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Monde. L’Amérique mise sur l’énergie nucléaire, alors que les centrales au charbon sont en fin de vie

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Selon le ministère américain de l’énergie, le pays est en passe de fermer près d’un tiers de ses centrales au charbon d’ici à 2035, face à une demande croissante pour la production d’électricité. L’énergie nucléaire a été identifiée comme un élément majeur de changement et le Sénat américain mise beaucoup sur elle.

Si l’énergie solaire, l’énergie éolienne et d’autres sources renouvelables sont prometteuses, la technologie en est encore à ses balbutiements et on ne peut pas compter sur elle pour combler le fossé. L’énergie nucléaire en revanche se révèle essentielle pour atteindre les objectifs climatiques.

En juin de cette année, le Sénat américain a approuvé la loi ADVANCE par 88 voix contre 2, après qu’une version du projet de loi ait été adoptée par la Chambre des représentants avec un soutien écrasant le mois précédent.

L’acronyme ADVANCE signifie « Accelerating Deployment of Versatile, Advanced Nuclear for Clean Energy » (Accélérer le déploiement d’une énergie nucléaire polyvalente et avancée pour une énergie propre) et vise à encourager le développement de l’industrie nucléaire dans le pays.

Le mois dernier, la Maison-Blanche a annoncé que Joe Biden avait signé la loi qui permet à la Commission de réglementation nucléaire (NRC) de faire profiter le peuple américain des avantages de l’énergie nucléaire, tout en prenant des mesures importantes pour atteindre les objectifs climatiques du pays.

Ali Zaidi, conseiller national pour le climat, a déclaré dans un communiqué : « la loi ADVANCE est une victoire importante et bipartisane pour l’innovation américaine. Cette loi renforce le leadership de notre pays dans le domaine de l’énergie nucléaire civile et accélère le déploiement de ces technologies … sans diminuer l’importance primordiale du travail de la (NRC) pour protéger les personnes, les communautés et l’environnement ».

La situation actuelle du nucléaire

Selon l’Administration de l’information sur l’énergie (Energy Information Administration), un organisme dépendant du ministère américain de l’énergie, le pays compte actuellement 54 centrales nucléaires et 93 réacteurs, répartis dans 28 États, qui produisent environ 19 % de l’électricité du pays.

Pour mettre cela en perspective,  l’éolien et le solaire produisent respectivement 4 et 10 % de la production électrique américaine.

L’avantage du nucléaire par rapport aux énergies renouvelables est qu’il peut fonctionner 24 heures sur 24 et qu’il ne s’arrête pas si le vent s’arrête ou quand le soleil se couche.

Ryan Yonk, économiste spécialiste de l’énergie et directeur de l’American Institute for Economic Research, a déclaré à The Epoch Times que le nucléaire pourrait être « l’énergie sans carbone » de l’avenir, en supposant que l’industrie puisse construire des centrales qui répondent aux préoccupations concernant à la fois les risques et les réglementations.

« Si vous vous souciez vraiment du CO2 et que vous le considérez comme un problème important, nous disposons d’une technologie établie qui ne produit pas de CO2, qui produit de grandes quantités d’énergie à faible coût avec un risque relativement faible », a-t-il déclaré.

Des milliards pour le nucléaire

L’administration Biden semble partager l’avis de Ryan Yonk.

En mars, avant l’adoption de la loi ADVANCE, la Maison-Blanche a annoncé qu’elle « signait la déclaration multinationale de l’année dernière là la COP28 visant à tripler la capacité d’énergie nucléaire dans le monde d’ici 2050, à développer de nouveaux modèles de réacteurs, à prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants et à renforcer l’élan en faveur de nouveaux déploiements ».

La Maison Blanche a également annoncé l’octroi de 6 milliards de dollars en nouveaux prêts, subventions et crédits d’impôt pour les installations nucléaires, afin de garantir que les centrales américaines vieillissantes restent opérationnelles et même de redémarrer certaines d’entre elles qui ont été fermées.

« Cette somme comprend 1,5 milliard de dollars de garanties sous forme de prêt à Holtec Palisades, LLC, pour remettre en service d’ici 2050, la centrale nucléaire de 800 MW de Palisades, située à Covert Township, dans le Michigan, qui a été fermée », a rapporté The Epoch Times.

Une fiche d’information de la Maison Blanche indique que « parallèlement aux sources d’énergie renouvelables comme l’éolien et le solaire, une nouvelle génération de réacteurs nucléaires retient aujourd’hui l’attention d’un large éventail de parties prenantes en raison de la capacité de l’énergie nucléaire à produire une énergie propre et fiable et à répondre aux besoins d’une économie en pleine croissance ».

Inquiétudes et scepticisme envers l’énergie nucléaire

En dépit de la forte impulsion donnée par l’administration Biden et d’un soutien bipartisan au Sénat, le scepticisme à l’égard de la technologie demeure, motivé par des catastrophes historiques telles que la fusion de Tchernobyl, en Ukraine, en 1986, l’incident de Three Mile Island, en Pennsylvanie, en 1979, et les problèmes plus récents de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon.

Dans un article de blog publié en mars, Dean Cooper, responsable mondial de l’énergie au Fonds mondial pour la nature, a déclaré : « Il n’y a pas de nouvelle ère pour l’énergie nucléaire l’énergie nucléaire ».

Il a écrit : « la vérité est que la construction de nouvelles capacités de production d’énergie nucléaire est trop lente, trop coûteuse et trop risquée pour faire une différence… Les gouvernements doivent au contraire donner la priorité aux investissements dans l’efficacité énergétique et au déploiement d’énergies renouvelables, telles que l’énergie éolienne et solaire, pour décarboner le réseau ».

Le coût élevé de l’énergie nucléaire résulte des exigences strictes visant à garantir la sécurité de la construction et de l’exploitation des réacteurs.

La centrale nucléaire de Vogtle, en Géorgie, qui a été présentée comme capable de produire de l’énergie nucléaire de manière rentable, a pris plus de six ans de retard et, au bout du compte, a dépassé le budget de 16 milliards de dollars.

Au cours de la dernière décennie, en Caroline du Sud, la construction de deux réacteurs AP1000 de la centrale nucléaire de Summer, qui avait débuté en 2012, a été annulée en 2017, laissant les contribuables de l’État assumer le coût du projet, qui s’élevait à 9 milliards de dollars.

Malgré ces échecs, les autorités américaines continuent à aller de l’avant avec l’énergie nucléaire.

Tom Carper, président de la commission de l’environnement et des travaux publics du Sénat américain, a déclaré dans un communiqué récent : « L’urgence de la crise climatique exige une transition rapide vers des sources d’énergie plus propres et, heureusement, la loi ADVANCE nous aide à y parvenir. Cette loi bipartisane renforcera notre sécurité énergétique et nationale, réduira les émissions de gaz à effet de serre et créera des milliers d’emplois, tout en garantissant la sécurité continue de cette source d’énergie à zéro émission ».

Rédaction Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : America Bets Big on Nuclear as Coal Plants Wind Down

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