Le 25 avril 1999, Haiyan Kong était dans la Rue Fuyou à Pékin pour participer à l’Appel du 25 avril 1999, la plus grande Manifestation Pacifique de l’Histoire de la Chine. En tant que témoin de cet événement bouleversant, elle a toujours voulu le mettre sur toile.
Une peinture à l’huile au thème historique contemporain, primée
Le 26 novembre 2019, lors du 5e concours mondial de portrait réaliste traditionnel, en peinture à l’huile, organisé par la NTD, la liste des gagnants a été annoncée. Un tableau géant intitulé Le 25 avril 1999, a remporté la médaille d’or.
La lauréate de cette médaille d’or est Haiyan Kong, une peintre chinoise habitant Hong Kong . Son œuvre Le 25 avril 1999 mesurant 4.2 m de long et 0.86 m de large, a été réalisée en 5 ans, avec pour mission de reproduire sur toile une histoire réelle. Le 25 avril 1999, des dizaines de milliers de pratiquants de Falun Gong de toute la Chine se sont rendus au Bureau national des plaintes à Pékin, pour demander de façon pacifique au gouvernement de relâcher certains pratiquants arrêtés à tort à Tianjin.
Ce tableau mesurant 4.2 m x 0.86 m, a été réalisé en 5 ans par Madame Haiyan Kong. (Image : NTD)
Parlant de ce travail qui reflète ce grand événement historique, Haiyan Kong a déclaré : « Je me sens très honorée, car la création d’un tableau sur ce genre de thème est en quelque sorte un honneur. Parce que c’est un thème sacré et recevoir ce prix me paraît encore plus sacré. »
Haiyan Kong n’a pas fait que créer ce tableau Le 25 avril 1999, elle a aussi vécu personnellement cet événement.
L’événement du 25 avril 1999
L’Appel pacifique du 25 avril qui s’est déroulé le 25 avril 1999 a été lancé suite à un article mensonger rédigé sur le Falun Gong dans un magazine de Tianjin.
À la suite de la parution de cet article, des pratiquants de Falun Gong de Tianjin avaient demandé au magazine de bien vouloir apporter des rectifications à cet article. Mais suite à cette demande, des dizaines de pratiquants de Falun Gong de Tianjin ont été passés à tabac et placés en détention par la police, entre le 19 et le 23 avril 1999. Lorsque d’autres pratiquants sont allés voir ce qui se passait, il leur a été répondu : « Si quelqu’un veut en référer au Comité Central de Pékin, et bien qu’il le fasse ! »
Lorsque la nouvelle s’est répandue, les pratiquants de Falun Gong de plusieurs villes et provinces voisines, très surpris, ont essayé de contacter le siège du gouvernement de Zhongnanhai.
Ce jour-là, le premier ministre Zhu Rongji et d’autres hauts fonctionnaires ont dialogué en personne avec cinq représentants des pratiquants de Falun Gong. Après avoir reçu une réponse officielle de bonne foi, les pratiquants du Falun Gong se sont immédiatement dispersés.
Le dénouement pacifique de cette manifestation à l’époque, a surpris les médias chinois et étrangers. Cela a été qualifié de « Manifestation la plus importante, la plus rationnelle, la plus pacifique et la plus réussie de l’Histoire des manifestations de Chine ».
Le jour du 25 avril 1999, Les pratiquants du Falun Gong manifestaient en silence et pacifiquement dans la Rue Fuyou à Pékin, en face de Zhongnanhai. Sous le regard de la police qui veillait à ce qu’ils puissent bénéficier de la zone prévue à cet effet par le gouvernement, la plupart des pratiquants lisaient en silence. Tout était en ordre et la circulation en ville était fluide. (Image : Minghui.com)
La genèse de l’œuvre Le 25 avril 1999
Ce jour-là, Haiyan Kong était sur place. En tant que témoin de cet événement historique, elle a toujours voulu reproduire cet événement sur toile.
C’est la première fois que Haiyan Kong travaille sur une peinture réaliste, et la difficulté est inimaginable. Elle a expliqué : « L’authenticité dans la vie réelle et l’authenticité dans une œuvre d’art relèvent de différents degrés, d’ailleurs, reproduire cet événement de façon authentique et profonde à travers une œuvre d’art réussie, n’est pas une chose facile. » Elle poursuit : « Je me suis creusée la tête pour concevoir, j’ai essayé de composer les images de nombreuses façons, mais elles étaient toutes basées sur des photos historiques et ressemblaient plus à un assemblage d’éléments qu’à une création artistique. »
S’éloigner des notions modernistes dépravées
Elle s’est ensuite rapprochée et a appris d’un professeur de peinture de l’« Exposition d’art Zhen, Shan, Ren », et le processus a également été très douloureux. Les concepts et techniques modernistes qu’elle avait appris dans le passé étaient souvent en conflit avec les idées réalistes traditionnelles que les maîtres spécialisés en beaux-arts traditionnels lui enseignaient. « J’ai vraiment ressenti à la fois une pression extérieure, due aux idées préconçues ignorantes venant du monde extérieur et un tumulte intérieur dû aux différentes idées inculquées par l’académie d’art moderne. Je dois toujours surmonter ces pressions internes et externes afin de pouvoir avancer. »
Haiyan Kong a étudié la peinture traditionnelle dès son plus jeune âge et a été admise à l’Académie centrale des beaux-arts avec des résultats exceptionnels en 1989. Cette année-là, le Studio moderniste de l’Académie des Beaux-Arts recrutaient des élèves, elle s’était donc inscrite à la faculté de peinture moderniste. Au cours de ces quatre années à l’université, elle s’est efforcée d’oublier toutes les méthodes de peinture traditionnelles qu’elle avait apprises auparavant et s’est convertie à la peinture moderne. Plus tard, elle a passé son diplôme de master à l’Académie centrale des beaux-arts et est entrée en contact avec les « grands maîtres » en peinture moderniste, du monde entier.
« J’ai grandi dans l’athéisme du Parti communiste chinois (PCC) et je ne croyais pas aux dieux, je ne savais pas qu’il existait une réincarnation après la mort et des rétributions bienveillantes et malveillantes, et je ne savais pas que les trois thèmes majeurs de l’art moderne – " le sexe, la violence et la décadence " nuisent à l’homme. »
En raison de l’accent mis sur son ego, et en réalisant des tableaux sur le thème de la débauche, de la violence, du vice et de l’indifférence, Haiyan Kong a fait face au désespoir dans sa vie. «J e sentais que les morts étaient meilleurs que les vivants. » Etudiante, elle a commencé à peindre des tombes anciennes.
À la fin de ses études, elle a organisé sa première exposition personnelle, la galerie était remplie de tableaux sur des squelettes et des crânes. Puis elle a organisé une deuxième exposition. Elle est devenue une vedette dans le monde artistique à Pékin. Quelqu’un a même proposé de lui payer un million de yuans (100 000 euros) pour acheter un de ses tableaux. Cependant, deux incidents l’ont amenée à remettre en cause l’art moderniste.
Le premier incident concerne son fils. Sur le mur de sa maison se trouvait une peinture moderniste qu’elle avait peinte : Il s’agissait d’une femme nue, aveugle d’un œil. Son fils d’un an pleurait désespérément chaque fois qu’il voyait ce tableau. Lorsqu’elle le retournait, son fils cessait de pleurer. Elle s’est souvenue d’un vieux dicton chinois qui disait que les enfants peuvent voir des choses invisibles. Se pouvait-il que la peinture ait attiré les mauvais esprits ? La deuxième chose était que, lorsqu’elle a organisé la première exposition de peinture, sa mère, qui était censée accueillir les invités dans le hall d’exposition, était réticente à aller dans le hall, disant qu’il était rempli d’une substance noire, qui lui faisait mal à la tête. Lorsqu’elle sortait du hall d’exposition, sa mère lui disait que c’était comme si elle « changeait de monde », et que sa tête ne lui faisait plus mal.
Trouver la bonne méthode de création : de la technique à l’esprit
La création de portraits réalistes traditionnels à la peinture à l’huile s’avérait trop compliquée pour elle, qui avait été formée à la peinture moderne. « L’art moderne que j’ai appris à l’école a aussi un ensemble de théories et de méthodes de formation. Lorsque j’ai repris les méthodes de peinture traditionnelles que j’avais apprises quand j’étais enfant, je me suis rendu compte que ma façon d’observer les choses était déformée et que je n’arrivais même plus à voir les lignes de façon droite, parce que j’ai été entraînée à voir tout déformé… »
Haiyan Kong a déclaré : « Durant mon processus de recherche d’une bonne méthode créative, j’ai vu qu’il existe très peu de techniques, que ce soit dans la Chine ancienne ou contemporaine, ou à l’étranger. Et la plupart des discussions portent sur les techniques, personne ne parle de l’esprit, mais en réalité, c’est justement l’esprit qui est la clé de la création. Cependant parler de l’esprit signifie que l’artiste doit changer sa personnalité et son monde intérieur. »
Elle étudie donc le livre Zhuan Falun tous les jours et se contraint à suivre strictement les principes de « vérité, bonté et patience », à chercher sans cesse à l’intérieur, à purifier son l’esprit et à abandonner son égo. Au cours de ce processus de cultivation, Haiyan Kong trouve peu à peu son inspiration.
400 modèles, 400 portraits de gens réels : une œuvre unique dans le monde
Des dizaines de milliers de pratiquants de Falun Gong ont participé à l’Appel pacifique du 25 avril 1999, mais où pouvait-elle trouver autant de modèles ? Afin de démontrer de façon authentique un thème aussi sérieux que l’Appel du 25 avril, elle s’est efforcée de respecter l’histoire et de restaurer la scène de l’époque. Sur 5 ans, elle a trouvé près de 400 pratiquants de Falun Gong vivant à l’étranger qui lui ont servi de modèles pour réaliser ce tableau. « Je faisais comme si je dessinais un portrait individuel pour chacun d’entre eux. Chacun a son caractère et son tempérament, j’ai fait le portrait de chaque personne individuellement, pour ne léser personne, et éviter que certaines parties des visages soient moins distinctes du fait du grand nombre de personnes contenues dans le tableau. Chaque portrait a été peint avec soin. »
Une jeune pratiquante en train de clarifier à un policier et de lui présenter l’œuvre principale de la méthode Zhuan Falun. (Image : NTD)
En conséquence, chaque visage dans ce tableau représente une vraie personne avec un vrai nom, ce qui est unique dans les peintures historiques ou les portraits dans l’histoire des beaux-arts en Chine et à l’étranger.
Afin de respecter les faits et de faire revivre la scène historique, l’oeuvre de Haiyan Kong Le 25 avril 1999 suit à la lettre les exigences de l’iconographie de la Renaissance de l’Europe du Nord, pour livrer une image authentique, sereine, loyale et exquise.
Pour cela, Haiyan Kong a étudié la structure de la rue Fuyou, l’allure de la façade, la forme des carreaux au sol, des couvercles des puits, la structure des arbres, les espèces et le nombre d’arbres sur place, leur cycle de vie et la forme de leurs feuilles... Ne pouvant retourner dans son pays, elle a cherché les éléments similaires à Hong Kong pour mieux les intégrer dans son tableau.
Le souhait de Haiyan Kong en tant que peintre
Haiyan Kong a dit que son plus grand souhait était de permettre au public, à travers cette peinture à l’huile, de comprendre les pratiquants de Falun Gong, comprendre pourquoi ces pratiquants risquent leur vie pour clarifier la vérité au gouvernement, et leur dire que la persécution inhumaine à l’encontre des pratiquants de Falun Gong perdure aujourd’hui encore en Chine. Elle espère que tous ceux qui verront ce tableau pourront discerner la vérité et se choisir un bel avenir pour eux-mêmes.
Rédacteur Caroline Daix
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