des technologies biologiques de la DARPA, au Federalist « Nous avons jeté les bases d’un avenir dans lequel les technologies avancées d’interface cérébrale transformeront la façon dont les gens vivent et travaillent. »
« Imaginez ce qui deviendra possible lorsque nous mettrons à niveau nos outils pour réellement ouvrir le canal entre le cerveau humain et l’électronique moderne », a ajouté le responsable du programme DARPA, Phillip Alvelda, selon le média.
Une directive étendue
Toutefois, il semble que l’administration privilégie une approche globale du gouvernement dans sa volonté de transformer totalement la société et d’accroître considérablement le complexe militaro-médical biologique.
« Pour que la biotechnologie et la biofabrication nous aident à atteindre nos objectifs sociétaux, les États-Unis doivent investir dans des capacités scientifiques fondamentales », peut-on lire dans le décret.
« Nous devons développer des technologies et des techniques de génie génétique pour être en mesure d’écrire des circuits pour les cellules et de programmer de manière prévisible la biologie de la même manière que nous écrivons des logiciels et programmons des ordinateurs », poursuit le texte.
« Libérer le pouvoir des données biologiques », indique le texte. « Notamment grâce aux outils informatiques et à l’intelligence artificielle, et faire progresser la science de la production à grande échelle tout en réduisant les obstacles à la commercialisation afin que les technologies et les produits innovants puissent atteindre les marchés plus rapidement. »
Un pas en avant ou un pas en arrière
Personne ne sait vraiment ce que ces objectifs sociétaux impliquent. Toujours est-il que, selon Libby Emmons, auteur de Human Events, l’ensemble du plan vise à exercer le pouvoir fédéral pour recréer la société par le biais de programmes de génie génétique et de biotechnologie.
Libby Emmons est allée jusqu’à affirmer que Joe Biden va dépenser des milliards sur un programme transhumaniste de recréation sociétale qui dépasse de loin l’autorité d’un gouvernement fédéral « au point qu’il est impossible de différencier l’homme de la machine. »
Afin d’atteindre ces « objectifs sociétaux », l’administration a établi un plan ambitieux en 11 points, qui comprend le financement de la biotechnologie et de la bioproduction et la création d’un système de données biologiques global.
Cette refonte de toutes les agences fédérales est censée intervenir dans un délai de 180 jours, ce qui signifie que toutes les agences auraient dû soumettre leurs plans pour mettre en œuvre ces projets visant à employer la biotechnologie et à promouvoir ces objectifs sociétaux.
Cependant, l’ordre exécutif (executive order) a exposé ses plans et a déclaré que les recommandations devraient être « développées et déployées de manière à s’aligner sur les principes et les valeurs des États-Unis et sur les meilleures pratiques internationales, et non de manière à entraîner des dommages accidentels ou délibérés pour les personnes, les animaux ou l’environnement. »
Mais il reste à voir si ces principes et valeurs correspondent aux meilleurs intérêts du peuple américain ou si l’administration suivra sa propre vision des valeurs et des meilleures pratiques.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Biden Administration Spends Billions on Exploring and Exploiting the Human Brain
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