Le 29 décembre, le tribunal antitrust canadien a approuvé l’offre controversée de 20 milliards de dollars canadiens (14,78 milliards de dollars américains) de Rogers Communications Inc. pour le rachat de son rival Shaw Communications Inc.
La décision rendue tard dans la nuit, pendant la semaine des fêtes, a rejeté les arguments du commissaire de la concurrence du Canada, Mathew Boswell, qui demandait l’annulation de l’opération.
« Je suis très déçu que le Tribunal rejette notre demande de bloquer la fusion entre Rogers et Shaw », a déclaré Mathew Boswell à la suite de la décision, ajoutant : « nous examinerons attentivement les prochaines étapes ».
Le commissaire pourrait encore faire appel de la décision alors que le Tribunal révèlera les détails de la fusion au cours des prochains jours.
Solliciter l’approbation du gouvernement
Les deux entreprises ont déclaré qu’elles allaient maintenant demander l’approbation du gouvernement pour la fusion qui a été annoncée en mars 2021 lorsque la famille Shaw a décidé de vendre l’entreprise à Rogers pour 40,5 dollars canadiens (29,92 dollars américains) par action.
David McFadgen, un analyste de Cormack Securities, pense que la transaction sera conclue. Il a affirmé : « la transaction recevra toutes les approbations nécessaires. L’objection du Bureau de la concurrence était le principal obstacle à surmonter », selon Reuters.
Les actions de Shaw ont bondi de près de 10 % à la Bourse de Toronto après l’annonce, tandis que les actions de Roger ont augmenté de plus de 4 %.
L’accord en irrite plus d’un
L’accord n’a pas été apprécié par de nombreux Canadiens qui estiment que la fusion pourrait entraîner une hausse des prix des services de télécommunications. Les Canadiens paient les prix parmi les plus élevés au monde pour les services de télécommunications, et beaucoup accusent le manque de concurrence d’en être la cause.
Roman Baber, éminent politicien conservateur canadien, a déclaré à ses plus de 100 000 followers sur Twitter : « je ne peux pas croire que Rogers ait été autorisé à acheter Shaw. Le Canada a besoin de plus de télécoms, pas de moins. Le manque de concurrence est la raison pour laquelle les Canadiens paient des frais de téléphonie cellulaire et d’Internet parmi les plus élevés au monde. Le protectionnisme est mauvais pour les consommateurs. »
La décision a été rendue en quelques semaines
Michael Geist, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit de l’Internet et du commerce électronique à l’Université d’Ottawa, a fait valoir que les délibérations sur la question ont été résolues beaucoup plus rapidement que ce qui était typique dans le passé.
« La dernière décision du Tribunal en matière de fusion a pris plus de 600 jours pour arriver à une décision. Celle de Rogers-Shaw a été rendue en quelques semaines. Le fait que personne ne soit surpris de la publication accélérée ou du résultat est révélateur », a-t-il tweeté en réponse à un titre du Globe and Mail : « la décision précipitée dans l’affaire Rogers-Shaw montre que le Canada est sous l’emprise de de milliardaires intimidateurs. »
L’opposition à l’accord semble être bipartisane, les politiciens des deux côtés exprimant des préoccupations au sujet de la fusion.
Catherine McKenna, une libérale de premier plan, a déclaré à ses 181 000 suiveurs sur Twitter que le Canada devait modifier la Loi sur la concurrence « dès que possible » à la suite de la décision du Tribunal.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Canada’s Antitrust Tribunal Greenlights $20-Billion Rogers-Shaw Merger, Angering Many
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