Le 22 février, l’armée canadienne a déclaré avoir découvert des bouées de surveillance chinoises en Arctique, éclairant le mystère de la présence de la Chine dans la région.
Bien que Pékin nie toute implication, les récents évènements ont fait que le gouvernement communiste a été placé sous haute surveillance.
Découvertes dans l’Arctique
Selon le Globe and Mail, la découverte de bouées de surveillance chinoises dans le Nord est intervenue après qu’un ballon espion chinois a été abattu au-dessus de l’océan Atlantique par l’armée américaine en février après avoir traversé le continent nord-américain.
Plusieurs bouées de surveillance avaient déjà été repérées et récupérées lors de l’opération Limpid, une mission permanente visant à repérer les menaces pour la sécurité nationale du Canada.
Le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes ont déclaré qu’ils étaient au courant de la surveillance de l’espace aérien et des eaux canadiennes par la Chine.
« Pour assurer l’intégrité des opérations, nous ne sommes pas en mesure de fournir d’autres informations pour le moment », a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère, Daniel Le Buthillier, ajoutant que les forces armées ont déjoué de multiples tentatives de surveillance depuis 2022. Il n’a toutefois pas donné de détails sur l’opération.
Une puissance de plus en plus perturbatrice
Mélanie Joly, la ministre des Affaires étrangères, a confié à CNN que la Chine était « une puissance de plus en plus perturbatrice », ajoutant que le Canada coopérera avec le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) pour défendre l’espace aérien nord-américain face à l’augmentation des intérêts étrangers dans la région.
Selon le lieutenant-général à la retraite Michael Day, les bouées chinoises ont probablement été utilisées pour surveiller le trafic des sous-marins nucléaires américains dans l’Arctique, en plus de cartographier les fonds marins et l’épaisseur de la glace.
« La Chine, comme la plupart des nations, est super intéressée par les changements assez importants qui se produisent au nord. Elle n’a pas de port de glace, mais elle dispose d’une flotte de brise-glace en pleine expansion », a-t-il indiqué.
S’intéressant de près à l’Arctique, la Chine a exploré la région 33 fois au cours des vingt dernières années, renforçant sa flotte de brise-glace pour des expéditions de recherche. Pékin souhaite également une route commerciale plus courte vers l’Europe.
Une partie du monde qui n’a pas été cartographiée
« C’est une partie du monde qui n’a pas été cartographiée et comprise avec le même degré de détail que les autres latitudes », a déclaré Roberto Mazzolin, chargé de recherche au Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale, selon la BBC.
Roberto Mazzolin pensait auparavant que l’Arctique serait une zone à l’abri des menaces, mais les intérêts propres à la Chine et à la Russie dans la région ont augmenté les facteurs de risque.
Selon lui, « Le Canada est obligé d’examiner comment il pourrait assurer sa propre sécurité, sa défense militaire ou ses activités de développement économique pour protéger les intérêts canadiens et américains ».
La Chine est aussi accusée d’avoir tenté d’influencer le résultat des élections fédérales canadiennes de 2021, au profit de Justin Trudeau, afin de favoriser l’émergence d’un gouvernement libéral minoritaire et d’exclure le parti conservateur, qui, selon Pékin, aurait été trop belliciste.
Justin Trudeau a déclaré qu’il soutiendrait une enquête sur ces rapports, qualifiant l’ingérence électorale présumée de « question extraordinairement sérieuse. »
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Chinese Surveillance Spotted in the Arctic, Canadian Military Reports
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