Une étude menée par le groupe de réflexion londonien Henry Jackson Society a révélé que, parmi les nations du groupe Five Eyes, l’Australie est la plus vulnérable à l'influence chinoise en raison de sa dépendance commerciale à l’égard du pays asiatique. « Five Eyes » est un terme utilisé pour désigner l’alliance des services de renseignements de cinq pays - l’Australie, le Royaume-Uni, le Canada, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande.
Le danger que représente la Chine
En utilisant les données commerciales fournies par l’ONU, les chercheurs de l’étude ont découvert que l’Australie est largement dépendante de la Chine pour 595 articles, allant de l’ail aux stylos à bille, en passant par les produits pharmaceutiques, etc. La Nouvelle-Zélande est dépendante de 513 produits, les États-Unis de 414 produits et le Canada de 367 produits. Le Royaume-Uni a été jugé le moins dépendant de la Chine, avec 229 produits en provenance de ce pays asiatique.
En ce qui concerne les biens vitaux, c’est-à-dire les articles qui rendraient les opérations d’un secteur impossibles s'ils n’étaient pas disponibles, l’Australie a de nouveau été jugée excessivement dépendante de la Chine pour plusieurs produits. Par exemple, près des trois quarts des smartphones et 94 % des ordinateurs portables utilisés en Australie ont été identifiés comme étant importés de Chine. 85 % des trousses de premiers secours, 69 % de la pénicilline, 89 % de l’anthraquinone (un ingrédient utilisé dans les médicaments contre le cancer et la malaria), etc, de la consommation australienne, proviennent de Chine.
Près de 94 % des ordinateurs portables utilisés en Australie ont été identifiés comme étant importés de Chine. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Une dépendance aussi importante signifie que le gouvernement australien est fondamentalement lié à l’économie chinoise. Si Canberra décidait de cesser certaines importations en provenance de Chine, elle devrait d’abord trouver d'autres sources susceptibles de fournir ces articles à un coût équivalent ou proche de celui des vendeurs chinois. Dans le cas contraire, les clients australiens seraient contraints de payer des prix élevés pour ces articles, ce qui aurait un effet négatif sur leur potentiel de dépenses et, en fin de compte, sur l’économie. Le sénateur américain Marco Rubio, qui a contribué au rapport, a souligné que l’étude a mis en évidence le grand péril auquel sont confrontés les pays du Five Eyes.
« La diversification des partenaires commerciaux, comme la diversification des investissements, est une stratégie de réduction des risques conséquents ... L’Australie et le Royaume-Uni, ainsi que nos partenaires du Five Eyes, ont de grandes possibilités de renforcer leur confiance et leurs capacités dans les industries de l’avenir. L’accord de libre-échange imminent se concentrera sur les opportunités dans ces secteurs et se reflète déjà dans les cadres politiques des deux pays », a-t-il déclaré, comme le rapporte le Sydney Morning Herald. Le rapport recommande que des audits soient publiés au niveau des entreprises et au niveau national, afin de pouvoir identifier la dépendance à l’égard de la Chine en matière de composants, de matières premières et de chaînes d’approvisionnement.
Réduction des importations australiennes
Le gouvernement chinois a apparemment demandé aux centrales électriques d’État de privilégier l’achat de charbon auprès de sources nationales. Ceci pour réduire l’importation de charbon en provenance d'Australie. La Chine a menacé l'Australie de « sanctions » après que cette dernière ait demandé une enquête internationale sur l’origine de Covid-19. Pékin étant soupçonné de dissimuler la vérité sur le virus du PCC, le Parti communiste chinois (PCC) s’est irrité de l’initiative de l’Australie et tient à « rappeler » à Canberra ce que ses initiatives à l’encontre du régime chinois pourrait lui en coûter.
Le gouvernement chinois aurait demandé aux centrales électriques d’État de privilégier l’achat de charbon auprès de sources nationales afin de réduire les importations de charbon en provenance d’Australie. (Image : Decumanus / wikimedia / CC BY-SA 3.0)
La Chine a également imposé un droit de douane de 80 % sur les importations d’orge en provenance d’Australie. Elle a réduit ses achats de viande bovine auprès de certains des principaux exportateurs australiens. Les relations diplomatiques entre les deux pays seraient également tendues pour les exportateurs de produits laitiers, la Chine représentant près de 30 % du volume des exportations australiennes de produits laitiers.
Rédacteur Fetty Adler
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