Le président Joe Biden serre la main du dirigeant communiste chinois Xi Jinping lors du sommet du G20 à Bali le 14 novembre 2022. Le 9 août 2023, Joe Biden a signé un décret interdisant les nouveaux investissements américains en Chine dans les technologies susceptibles de porter atteinte à la sécurité nationale des États-Unis, ce qui a suscité la colère des autorités chinoises. (Image : wikimedia / White House / Domaine public)
Le 9 août, le président américain Joe Bidena signé un décret limitant les investissements américains dans les secteurs chinois des semi-conducteurs et de la microélectronique, des technologies de l’information quantique et de l’intelligence artificielle (IA), suscitant la colère des autorités chinoises.
« L’administration Biden s’est engagée à assurer la sécurité des États-Unis et à défendre la sécurité nationale en protégeant de manière appropriée les technologies qui sont essentielles à la prochaine génération d’innovations militaires », a déclaré le département du Trésor dans un communiqué.
Les autorités chinoises ont immédiatement réagi en déclarant que le décret « perturbe gravement la sécurité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales », mais n’ont pas pris de mesures de rétorsion concrètes, déclarant plutôt que la Chine « se réserve le droit » de réagir de manière appropriée.
Les ministères chinois du commerce et des affaires étrangères ont également publié des déclarations critiquant le décret.
Selon une traduction de CNBC, le ministère chinois des affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que « la Chine est fortement mécontente et résolument opposée à l’insistance des États-Unis à introduire des restrictions sur les investissements en Chine », ajoutant qu’« il s’agit d’une coercition économique et d’une intimidation technologique flagrantes ».
L’ambassadeur de Chine à Washington, Liu Pengyu, a également critiqué le décret en déclarant à CNBC : « les dernières restrictions à l’investissement porteront gravement atteinte aux intérêts des entreprises et des investisseurs chinois et américains, entraveront la coopération commerciale normale entre les deux pays et diminueront la confiance de la communauté internationale dans l’environnement commercial des États-Unis», ajoutant que Pékin surveillera la situation et a demandé à Joe Biden de cesser d’essayer de « freiner le développement économique chinois ».
Une véritable guerre technologique
Le décret de Joe Biden n’est que le dernier d’une série d’actions visant à redéfinir les relations entre l’Amérique et la Chine en matière de technologie, et place les deux pays au cœur d’une véritable guerre technologique.
Nombreux sont ceux qui désignent les tarifs douaniers de l’ère Trump comme le catalyseur du conflit. Le 6 juillet 2018, Donald Trump a imposé des droits de douane de 25 % sur 34 milliards de dollars d’importations chinoises, expliquant que les États-Unis devaient « rééquilibrer » un déficit commercial croissant avec la Chine.
D’autres droits de douane ont suivi en 2018 et 2019 et, en octobre 2022, les États-Unis ont promulgué une nouvelle série de mesures de contrôle des exportations, dont beaucoup disent qu’elles ont été conçues pour paralyser les futures avancées de la Chine dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Les contrôles à l’exportation entravent l’accès de la Chine aux puces électroniques nécessaires au développement d’applications d’intelligence artificielle.
En mars 2023, le Japon et les Pays-Bas, alliés des États-Unis, ont mis en place des contrôles à l’exportation ciblant la Chine, sur les équipements de fabrication de semi-conducteurs avancés, aggravant ainsi la crise pour la nation communiste.
Les Pays-Bas produisent environ 90 % de tous les équipements nécessaires à la fabrication de semi-conducteurs dans le monde.
Avec l’alignement des trois pays sur cette question, la Chine est incapable d’acheter des puces américaines ainsi que l’équipement nécessaire à la fabrication d’alternatives chinoises.
