Les experts et les scientifiques de certains pays tirent la sonnette d’alarme avec véhémence : les mesures gouvernementales adoptées sous couvert des risques de propagation de la pandémie de Covid-19, feraient plus de mal que le virus lui-même.
Un document rédigé par des chercheurs des universités de Duke, Harvard et John Hopkins et publié par le Bureau national de la recherche économique, estime que le préjudice économique causé par les mesures de confinement entraînera la mort de près d’un million de citoyens américains au cours des 15 prochaines années.
« Nous estimons que le taux de chômage lié à la Covid-19 est, selon le type de population, de 2 à 5 fois plus élevé que celui du chômage habituel, ce qui entraînera une augmentation de 3 % du taux de mortalité et une baisse de 0,5% de l’espérance de vie au cours des 15 prochaines années pour l’ensemble de la population américaine ».
Le document stipule également que les conséquences humaines de la charge économique causée par les mesures toucheront plus sévèrement les communautés afro-américaines et les femmes, « le choc touchera de manière disproportionnée les Afro-Américains et les femmes à court terme, alors que les hommes blancs pourraient subir de graves conséquences à plus long terme ». Les chercheurs ont également noté que les pertes d’emploi ont surtout touché « les femmes, en particulier celles d’origine hispanique... les personnes nées à l’étranger, les adultes moins éduqués et les personnes âgées de 16 à 24 ans ».
Ils ont également constaté que « le chômage au niveau individuel est associé à une détérioration de la santé et à une mortalité plus élevée, quel que soit le taux de chômage global », et : « Une augmentation du taux de suicide a été clairement observée chez les chômeurs, en particulier chez les hommes. »
Le chômage aux Etats-Unis
Le taux de chômage aux États-Unis est monté en flèche, passant de 3,8 % en février 2020, à 14,7 % en avril. Bien que ce taux soit tombé à 6,7 % en novembre, l’étude note que le taux de chômage sur un an est « comparable au taux de chômage de 10 %, au plus fort de la Grande Récession de 2007-2009 et qu’il est proche du maximum historique de l’après Seconde Guerre mondiale, atteint au début des années 1980 (10,8 %) ».
Le professeur Phillip Thomas, de l’université de Bristol au Royaume-Uni, partage une analyse similaire, selon laquelle les mesures de confinement particulièrement draconiennes dans son pays pourraient entraîner l’équivalent d’environ 560 000 décès en raison de la « récession profonde et prolongée qu’elles provoqueront ».
Peter Nilsson, professeur de médecine interne et d’épidémiologie à l’université de Lund en Suède, a averti que les conséquences économiques et sociales des mesures du confinement pourraient causer plus de décès que le SRAS-CoV-2 lui-même.
« Il est essentiel de comprendre que le nombre de morts lié à la Covid-19 sera bien moins important que celui causé par le confinement et le désastre économique... Pourquoi ? À cause du chômage et de tous les problèmes sociaux. Une économie qui est ébranlée impactera sévèrement ses citoyens et finira par en tuer une bonne partie dans le futur ».
La Suède et le confinement
En refusant les mesures de confinement susceptibles de mettre en danger son économie et sa population, la Suède, seul pays occidental à ne pas avoir imposé le confinement, a attiré l’attention de la communauté internationale. Malgré cela, le taux de reproduction « R » de la Covid-19, utilisé pour mesurer la vitesse de propagation de la maladie, en Suède, est similaire à celui du Royaume-Uni.
Selon les données d’EpiForecasts, le « taux de croissance » de la pandémie en Suède est de -0,055 alors que dans la plupart des régions du Royaume-Uni il est à -0,062 ou plus.
Mikaela Rostila, professeur au département des sciences de la santé de l’université de Stockholm, a souligné que la Suède, même sans vaccination, était susceptible d’atteindre l’immunité collective bien avant les autres pays, en raison de l’exposition naturelle à l’agent pathogène. Elle avait déclaré en mai : « Certains autres pays qui commencent à rouvrir maintenant pourraient connaître une deuxième vague de contagion. Il se pourrait qu’ils n’aient fait que différer l’arrivée d’une grave épidémie ».
Selon les données de Google, la Suède, avec une population de 10,23 millions d’habitants, a fait état de 547 000 cas et 11 005 décès depuis le début de la pandémie. En comparaison, le Royaume-Uni, avec une population de 66,65 millions d’habitants, a fait état de 3,62 millions de cas et 97 329 décès.
En refusant les mesures de confinement susceptibles de mettre en danger son économie et sa population, la Suède, seul pays occidental à ne pas avoir imposé le confinement, a attiré l’attention de la communauté internationale. Malgré cela, le taux de reproduction « R » de la Covid-19, utilisé pour mesurer la vitesse de propagation de la maladie, en Suède, est similaire à celui du Royaume-Uni. (Image : Richard Taimalie / Pixabay)
Le Canada face à la Covid-19
Au Canada, le Dr Richard Schabas, ancien médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, a adressé une lettre ouverte au premier ministre conservateur Doug Ford, le 18 janvier, disant : « En dehors des soins de longue durée, le risque de décès par Covid est probablement inférieur dans l’ensemble à 0,2 % et les décès concernent plutôt les personnes âgées fragiles ».
Le Dr. Richard Schabas a contribué à la formation des médecins de l’Ontario et a été chef du personnel de l’hôpital York Central pendant la pandémie de SRAS de 2003. Il a déclaré : « Le confinement a été utilisé par presque tous les pays développés et, dans la grande majorité des cas, l’absence de réponse parle d’elle-même... Le confinement n’a jamais fait partie de notre réponse planifiée à la pandémie, ni n’est soutenu par une science solide ».
Il a poursuivi : « Le confinement a un coût important : perte d’éducation, chômage, isolement social, détérioration de la santé mentale et accès compromis aux soins de santé. L’enfermement est un affront à la justice sociale car son fardeau pèse de manière disproportionnée sur les jeunes, les travailleurs pauvres et les minorités visibles ».
« Nous allons payer pour le confinement - en vies et en dollars pour les décennies à venir », a-t-il ajouté.
Le député conservateur de l’Ontario Roman Baber a également écrit une lettre à Doug Ford, le 15 janvier, intitulée « Le confinement est plus mortel que la Covid ».
« Le remède tue le patient », a déclaré Roman Baber, qui est né et a grandi en Union soviétique avant de s’installer en Israël et d’immigrer au Canada avec sa famille en 1995.
Sa lettre de deux pages, riche de 20 citations du ministère de la Santé de l’Ontario, des principaux médias d’extrême gauche du Canada, de Statistique Canada et du Centre de contrôle des maladies, demande à Doug Ford de mettre fin au confinement de deux mois consécutifs en Ontario, notant les retards dans les hôpitaux pour des soins sans rapport avec la pandémie, un taux de surdose de médicaments qui tend à être 50 % plus élevé que la normale, des risques accrus de suicide, des troubles alimentaires et le constat de 320 000 personnes qui ont récemment perdu leur emploi sans pouvoir en trouver un nouveau.
Le premier ministre Doug Ford a alors expulsé le député progressiste-conservateur Roman Baber de son caucus, déclarant : « Les commentaires de Roman Baber sont irresponsables », « lls répandent de la désinformation », et « ils sapent les efforts inlassables de nos travailleurs de la santé de première ligne en ce moment critique. Il met les gens en danger ».
L’Ontario, qui est la plus grande province du Canada avec 14,57 millions d’habitants, a fait état de 746 000 cas et 19 065 décès.
Rédacteur Fetty Adler
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