Cérémonie de remise des prix du beach football masculin aux South American Beach Games 2019.(Image : wikimedia / Mauricio V. Genta / CC BY-SA 4.0)
Une étude d’un demi-siècle sur la consommation de drogues illicites et d’alcool chez les jeunes aux États-Unis a révélé une « diminution historiquement importante » de la consommation de drogues chez les adolescents.
La dernière mise à jour de l’étude Monitoring the Future de l’université du Michigan montre que pendant la pandémie, la consommation de drogues et d’alcool a chuté chez les adolescents et que cette tendance s’est encore accentuée en 2024.
Richard Miech, qui a dirigé l’étude, s’est dit surpris par les résultats.
« Je m’attendais à ce que la consommation de drogues chez les adolescents rebondisse, au moins partiellement, après les fortes baisses enregistrées au début de la pandémie en 2020 », a-t-il déclaré, mais ce rebond n’a jamais eu lieu.
L’étude a porté sur plus de 24 000 lycéens de 8ème, 10ème et 12ème année de plus de 270 établissements scolaires dans tout le pays. Des élèves des écoles publiques et privées ont participé à l’étude.
Richard Miech a déclaré dans un communiqué de presse que l’abstention de drogues chez les jeunes pendant la pandémie était la plus forte baisse jamais enregistrée, mais que les experts s’attendaient à ce que la consommation de drogues reprenne lorsque la pandémie s’éloignerait et que les restrictions de distanciation sociale seraient levées. Cependant, « il s’avère que les baisses ont non seulement perduré, mais se sont encore accentuées », a-t-il ajouté.
Contrairement au passé, la majorité des adolescents déclarent ne pas consommer de drogues du tout, 67 % des lycéens affirmant s’être abstenus de consommer des drogues, notamment du cannabis, de l’alcool, et de fumer ou de vapoter de la nicotine, depuis plus de deux ans.
Ce chiffre est en hausse par rapport aux 53 % enregistrés en 2017, lorsque l’étude Monitoring the Future a commencé à mesurer la consommation de drogues et d’alcool au sein de cette cohorte.
Des baisses généralisées
Le rapport fait état d’une baisse significative de la consommation de drogues et d’alcool chez la majorité des élèves interrogés.
Alors que la consommation d’alcool chez les élèves de huitième année est restée à peu près la même en 2024 par rapport à 2023 (12,9 %), la consommation d’alcool au cours des 12 derniers mois dans les deux autres classes interrogées a chuté de 30,6 % en 2023 à 26,1 % en 2024.
Le vapotage et le tabagisme à la nicotine sont restés stables en 2024 chez les élèves de huitième et de douzième année, avec respectivement 9,6 % et 21 %, tandis que chez les élèves de dixième année, la consommation de nicotine a chuté de 17,6 % à 15,4 %.
Le cannabis, dont l’usage récréatif a été légalisé dans un certain nombre de juridictions, a également vu sa consommation chuter chez les adolescents plus âgés.
« La consommation de cannabis est restée stable dans les classes inférieures, 7,2 % des élèves de huitième année et 15,9 % des élèves de dixième année ayant déclaré avoir consommé du cannabis au cours des douze derniers mois . La consommation de cannabis a diminué chez les élèves de 12ème année, 25,8 % d’entre eux ayant déclaré avoir consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois (contre 29,0 % en 2023).Il convient de noter que 5,6 % des élèves de huitième année, 11,6 % des élèves de dixième année et 17,6 % des élèves de douzième année ont déclaré avoir fumé du cannabis au cours des douze derniers mois, ce qui reflète une tendance stable dans les trois classes », indique l’étude.
La consommation de drogues illicites autres que le cannabis a connu une baisse significative
La consommation de drogues illicites autres que le cannabis a connu une baisse significative, puisque seuls 3,4 % des élèves de huitième année ont déclaré en avoir consommé au cours des 12 derniers mois en 2024, contre 4,6 % en 2023.
La consommation de ces types de drogues est restée stable dans les deux autres classes interrogées.
« Ces données s’appuient sur des tendances à long terme attestant d’une consommation faible et en baisse de substances illicites chez les adolescents, y compris la consommation de cocaïne et d’héroïne et l’utilisation abusive de médicaments délivrés sur ordonnance en général, au cours de l’année écoulée », selon le rapport.
Une tendance durable et favorable
Les résultats les plus récents révèlent que de plus en plus d’adolescents s’abstiennent complètement de consommer de l’alcool et des stupéfiants, 89,5 % des élèves de huitième année déclarant ne pas en avoir consommés au cours des 30 derniers jours en 2024. En outre, 80,2 % des élèves de 10ème année ont déclaré s’en être abstenus au cours des 30 derniers jours et 67,1 % des élèves de 12ème année ont fait de même. Pour les élèves de terminale, il s’agit d’une augmentation de l’abstention par rapport aux 62,6 % enregistrés en 2023.
« Les enfants qui étaient en huitième année au début de la pandémie obtiendront leur diplôme d’études secondaires cette année, et cette cohorte unique a donné lieu aux taux de consommation de substances les plus bas que nous ayons connus depuis des décennies », a déclaré Richard Miech, ajoutant que « même si les drogues, la culture et le paysage continuent d’évoluer dans les années à venir, l’enquête Monitoring the Future continuera de s’adapter avec agilité pour mesurer et rendre compte de ces tendances, comme elle l’a fait au cours des 50 dernières années ».
Les données ont été recueillies par le biais d’une enquête en ligne, 99 % des personnes interrogées ayant répondu en personne à l’enquête pendant leurs études en 2024.
Les données montrent une baisse constante de la consommation d’alcool depuis 2000 dans toutes les classes interrogées
« La diminution de la consommation d’alcool en 2024 s’inscrit dans la continuité d’une tendance générale à long terme observée depuis l’an 2000 dans les trois classes. De 2000 à 2024, la prévalence au cours des 12 derniers mois a diminué de 73 % à 42 % en 12ème année, de 65 % à 26 % en 10ème année et de 43 % à 13 % en 8ème année », indique l’étude.
Dans un communiqué, Nora Volkow, directrice de l’Institut national des NIH sur l’abus de drogues, a déclaré : « Cette tendance à la baisse de la consommation de substances chez les adolescents est sans précédent. Nous devons continuer à enquêter sur les facteurs qui ont contribué à cette diminution du risque de consommation de substances afin d’adapter les interventions pour favoriser la poursuite de cette tendance. »
