Le mardi 3 octobre a eu lieu la deuxième journée de manifestations de masse en Allemagne. Un large éventail de partis et d’activistes ont uni leurs forces, appelant à la démission du gouvernement fédéral en place. Les manifestants demandent aux responsables politiques d’assumer leurs décisions et leurs conséquences sur l’économie.
La veille, une manifestation similaire avait eu lieu à Magdebourg, dans l’est de l’Allemagne, rassemblant en grande partie des personnes d’âge moyen et âgées de tous bords politiques.
La manifestation a eu lieu au Lustgarten, un parc de deux hectares situé sur l’île aux musées de la capitale allemande. Les manifestants se sont rassemblés, brandissant des drapeaux allemands, ainsi que des drapeaux bleus arborant la colombe blanche de la paix. D’autres ont utilisé des tambours et des sifflets pour exprimer leur approbation aux orateurs présents sur le devant de la scène, également retransmise sur deux grands écrans situés de part et d’autre.
La date de la manifestation à Berlin était importante, le 3 octobre étant la journée de l’unité allemande. En 1990, l’Allemagne de l’Est, récemment démocratisée, a été absorbée par l’Allemagne de l’Ouest, officiellement connue sous le nom de République fédérale d’Allemagne.
Démission immédiate
De nombreux intervenants ont manifesté leur présence, notamment Markus Krall (Atlas Initiative), Hermann Ploppa, Heiko Schöning (Doctors for Enlightenment), Wolfgang Kochanek (The Whites / Entrepreneurs Stand Up), Dr. Heinrich Fiechtner, Ulrich Siegmund (AfD), Jan Veil (Free Left), et Ralf Ludwig (dieBasis).
Presque tous les orateurs ont exigé la démission immédiate du gouvernement, s’il ne parvenait pas à améliorer son efficacité, à prendre des mesures correctives pour l’excès de politiques de confinement liées à la Covid-19, ou à accepter d’être tenu responsable de ses décisions et de leurs conséquences sur l’économie.
Parmi les autres revendications figuraient la lutte contre la polarisation de la société allemande, le ralentissement de l’immigration incontrôlée et l’aide à mettre fin à la guerre en Ukraine par le biais de négociations plutôt que d’un soutien militaire inconditionnel à Kiev.
De l’autre côté de l’avenue Unter den Linden, se trouvaient une vingtaine de femmes âgées, les « Grand-mères contre la droite ». Elles ont été rejointes par une poignée de représentants d’Antifa, vêtus de noir, brandissant des drapeaux noirs et portant des masques, avec lesquels elles formaient un contraste saisissant.
Depuis le Lustgarten, le défilé est passé par l’avenue Unter den Linden en direction de l’Alexanderplatz, et est revenu à l’endroit initial, où d’autres discours ont été prononcés.
Un nouveau parti
En même temps, en marge de l’évènement, Wolfgang Kochanek, du groupe The Whites, et Markus Krall, de l’Atlas Initiative, ont annoncé la création d’un nouveau parti, représentant un vaste mouvement de la classe moyenne, susceptible d’attirer des électeurs d’horizons politiques différents, ayant perdu leur confiance dans l’ancien système politique, en particulier ceux qui ne se soucient plus de voter.
Le célèbre économiste et auteur Markus Krall a promis une « super équipe » pour le nouveau parti, le 26 septembre sur la plateforme de médias sociaux X, anciennement connue sous le nom de Twitter, mais n’a fait aucune déclaration concrète.
« Nous allons créer le #NeuePartei (nouveau parti) au milieu, et nous allons rivaliser. Nous voulons et nous allons changer l’Allemagne ». « Il y aura certainement un revirement politique en Allemagne. Soit une nouvelle force s’établira au centre, qui a été abandonné par les anciens partis, et formera une coalition avec l’AfD, soit, tôt ou tard, l’AfD obtiendra la majorité absolue. »
Un détail remarquable de cette nouvelle initiative politique est qu’elle n’exclut pas une coalition avec le parti de droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Selon les sondages, l’AfD a récemment obtenu environ 20 % des voix malgré l’isolement des autres grands partis politiques allemands.
« Avec ce " parti bourgeois du centre ", de gauche-libéral à droite-libéral, c’est-à-dire à gauche de l’AfD, nous serons en concurrence avec les autres partis. » Il ne s’agit pas de s’opposer à l’AfD mais d’attirer ceux qui ne veulent pas adhérer à l’AfD ou la soutenir. « Le pare-feu contre l’AfD doit tomber », a déclaré Wolfgang Kochanek, qualifiant le boycott du groupe de droite de « totalement antidémocratique ».
« Angela Merkel a pensé que si les quatre vieux partis restaient ensemble et que nous construisions un pare-feu, rien ne pourrait arriver à (l’establishment politique allemand dominant). De cette manière, (ils pourront) rester au pouvoir dans ce pays pendant les 200 prochaines années... Il s’agit d’un nouveau type de parti socialiste unifié d’Allemagne », a-t-il ajouté, faisant référence à l’ancienne chancelière allemande et au parti autoritaire au pouvoir en Allemagne de l’Est, qui s’est effondré en 1989 après 40 ans de pouvoir.
Rédaction Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Demonstrators in Germany Call for Resignation of Federal Government
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