Maisons endommagées suite au tremblement de terre dans le district de Gayan, dans la province de Paktika, le 22 juin 2022. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Plus d’un millier de personnes ont perdu la vie lors d’un violent tremblement de terre survenu le 22 juin dans la province de Paktika, en Afghanistan, et le bilan pourrait continuer de s’alourdir.
Selon des responsables talibans, il pourrait s’agir du tremblement de terre le plus meurtrier depuis vingt ans, ce qui constitue une nouvelle tragédie pour cette nation déjà confrontée à une extrême pauvreté.
Des secousses terrifiantes
Le séisme, d’une magnitude de 5,9, s’est produit à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la ville de Khost, capitale provinciale située dans le sud-est de l’Afghanistan. Les secousses ont été ressenties jusque dans la capitale afghane, Kaboul. La région la plus touchée a été la province de Paktika, proche de la frontière pakistanaise.
Le tremblement de terre s’est produit pendant la nuit, les opérations de secours étant fortement perturbées par de fortes pluies.
Au lendemain du tremblement de terre, le bilan s’élevait à plus de 1 000 morts, et plus de 1 500 blessés.
Selon Shabir Ahmad Osmani, directeur de l’information et de la culture de la province de Khost, le bilan pour cette province serait de 40 morts et 100 blessés.
Les images des opérations de sauvetage, prises au lendemain de la catastrophe, montrent des personnes transportées par hélicoptère hors de la zone sinistrée, tandis que d’autres font l’objet de soins sur place.
Selon Mohammad Amin Huzaifa, le chef du département de l’information et de la culture dans la province de Paktika, la région la plus touchée par le séisme, « Les gens creusent tombe après tombe ». Une image publiée par les talibans montre des habitants creusant une longue tranchée de tombes pour enterrer les morts.
« Nous pensons que près de 2 000 maisons ont été détruites », a déclaré Ramiz Alakbarov, représentant spécial adjoint pour l’Afghanistan auprès des Nations unies (ONU).
Les familles afghanes étant généralement nombreuses à vivre ensemble, on craint que beaucoup d’entre elles ne soient déplacées, selon le New York Times.
S’adressant au Guardian, Karim Nyazai, un habitant qui se trouvait dans la capitale provinciale lorsque son village a été détruit par le séisme, a déclaré « J’étais loin de ma famille qui vit dans un village éloigné dans le district de Gyan. Je m’y suis rendu dès que j’ai pu trouver une voiture, tôt le matin ».
« Le village entier est enseveli. Ceux qui ont réussi à sortir avant que tout ne s’écroule ont réussi à sortir les corps de leurs proches des décombres. Il y avait des corps enveloppés dans des couvertures partout », a-t-il ajouté.
22 membres de la famille élargie de Karim Nyazai figurent parmi les morts.
« J’ai perdu 22 membres de ma (famille élargie), dont ma sœur, et trois de mes frères. Plus de 70 personnes dans le village sont mortes. » a-t-il indiqué.
Un autre survivant, Arup Khan, rescapé d’une maison d’hôtes effondrée, raconte la terrible situation autour de lui.
« C’était une situation horrible. Il y avait des cris partout. Les enfants et ma famille étaient sous la boue. »
Appel à l’aide
Bilal Karimi, le porte-parole adjoint des talibans, a appelé les agences d’aide à se déployer pour aider les personnes touchées par le séisme.
« Nous appelons les agences d’aide à apporter une aide immédiate aux victimes du tremblement de terre afin d’éviter une catastrophe humanitaire », a-t-il déclaré.
Selon Yaqub Manzor, un chef tribal de la province de Paktika, les survivants et les sauveteurs travaillent ensemble pour secourir les victimes du tremblement de terre.
En réponse à la catastrophe, l’ONU et l’Union européenne (UE) ont offert leur aide aux victimes.
« Des équipes d’évaluation inter-agences ont déjà été déployées dans un certain nombre de zones touchées », a indiqué sur Twitter le bureau des affaires humanitaires de l’ONU en Afghanistan.
« L’UE suit la situation et se tient prête à coordonner et à fournir une aide d’urgence aux personnes et aux communautés touchées », a tweeté Tomas Niklasson, envoyé spécial de l’UE pour l’Afghanistan.
Toutefois, depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021, de nombreuses agences d’aide internationale ont fui le pays, suivant l’armée américaine hors de ce bourbier. Néanmoins, plusieurs agences internationales, dont l’ONU, continuent de fournir une aide humanitaire.
Le premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a adressé ses condoléances aux victimes dans un communiqué, promettant une aide au peuple afghan.
Ce séisme serait le plus meurtrier depuis le tremblement de terre de magnitude 6,1 qui a dévasté le nord de l’Afghanistan en 2002, avec un bilan similaire d’environ 1 000 morts.
Rédacteur Fetty Adler Collaboration Jo Ann
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