Le 10 janvier, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté, à une écrasante majorité, une résolution visant à créer une commission ad hoc chargée de lutter contre la menace communiste chinoise et de renforcer la compétitivité des États-Unis, avec un consensus bipartisan selon lequel l’ère de la confiance dans la Chine communiste est révolue.
Selon le site d’information américain, The Hill, la résolution a été adoptée par un vote de 365 contre 65, 146 démocrates se joignant à tous les républicains pour soutenir la résolution visant à établir le comité restreint sur la concurrence stratégique entre les États-Unis et le Parti communiste chinois (PCC)
Un effort bipartisan pour lutter contre la menace communiste chinoise
Le comité a explicitement utilisé le terme « Parti communiste chinois » au lieu de « Chine », démontrant un effort bipartisan pour envoyer un message clair afin de distinguer « le Parti communiste chinois » de « la Chine ».
Le comité ad hoc anticommuniste se concentrera sur les avancées économiques, technologiques et sécuritaires du PCC et sur la concurrence stratégique entre Pékin et Washington. La Résolution du 10 janvier charge le comité ad hoc d’enquêter et de soumettre des recommandations politiques sur ces questions, avec l’autorité de tenir des audiences publiques.
Le représentant Mike Gallagher préside la commission spéciale qui a pour mission l’analyse de la menace communiste chinoise. Elle sera composée au total de sept républicains et de cinq démocrates. Il a déclaré que le comité serait en mesure de mener des auditions publiques.
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Le nouveau président de la Chambre des représentants, le républicain Kevin McCarthy a déclaré lors d’un débat avant le vote de la Chambre mardi 10 janvier : « J’ai entendu des collègues des deux côtés de l’allée [allée séparant les deux partis] dire que la Chine communiste constitue une menace sérieuse. Je suis tout à fait d’accord, c’est une question qui transcende la partisanerie politique. La création d’une commission ad hoc sur la Chine est la meilleure façon pour nous d’aborder cette question ».
« Nous voulons les meilleures idées, quelle que soit leur origine. En fin de compte, nous n’avons pas besoin d’un rapport de minorité à majorité. Nous avons juste besoin d’une philosophie, d’un principe, et l’Amérique sera plus forte dans un avenir proche », a poursuivi Kevin McCarthy
Avant les élections de mi-mandat de novembre 2022, Kevin McCarthy avait affirmé que les républicains de la Chambre des représentants créeraient une commission ad hoc sur la Chine s’ils prenaient le contrôle de la Chambre après les élections de mi-mandat. Il a dit vouloir « examiner chaque industrie que la Chine [le Parti communiste chinois] essaie de contrôler" et "examiner où la Chine [le Parti communiste] vole notre technologie ».
Début décembre, Kevin McCarthy a franchi une étape clé vers la concrétisation de cette promesse en nommant le sénateur Mike Gallagher à la présidence de la commission. Les deux hommes ont également cosigné un article d’opinion sur Fox News intitulé La Chine et les États-Unis sont engagés dans une guerre froide. Nous devons la gagner. Voici comment nous le ferons.
Le PCC : « la plus grande menace pour les États-Unis »
Dans cet article, les deux hommes ont déclaré : « La plus grande menace pour les États-Unis est le Parti communiste chinois. Les États-Unis ont passé des décennies à mener une politique d’accueil de la Chine dans le système international. Mais depuis lors, au lieu d’embrasser la liberté ou de devenir un acteur responsable, Pékin bafoue les normes internationales et exporte simultanément le totalitarisme, l’agression et le contrôle idéologique.
Pour gagner une nouvelle guerre froide, nous devons répondre à l’agression communiste par des politiques fermes qui renforcent notre économie, reconstruisent nos chaînes d’approvisionnement, défendent les droits de l’homme, s’opposent à l’agression militaire et mettent fin au vol des informations personnelles, de la propriété intellectuelle et des emplois des Américains. »
« Nous devons reconnaître que la montée pacifique’ de la Chine est une pure fiction et, en fin de compte, affronter dans l’urgence la menace communiste chinoise. À cette fin, les républicains de la Chambre des représentants créeront une commission ad hoc sur la Chine au sein du nouveau Congrès.
La Chine (PCC) expose le monde à des risques sans précédent. La bonne nouvelle : les Américains ont une fière histoire d’union lorsque la menace est grave. Il y a un accord bipartisan : l’ère de la croyance en la Chine communiste (PCC) est révolue. »
La création de la commission ad hoc répond également à l’objectif à long terme de Kevin McCarthy, sur lequel il travaille depuis 2020 : celui de créer une commission sur la Chine à la Chambre des représentants. Il a failli y parvenir cette année-là, mais les démocrates ont retiré leur soutien à la dernière minute.
Le 10 janvier, M. McCarthy a promis que cette commission sur la Chine serait exempte de tout parti pris partisan. Il a déclaré : « Vous avez ma parole et mon engagement que ce n’est pas un comité partisan. Ce sera un comité bipartisan, et c’est mon espoir, mon désir, de parler d’une seule voix sur les défis auxquels nous sommes confrontés ».
À la suite du débat, la Chambre a voté à une écrasante majorité sur une base bipartite, une majorité de membres du caucus démocrate se joignant aux républicains pour soutenir la création par McCarthy de cette commission ad hoc anticommuniste.
Le leader démocrate de la Chambre, Hakeem Jeffries, membre du caucus démocrate, s’est joint aux républicains pour soutenir la commission ad hoc. Suite au vote, il a déclaré : « nous, les démocrates, sommes prêts à tendre la main à un partenariat bipartisan sur des questions où nous pouvons travailler ensemble pour le peuple américain et s’opposer à l’extrémisme si nécessaire ».
« En ce qui concerne la nouvelle ’Commission spéciale sur la concurrence stratégique entre les États-Unis et le parti communiste chinois, les démocrates de la Chambre travailleront de manière sérieuse, calme et stratégique pour évaluer nos relations avec le gouvernement (communiste) chinois et pour faire face à la montée de l’autoritarisme dans le monde », a-t-il ajouté.
Rédacteur Yasmine Dif
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