Selon une nouvelle étude menée par Stand.earth, une organisation environnementale internationale à but non lucratif, les géants financiers canadiens Manuvie, RBC, CIBC, BMO et autres, investissent des millions dans les plus grandes sociétés pétrolières et gazières de Russie, notamment Gazprom, Lukoil et Rosneft.
Stand.earth a compilé les données à l’aide d’un logiciel financier spécial appelé « terminal Bloomberg » qui suit les investissements en temps réel.
Au total, les institutions financières détiennent des investissements d’une valeur de plus de 110 millions de dollars dans les compagnies pétrolières russes, selon le National Observer.
Le géant canadien de l’assurance, Manulife Financial Corp., détient des actions d’une valeur de 14,7 millions de dollars et des obligations de la société russe Gazprom d’une valeur d’environ 7 millions de dollars, ainsi que des actions de Lukoil d’une valeur d’environ 39 millions de dollars et des obligations d’une valeur d’environ 590 000 dollars. La participation de Manuvie dans Rosneft, le géant pétrolier public russe, est d’environ 5,8 millions de dollars.
« Ensemble, l’exposition de Manuvie aux trois sociétés pétrolières et gazières russes s’élève à environ 67 millions de dollars, soit environ 60 % du total des investissements des institutions financières canadiennes identifiées », a rapporté le National Observer.
Selon les données, la Royal Bank of Canada (RBC) possède environ 6,3 millions de dollars d’actions de Lukoil et plus de 31 millions de dollars d’obligations de Gazprom. La Banque de Montréal (BMO) est dans une position similaire, avec 4,3 millions de dollars d’actions de Lukoil et un peu plus de 240 000 dollars d’actions de Rosneft.
Selon le National Observer, des institutions financières et des gestionnaires d’actifs plus petits ont des participations dans des sociétés pétrolières russes, notamment AGF Management, MD Financial Management, Sun Life Financial, Desjardins Trust, Fidelity Investments Canada, 1832 Asset Management et Power Corporation of Canada.
La directrice des programmes internationaux de Stand.earth, Tzeporah Berman, a écrit sur le site Web de l’organisation à but non lucratif : « nous savons que l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie a été financée par l’argent du pétrole et du gaz, et cette nouvelle étude montre comment les institutions canadiennes sont complices des effusions de sang. RBC, BMO et Manuvie doivent accentuer la pression sur la Russie pour mettre fin à ce conflit en se désinvestissant immédiatement de Rosneft, Lukoil et Gazprom. »
Les données montrent à quel point les économies canadienne et russe sont imbriquées et des appels au désinvestissement ont vu le jour. Tzeporah Berman a écrit : « Le gouvernement fédéral (canadien) devrait également imposer le désinvestissement (des compagnies pétrolières russes) à toutes les institutions financières canadiennes lors de la prochaine série de sanctions. »
Stand.earth indique que « les exportations de pétrole et de gaz de Rosneft, Gazprom et Lukoil sont essentielles à la capacité de la Russie de financer son armée et de maintenir son influence sur la politique mondiale ».
Si les institutions financières canadiennes se départissent des entreprises énergétiques russes, l’impact de cette décision pourrait être trop faible pour être enregistré. Rosneft a affiché des revenus d’un montant de 122 milliards de dollars en 2021 seulement. Le total combiné des investissements du Canada en Russie, quelque 110 millions de dollars, est extrêmement faible en comparaison et les efforts de désinvestissement pourraient être plus symboliques qu’efficaces et ne feraient pas grand-chose pour entraver les activités militaires de la Russie.
Toutefois, certaines entreprises et certains opérateurs de fonds de pension ont commencé à se désinvestir des compagnies pétrolières russes. La société BP a récemment annoncé qu’elle allait vendre sa participation de 19,75 % dans Rosneft, avec effet immédiat, et l’État de New York a présenté un projet de loi qui obligerait les fonds de pension de l’État à se désengager des sociétés pétrolières russes.
Le gouvernement canadien a interdit les importations de pétrole en provenance de Russie, un geste largement symbolique puisque le Canada n’importe que peu ou pas de produits énergétiques de Russie, cependant, le Canada n’a pris aucune mesure en matière de financement.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
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