Un affrontement entre des troupes chinoises et indiennes a ravivé les tensions frontalières entre les deux puissances asiatiques.
Les images de ce qui semble être un affrontement violent font le tour des médias sociaux. L’affrontement a eu lieu dans l’État indien de l’Arunachal Pradesh également connu sous le nom de « ligne de contrôle effectif » (LAC), qui sert de frontière de facto entre les deux pays.
La vidéo, qui, selon un officier militaire indien de haut rang ayant connaissance des affrontements, a été filmée le long de la frontière himalayenne, montre des troupes se livrant à un comportement violent, se lançant des pierres et autres objets durs.
Bien que l’on ne sache pas qui a filmé ou diffusé la vidéo de l’affrontement, elle a commencé à circuler sur les médias sociaux indiens quelques heures seulement après que le ministère indien de la défense a confirmé qu’un affrontement avait eu lieu dans la section éloignée de la frontière de Tawang, dans le nord-est de l’Inde.
Cette rixe est le premier incident signalé depuis près de deux ans et met en évidence les tensions territoriales qui existent depuis longtemps entre les deux nations les plus peuplées du monde.
Un lieu politiquement sensible
Bien que l’Inde contrôle la région de Tawang depuis les années 1950, le Parti communiste chinois (PCC) revendique une partie de la région. Situé à la frontière avec le Tibet, Tawang abrite le plus grand monastère bouddhiste d’Inde et est le lieu de naissance d’un ancien dalaï-lama. En 1959, l’actuel dalaï-lama s’est enfui via Tawang pour échapper aux autorités communistes de Chine.
La frontière contestée, qui s’étend sur plus de 3 000 km, est depuis longtemps une source de friction entre New Delhi et Pékin. Les tensions ont connu une forte escalade en juin 2020, alors que des soldats chinois ont été filmés en train de jeter des bâtons et des pierres sur les troupes indiennes et de s’adonner à d’autres comportements violents.
Cette échauffourée a entraîné la mort d’au moins 20 soldats indiens et de quatre soldats chinois dans l’Aksai Chin-Ladakh. Le gouvernement indien a accusé les troupes chinoises d’avoir envahi son territoire près de la zone frontalière de Gogra, dans l’ouest de l’Himalaya, ce qui a encore tendu les relations diplomatiques entre les deux pays et déclenché de vastes manifestations anti-chinoises en Inde.
Établi en 1962, la LAC a été créée après que les deux pays soient entrés en guerre en raison de différends frontaliers de longue date. Mais au fil du temps, les deux nations n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur l’emplacement précis et le découpage de la LAC, et se sont régulièrement accusées mutuellement d’empiéter sur le territoire ou d’essayer de l’étendre.
Selon L’Inde, la Chine essaie de changer le statu quo
Lors d’un discours devant des législateurs le 13 décembre, le ministre indien de la défense, Rajnath Singh, a accusé les soldats de l’Armée populaire de libération (APL) de la Chine d’essayer de « changer unilatéralement le statu quo » en tentant de franchir la LAC qui sépare les deux pays.
« Le face-à-face qui s’en est suivi a débouché sur une échauffourée physique au cours de laquelle l’armée indienne a courageusement empêché l’APL de transgresser notre territoire et l’a contrainte à retourner à son poste », a déclaré Rajnath Singh, ajoutant qu’aucun blessé grave n’avait été signalé du côté indien.
Le ministère indien de la défense a également déclaré dans un communiqué antérieur que les deux parties « se sont immédiatement retirées de la zone » dès que l’échauffourée a éclaté, et que les commandants respectifs des pays ont tenu une réunion pour discuter de la question « conformément aux mécanismes structurés pour rétablir la paix et la tranquillité ».
Dans le même temps, le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas reconnu directement l’incident lors d’un point de presse quotidien.
« Pour autant que nous le sachions, la zone frontalière entre la Chine et l’Inde est généralement stable, et les deux parties ont maintenu une communication fluide sur les questions liées à la frontière par le biais des canaux diplomatiques et militaires », a déclaré le porte-parole chinois Wang Wenbin lorsqu’il a été interrogé sur la déclaration du ministère indien de la Défense concernant l’incident, en demandant aux journalistes de s’adresser aux « autorités compétentes » pour obtenir des « détails ».
Pékin espère que ses homologues indiens seront « sur la même longueur d’onde » pour « préserver conjointement la paix et la stabilité de la frontière entre la Chine et l’Inde », a ajouté Wang Wenbin.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Violence Erupts in China-India Border Amid Long-Simmering Border Tensions
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