Selon un récent rapport présenté par le ministère de la Sécurité d’État chinois, Pékin pourrait bientôt faire face à une vague d’hostilité équivalente à celle de la réaction de Tiananmen, en raison de sa responsabilité pour la propagation du virus du PCC (Parti communiste chinois).
Le rapport, préparé par le think tank China Institutes of Contemporary International Relations (CICIR), a été soumis à de hauts responsables chinois, dont le président Xi Jinping.
Le rapport de think tank chinois
Selon Reuters « Le sentiment mondial anti-Chine est à son plus haut niveau depuis la répression de 1989 sur la place Tiananmen. En conséquence, Pékin fait face à une vague de sentiments anti-chinois menés par les États-Unis au lendemain de la pandémie. Elle doit être préparée dans le pire des cas à une confrontation armée entre les deux puissances mondiales ».
Le rapport chinois précise que Washington considère l’ascension de la Chine comme un défi pour les démocraties occidentales et tente de « saper » le Parti communiste chinois en érodant la confiance du public. L'épidémie virale pourrait déclencher une résistance contre les projets d’infrastructure de la Belt and Road Initiative (BRI) ou Nouvelle route de la soie, selon le même rapport.
L’Amérique pourrait également accroître son soutien militaire et financier en Asie, contrecarrant ainsi le projet de la Chine de dominer la région. Il y a environ 30 ans, les États-Unis et d’autres puissances occidentales avaient imposé des sanctions à la Chine concernant les ventes d’armes et la technologie, suite à l’incident de Tiananmen. Même si Pékin est plus puissante maintenant, la probabilité d’une telle sanction reste élevée.
Le sentiment mondial anti-Chine est à son plus haut niveau depuis la répression de 1989 sur la place Tiananmen. (Image : Capture d’écran / YouTube)
De nombreux membres des services de renseignement chinois considèrent le rapport comme la version chinoise du télégramme de Novikov. Ce document de 1946, envoyé par l’ambassadeur soviétique à Washington, accusait les États-Unis d’être une menace militaire et économique après la Seconde Guerre mondiale. Le télégramme de Novikov a finalement préparé le terrain pour une guerre froide entre les deux nations. Pékin pourrait considérer le présent rapport chinois comme un déclencheur d’une action ambivalente accrue contre tout ce qui est américain.
Les relations américano-chinoises étaient déjà tendues avant la pandémie de Covid-19 en raison du conflit commercial. L’épidémie virale n’a fait qu’alimenter le conflit entre les deux superpuissances. Alors que la Chine est accusée de rester secrète au sujet de l’épidémie, l’administration Trump appelle à une enquête approfondie sur la source de l’épidémie et tient le régime chinois responsable de la crise.
Même si le monde réussit à endiguer la propagation du virus, il semble qu’une guerre froide prolongée entre les États-Unis et la Chine soit inévitable. Le gouvernement américain envisage déjà de se dissocier de la Chine, d’interdire la technologie chinoise et de déplacer la fabrication américaine hors du pays asiatique. En retour, la Chine cherche à retourner les pays du projet BRI contre les Etats-Unis, pour qu’ils restent entièrement dépendants de Pékin.
L’administration Trump a appelé à une enquête sur la source de l’épidémie. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Tenir la Chine pour responsable
Les sénateurs Lindsey Graham et Doug Collins ont récemment présenté le Covid-19 Accountability Act, respectivement, au Sénat et à la Chambre. Le projet de loi propose que le président certifie au Congrès que la Chine a fourni une comptabilité complète de toute enquête Covid-19 dirigée par les États-Unis, ses alliés ou des organisations des Nations Unies comme l’OMS. Cela doit être fait dans les 60 jours. La Chine devrait également fermer tous les marchés traditionnels ou flottants susceptibles de nuire à la santé humaine et libérer tous les manifestants pro-démocratie de Hong Kong qui ont été arrêtés lors de la répression du coronavirus du PCC.
Si l’Administration Trump n’est pas en mesure de certifier ces choses, le président aura le droit d’imposer des sanctions à la Chine. Ces sanctions peuvent inclure la révocation des visas, l’interdiction de voyager, l’interdiction aux sociétés chinoises d’être cotées aux bourses américaines, l’interdiction aux institutions financières américaines de prêter aux entreprises chinoises, etc.
Rédacteur Nello Tinazzo
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