« Produisez local ! Mangez local ! » est la devise de l’agriculture urbaine moderne, mais cultiver des légumes biologiques à grande échelle est un défi. En 2017, alors que l’arrondissement de la ville de Saint-Laurent au Canada exigeait un toit vert à 50 %, le supermarché IGA extra Famille Duchemin, situé dans l’arrondissement Saint-Laurent, a décidé de suivre la nouvelle politique d’agriculture urbaine. Il a installé une ferme maraîchère sur son toit tentaculaire de 25 000 pieds carrés (2 323 m²).
Le supermarché cultive maintenant sur son toit des produits certifiés biologiques, qui sont récoltés et vendus aux clients du magasin.
Le propriétaire du magasin, Richard Duchemin, explique qu’il a voulu donner l’exemple aux autres épiceries en installant un jardin sur le toit.
Des produits biologiques
« Les gens sont très intéressés par l’achat local... Il n’y a rien de plus local que cela... Pourquoi les supermarchés ne plantent-ils pas des légumes sur leurs toits ? Certains restaurants ont des petites boîtes où ils font pousser des herbes... Nous avons poussé les choses plus loin parce que nous savons que nous sommes capables de vendre ce que nous produisons ici », a-t-il déclaré au journal Montreal Gazette. La ferme sur les toits cultive 30 variétés de produits, dont des aubergines, des tomates, du chou frisé, des radis et du basilic.
Cependant, la mise en place de cette ferme s’est accompagnée d’une série de défis uniques. Contrairement à une ferme ordinaire, le sol sur les toits est beaucoup moins profond, ce qui limite les possibilités de culture. La fertilisation du sol est également un problème. Comme le toit est exposé à des conditions extérieures telles que le vent, la chaleur et d’autres éléments naturels, il a fallu installer des équipements pour protéger et soutenir la croissance des plantes.
L’entretien de la ferme est également coûteux. Cependant, le magasin vend les produits au même prix que les autres produits biologiques, ce qui génère des revenus décents. La ferme sur le toit fournit une couche supplémentaire d’isolation, ce qui réduit la consommation électrique du magasin. Elle joue également un rôle essentiel dans l’obtention de la certification LEED Gold, l’une des normes les plus élevées pour un bâtiment « vert ».
La ferme utilise l’eau recyclée du système de déshumidification du magasin, qui aurait été gaspillée autrement. Elle constitue également un habitat pour les oiseaux et les insectes comme les abeilles. Plusieurs ruches sur le toit abritent les abeilles. Le magasin a planté des fleurs spéciales pour repousser les insectes indésirables. Le magasin prévoit de vendre ces fleurs à l’avenir.
Les plus grandes fermes sur les toits
Il existe d’autres fermes de toits plus grandes dans le monde, comme celle mise en place par Agripolis à Paris Expo Porte de Versailles en France. Elle couvre une superficie de 140 000 pieds carrés (13 006 m²), ce qui correspond à peu près à la taille de deux terrains de football.
La plus grande ferme urbaine d’Europe installée sur un toit au centre d’exposition de la Porte de Versailles à Paris. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Les plantes sont cultivées dans des colonnes métalliques verticales et nourries à l’eau de pluie et au moyen de solutions nutritives. Aucune terre n’est utilisée dans le processus de culture. De même, aucun pesticide ou produit chimique n’est utilisé, ce qui garantit une culture aussi saine que possible.
La plus grande ferme sur les toits au monde est celle de Lufa, à Montréal, située au sommet d’un entrepôt qui couvre environ 160 000 pieds carrés (environ 15 000 m²) . Une centaine de variétés de légumes sont cultivées toute l’année dans cette ferme, notamment du céleri, du concombre, de la laitue, des herbes aromatiques et des courgettes.
« Nous sommes maintenant en mesure de nourrir près de 2 % des Montréalais avec nos serres et nos fermes partenaires... L’avantage d’être sur un toit, c’est qu’on récupère beaucoup d’énergie du bas du bâtiment permettant des économies de chauffage... On met aussi à profit des espaces qui étaient jusqu’à présent complètement inutilisés », a déclaré à l’AFP Thibault Sorret, porte-parole de l’entreprise.
Rédacteur Fetty Adler
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