Les autorités du Botswana ont déclaré que le variant émergent B.1.1.529, baptisé Omicron par l’OMS, a été détecté pour la première fois chez quatre diplomates entièrement vaccinés venant de pays dont l’origine n’a pas été révélée.
Dans un communiqué de presse publié le 25 novembre sur son compte Twitter, le gouvernement du Botswana a fait savoir que la nouvelle souche avait été découverte pour la première fois le 22 novembre « parmi les voyageurs qui ont été testés positifs au SRAS-CoV-2, lors des tests de routine avant le voyage ».
« Le rapport préliminaire a révélé que les quatre personnes infectées avaient été complètement vaccinées contre la Covid-19. »
Le gouvernement a également déclaré que les rapports faisant état de cas associés à des personnes séropositives étaient faux.
Cependant, à peine un jour plus tard, le 26 novembre, le ministère de la Santé et du Bien-Être botswanais a publié un deuxième communiqué de presse sur Twitter, contredisant la chronologie du groupe de travail Covid-19.
« Ce nouveau virus a été détecté sur quatre ressortissants étrangers qui étaient entrés au Botswana le 7 novembre 2021, dans le cadre d’une mission diplomatique. Le quatuor a été testé positif au Covid-19 le 11 novembre 2021 alors qu’ils s’apprêtaient à rentrer. »
« Le séquençage génomique supplémentaire qui a été effectué le 24 novembre 2021 sur les échantillons a confirmé qu’il s’agissait du variant B. 1.1.529. »
Le communiqué note que les diplomates ont depuis « quitté le pays », affirmant que les personnes ayant été en contact avec les quatre diplomates ont toutes été testées négatives et n’ont présenté aucun symptôme.
Le Botswana serait le premier pays à avoir identifié la présence du nouveau variant, suivi par l’Afrique du Sud, son pays voisin. Des cas ont aussi été signalés récemment à Hong Kong.
Le Dr Tom Peacock, virologue à l’Imperial College de Londres, a été l’un des premiers à sonner l’alerte sur Twitter et Github, dès le 23 novembre.
Tulio de Oliveira, le directeur du Centre for Epidemic Response and Innovation d’Afrique du Sud (Centre de réponse aux épidémies et d’innovation d’Afrique du Sud) a affirmé que le nouveau variant Omicron « domine désormais toutes les infections » découvertes depuis début novembre.
Les chercheurs du Bloom Lab du centre de recherche Fred Hutch situé à Seattle ont émis l’hypothèse que les nombreuses mutations de la protéine spike du nouveau variant auraient un impact sur l’efficacité des traitements par anticorps monoclonaux et polyclonaux tels que le Regeneron.
Les réactions mondiales
Les réactions mondiales à l’annonce du nouveau variant se sont parfois révélées extrêmes. Alors que des pays tels que le Canada et les États-Unis ont interdit l’entrée de voyageurs de plusieurs pays africains, le Premier ministre belge Alexander De Croo a fait sensation en déclarant lors d’une conférence de presse : « On pourrait dire que c’est Covid-21 au lieu de Covid-19 : il est trois fois plus infectieux que le virus original ».
Le 26 novembre, la Belgique s’est lancée dans une nouvelle série de mesures pour lutter contre la pandémie, rendant obligatoire le télétravail quatre jours par semaine, ainsi que le port du masque dès l’âge de 10 ans. Le Premier ministre a exhorté à utiliser les auto-tests. Il a instauré un couvre-feu à 23 heures dans les restaurants, les bars et les marchés de Noël, ainsi que la fermeture des boîtes de nuit et des concerts, et l’interdiction des fêtes privées, selon Politico.
La Belgique, dont le nombre d’habitants dépasse les 11 millions, compterait 669 patients Covid en unités de soins intensifs.
Par ailleurs, selon le quotidien britannique Evening Standard, la présidente de l’Association médicale sud-africaine, Angelique Coetzee, a qualifié l’imposition d’interdictions de voyage de « prématurée » et « précipitée » dans des commentaires à la BBC.
« Je comprendrais si c’était deux semaines plus tard et que nous en sachions beaucoup plus sur cette infection virale qui circule, ou sur cette mutation, mais pour l’instant, c’est comme une tempête dans un verre d’eau ».
Elle a ajouté : « En tant que praticiens, nous avons pris connaissance, la semaine dernière, des différents tableaux cliniques, nous avons examiné les comités consultatifs et, jusqu’à présent, nous avons constaté des cas très légers. [Je ne sais pas pourquoi nous sommes tous en colère ».
« Nous savons qu’il y a beaucoup de mutations, mais personne ne peut nous dire à ce stade si cela signifie quelque chose ou si cela va simplement s’estomper. Nous ne savons tout simplement pas ».
Rédacteur Fetty Adler
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